Mais, à y regarder de plus près, les deux hommes ont plus en commun que leur prénom.
Une lecture bien trop rapide du premier livre de Samuel fait perdre de vue que le premier roi d'Israël avait fait une expérience forte et profonde du renouvellement dans l'Esprit:
"Samuel prit une fiole d'huile, qu'il répandit sur la tête de Saül. Il l'étreignit, et dit: L'Éternel ne t'a-t-il pas oint pour que tu sois le chef de son héritage? Aujourd'hui, après m'avoir quitté, tu trouveras deux hommes près du sépulcre de Rachel, sur la frontière de Benjamin, à Tseltsach. Ils te diront: Les ânesses que tu es allé chercher sont retrouvées; et voici, ton père ne pense plus aux ânesses, mais il est en peine de vous, et dit: Que dois-je faire au sujet de mon fils? De là tu iras plus loin, et tu arriveras au chêne de Thabor, où tu seras rencontré par trois hommes montant vers Dieu à Béthel, et portant l'un trois chevreaux, l'autre trois gâteaux de pain, et l'autre une outre de vin. Ils te demanderont comment tu te portes, et ils te donneront deux pains, que tu recevras de leur main. Après cela, tu arriveras à Guibea Élohim, où se trouve une garnison de Philistins. En entrant dans la ville, tu rencontreras une troupe de prophètes descendant du haut lieu, précédés du luth, du tambourin, de la flûte et de la harpe, et prophétisant eux-mêmes. L'esprit de l'Éternel te saisira, tu prophétiseras avec eux, et tu seras changé en un autre homme. Lorsque ces signes auront eu pour toi leur accomplissement, fais ce que tu trouveras à faire, car Dieu est avec toi. Puis tu descendras avant moi à Guilgal; et voici, je descendrai vers toi, pour offrir des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces. Tu attendras sept jours, jusqu'à ce que j'arrive auprès de toi et que je te dise ce que tu dois faire.Dès que Saül eut tourné le dos pour se séparer de Samuel, Dieu lui donna un autre coeur, et tous ces signes s'accomplirent le même jour. Lorsqu'ils arrivèrent à Guibea, voici, une troupe de prophètes vint à sa rencontre. L'esprit de Dieu le saisit, et il prophétisa au milieu d'eux. (1 Samuel 10 : 1-10)".
Quant au second, on s'imagine sans doute trop vite qu'il parlait pour les autres quand il écrivit dans la lettre aux Romains: "Nous savons en effet que la Loi est spirituelle; mais moi, je suis charnel, vendu au péché. Car je ne sais pas ce que je fais : je ne fais point ce que je veux, et je fais ce que je hais. Or, si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais par là que la Loi est bonne. Et maintenant, ce n'est plus moi qui le fais, mais c'est le péché qui habite en moi. Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi, c'est à dire dans ma chair: j'ai la volonté mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas." (Romains 7 : 14-19).
C'est ce même Saül-Paul qui a écrit: "Or il ne faut pas qu'un serviteur du Seigneur ait des querelles, il doit, au contraire, être affable pour tous, propre à enseigner, doué de patience. (2 Timothée 2 : 24)." Il est intéressant de rapprocher ce texte d'un extrait des Actes des Apôtres: "Le bruit en parvint aux oreilles des membres de l'Eglise de Jérusalem, et ils envoyèrent Barnabbas jusqu'à Antioche. Lorsqu'il fut arrivé et qu'il eut vu la grâce de Dieu, il s'en réjouit, et il les exhorta tous à rester d'un coeur ferme attachés au Seigneur. CAR C'ETAIT UN HOMME DE BIEN, PLEIN D'ESPRIT SAINT ET DE FOI. (Actes des Apôtres 11 : 22 - 24)" Or, quelques pages plus tard, nous lisons ceci: "Quelque temps après, Paul dit à Barnabbas : Retournons donc visiter les frères dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir où ils en sont. Mais Barnabbas voulait emmener aussi Jean, surnommé Marc. Paul, lui, n'était pas d'avis d'emmener celui qui les avait quittés depuis la Pamphylie et qui ne les avait point accompagnés dans leur œuvre. CE DISSENTIMENT FUT ASSEZ VITE POUR QU'ILS SE SEPARENT L'UN DE L'AUTRE. Et Barnabbas prit Marc avec lui et s'embarqua pour Chypre. (Actes des Apôtres 15 : 36 - 39)"
Peut-être que Barnabbas, en prenant la défense de Jean-Marc que l'on croit être l'auteur d'un des Evangiles, s'était souvenu de la deuxième lettre à Timothée ...
Il est bien clair que Saül-Paul avait une forte inspiration de l'Esprit. Mais cela ne signifiait pas que sa chair, pas moins rebelle que la nôtre, lui obéissait en toutes circonstances. En fait, si l'on lit attentivement les chapitres 20 et 21 des Actes, on se demande si tous les malheurs de Paul jusqu'au chapitre 28, et probablement après, ne viennent pas du fait qu'il s'était rendu à Jérusalem contre l'avis de l'Esprit. Voici en effet ce qu'on lit au chapitre 21, verset 4 : "Les disciples, POUSSES PAR L'ESPRIT, disaient à Paul de ne pas monter à Jérusalem." Et, puisque cela n'avait pas suffi, l'Esprit avait ensuite envoyé un prophète pour l'avertir plus clairement: "Comme nous demeurions là pendant quelques jours, il arriva de Judée un prophète, nommé Agabus. Etant venu auprès de nous, il prit la ceinture de Paul; et se liant les pieds et les mains, il dit: VOICI CE QUE DIT L'ESPRIT SAINT: L'homme à qui appartient cette ceinture sera lié ainsi par les Juifs à Jérusalem, et ils le livreront entre les mains des gentils. Lorsque nous eûmes entendu cela, nous le priâmes, nous et ceux qui étaient de ce lieu-là, de ne pas monter â Jérusalem. Alors Paul répondit: Que faites-vous, pleurant et affligeant mon coeur? Car je suis prêt, non seulement à être lié, mais aussi à mourir à Jérusalem, pour le nom du Seigneur Jésus. Et comme nous ne pouvions pas le persuader, nous n'insistâmes pas, et nous dîmes: Que la volonté du Seigneur soit faite." (Actes 21 : 10-14)
En fait, il semble bien que le désir de Saül-Paul de s'exposer à Jérusalem vient du fait qu'il ne s'était jamais pardonné d'avoir persécuté les chrétiens avant que Jésus ne se révèle à lui sur le chemin de Damas : "Après eux tous, Il m'est aussi apparu à moi, comme à l'avorton; car je suis le moindre des apôtres, JE NE SUIS PAS DIGNE D'ETRE APPELE APOTRE, PARCE QUE J'AI PERSECUTE L'EGLISE DE DIEU. (1 Corinthiens 15 : 8 - 9). Ce n'est pas simplement de l'humilité, c'est un tourment intérieur qui révèle qu'il ne s'était pas pardonné ce que Dieu lui avait pardonné.
Si l'on veut bien s'y attarder, cela contribue à nous donner de Saül-Paul une image complexe. Il y a d'indéniables, fortes et belles inspirations de l'Esprit dans ses lettres mais les Actes nous montrent que, comme nous, Saül-Paul ne vivait pas toujours ce qu'il avait écrit à d'autres.
Pour finir, rapprochons encore ces deux passages, en ayant bien à l'Esprit que l'épître aux Galates fut écrite AVANT ce que relate l'extrait des Actes des Apôtres. Tout commentaire est superflu:
"Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu'il était répréhensible. En effet, avant l'arrivée de quelques personnes envoyées par Jacques, il mangeait avec les païens; et, quand elles furent venues, il s'esquiva et se tint à l'écart, par crainte des circoncis. Avec lui les autres Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabas même fut entraîné par leur hypocrisie. Voyant qu'ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l'Évangile, je dis à Céphas, en présence de tous: Si toi qui es Juif, tu vis à la manière des païens et non à la manière des Juifs, pourquoi forces-tu les païens à judaïser? Nous, nous sommes Juifs de naissance, et non pécheurs d'entre les païens. Néanmoins, sachant que ce n'est pas par les œuvres de la loi que l'homme est justifié, mais par la foi en Jésus Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus Christ, afin d'être justifiés par la foi en Christ et non par les oeuvres de la loi, parce que nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi. Mais, tandis que nous cherchons à être justifié par Christ, si nous étions aussi nous-mêmes trouvés pécheurs, Christ serait-il un ministre du péché? Loin de là! Car, si je rebâtis les choses que j'ai détruites, je me constitue moi-même un transgresseur, car c'est par la loi que je suis mort à la loi, afin de vivre pour Dieu. J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. Je ne rejette pas la grâce de Dieu; car si la justice s'obtient par la loi, Christ est donc mort en vain. (Galates 2 : 11 -20)"
"Le lendemain, Paul se rendit avec nous chez Jacques, et tous les anciens s'y réunirent. Après les avoir salués, il raconta en détail ce que Dieu avait fait au milieu des païens par son ministère. Quand ils l'eurent entendu, ils glorifièrent Dieu. Puis ils lui dirent: Tu vois, frère, combien de milliers de Juifs ONT CRU, ET TOUS SONT ZELES POUR LA LOI. Or, ils ont appris que TU ENSEIGNES A TOUS LES JUIFS QUI SONT PARMI LES PAÏENS A RENONCER A MOÏSE, LEUR DISANT DE NE PAS SE FAIRE CIRCONCIRE LES ENFANTS ET DE NE PAS SE CONFORMER AUX COUTUMES. Que faire donc ? Sans aucun doute la multitude se rassemblera car on saura que tu es venu. C'est pourquoi fais ce que nous allons te dire. Il y a parmi nous quatre hommes qui ont fait un voeu; prends-les avec toi, PURIFIE-TOI avec eux, et pourvois à leur dépense, afin qu'ils se rasent la tête. Et ainsi tous sauront que ce qu'ils ont entendu dire sur ton compte est faux, MAIS QUE TOI AUSSI TU TE CONDUIS EN OBSERVATEUR DE LA LOI. A l'égard des PAÏENS QUI ONT CRU, NOUS AVONS DECIDE ET NOUS LEUR AVONS ECRIT QU'ILS DOIVENT S'ABSTENIR
- DES VIANDES SACRIFIEES AUX IDOLES,
-DU SANG,
- DES ANIMAUX ETOUFFES
- ET DE LA DEBAUCHE.
Alors, Paul prit ces hommes, SE PURIFIA, et entra le lendemain dans le temple avec eux, pour annoncer à quel jour la purification serait accomplie et l'offrande présentée pour chacun d'eux (Des Actes des Apôtres, chapitre 21, versets 17 à 26).
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