samedi 21 mars 2015

Le serpent a une amie

La scène se passe vers 1987 ou 1988. Ma petite soeur s'est lovée sur les genoux de ma mère. Soudain, tout en restant endormie, ses yeux s'ouvrent doucement, et elle prononce ces phrases dans son sommeil:

"Le serpent et l'araignée se connaissent. Ils sont amis. Ils ont tous deux dans la bouche un sirop de mort. L'araignée s'est fait belle pour embrasser l'insecte et l'insecte est mort".

Au réveil de la petite Claire, ma mère l'interroge et lui demande où elle a appris cette ritournelle. Mais elle lui assure n'avoir jamais rien entendu de tel. Très perplexe, ma mère m'en a rapidement parlé mais je n'arrive pas à comprendre qui est cette araignée. Le serpent, c'est certainement satan, bien sûr. Et l'insecte ? Il est clair que, quand une araignée "embrasse" un insecte, cela ne finit pas bien pour ce dernier.

Il n'a pas dû s'écouler beaucoup de temps jusqu'à ce qu'apparaisse sur le sein de ma mère un nodule suspect. Mais elle temporise en recourant à diverses tentatives de traitements alternatifs, notamment des emplâtres d'argile, qui ne donnent aucun résultat. En 1993, elle se résout à une ablation du sein malade. Mais, le cancer n'est pas éradiqué. au bout de quelques temps, des tumeurs paraissent à la périphérie de la cicatrice. Chimiothérapie et radiothérapie se succèdent alternativement comme le désespoir et l'espoir s'enchainent tour à tour.


Nous sommes encore abusés par l'église romaine. Or, j'ai entendu de longue date parler d'apparitions de "Marie" dans une région de la Yougoslavie profonde, entre des montagnes bosniaques, d'où le nom de "Medjugorje" du village, "Entremont" en quelque sorte.

Nous nous y rendons en 1996 avec un groupe de catholiques luxembourgeois.

Un soir, nous assistons à un incroyable prodige. Une étoile du ciel se met à se dilater et à se contracter sous nos yeux. Les mouvements suivent même le rythme d'une chanson entonnée par une collègue. Je crois à un miracle, ne comprenant pas encore les avertissements clairs de Matthieu 24:24 sur la puissance de tromperie du 2ème ciel.

Désormais très liée au mouvement charismatique catholique à Paris et à Gilsdorf, ma mère va croire que sa guérison viendra de "Marie". Pourtant, la maladie semble s'aggraver 3 mois après le voyage en Bosnie et l'état de ma mère se détériore rapidement à vue d'oeil. A la fin de l'année, deux de mes soeurs l'accompagnent à Montargis. Une évangéliste que j'entends de très bonne heure sur une radio périphérique y exerce un ministère de guérison.

Cette femme lui impose les mains et notre mère tombe à la renverse, à l'inquiétude de mes soeurs car nous n'avions encore rien vu de tel. "Votre mère est très attaquée, leur dit-elle, priez beaucoup pour elle". De son côté, ma mère me raconte que, tandis que l'évangéliste venue de Gascogne priait sur elle, elle avait senti quelque chose de froid sortir d'elle". A partir de cette précision, je comprends avec terreur que ma mère est habitée par des souffles de mort. Comment l'en délivrer ? Ne connaissant encore rien des véritables ministères du Seigneur, je pense à des exorcistes catholiques mais, bien sûr, satan ne chasse pas satan.

Et voici que, quelques temps plus tard, ma mère a un cauchemar. Elle se voit dans une rue qui descendait de la maison de mes grands-parents. Il fait nuit noire. Soudain, elle distingue une silhouette quis'approche d'elle en tenant une lanterne rouge à bout de bras. C'est satan, elle le reconnaît. A son bras, elle distingue une femme de mauvaise vie inconnue. Elle sue d'angoisse en les voyant s'approcher d'elle. Elle entonne alors le chant "Amazing grace" en prononc,ant le nom de Jésus. Aussitôt, ils reculent. Ils avancent à nouveau quand elle cesse de chanter.

Ce cauchemar, dont je devine la nature spirituelle, m'inquiète et m'intrigue. Qui peut bien être cette femme de mauvaise vie ?

Arrive le mois de juin 1997. Le cancer a ce pauvre corps sous une telle emprise que ma mère en hurle de douleur. C'est horrible. Le médecin passe à la morphine.

Puis, au début de l'été 1997, le septième jour du septième mois, il plut à notre Seigneur de lui faire miséricorde et de l'amener définitivement dans Sa lumière.

Quel choc pour nous tous. Je n'avais jamais envisagé que cela se passerait ainsi. Je me sens assommé, amputé.

Mais c'est alors que commence pour moi un temps très riche de visitation. A l'automne 1997, je suis à Toronto. Je sais que les avis sont partagés sur ce qui a été vécu dans cette église. Je ne peux pas me prononcer mais je sais que Dieu m'y a parlé, comme Il l'aurait fait de toute fac,on dans une mosquée ou dans un temple bouddhiste ou dans une cafétaria.

Une femme d'origine polonaise est assise à côté de moi. Elle me raconte une vision. Elle voit une femme avec un très joli visage. Mais, à mesure que la vision lui montre son corps, elle se rend compte que le bas est un serpent sur le bout de la queue duquel elle voit écrit "Mary".

A ce moment-là, je suis moi-même encore trop lié par le catholicisme pour accepter son message. Mais Dieu l'inscrit quand même au fond de ma tête.

L'année suivante, après être allé pour la troisième fois à Medjugorje avec mon groupe catholique luxembourgeois, je le suis aussi à Amsterdam. Et là, le doute s'installe en commenc.ant à m'arrêter sur cette image donnée à l'adoration de participants venus des 4 coins de l'Europe. Celle qu'ils appellent la "corédemptrice" a des trous dans les mains. La conviction s'installe petit à petit dans mon coeur que cette femme prend la place de Jésus dans tous ses aspects. Et alors, la petite pierre finit par faire tomber de fond en comble le colosse. Cette femme ne peut pas être, n'est pas "l'humble servante du Seigneur". Je comprends petit à petit qu'un démon, comme me l'avait révélé cette femme au Canada, usurpe l'identité de la mère de Jésus.

En moi, se produit une gigantesque avalanche, un glissement de terrain qui, jusqu'à une décision finale en 2003, aboutira à me faire quitter l'église catholique et y voir désormais un repaire de démons, une secte de mensonge.

C'était donc elle, l'araignée, l'amie du serpent. Et ma mère était l'insecte. Elle s'était fait belle, déguisée en belle dame, pour pouvoir attirer ma mère dans sa toile. C'était aussi elle, sous son apparence de prostituée que ma mère avait vue aux bras de satan tenant lanterne rouge.

Je vois maintenant avec grand peine tous mes amis catholiques qui continuent d'aller dans des lieux comme Lourdes, Fatima, Medjugorje ou la rue du Bac à Paris. Comment leur faire comprendre que, tels des insectes, ils volent vers la toile d'araignée. La reine du ciel veut leur donner le baiser de mort.

"Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés et que vous n'ayez point part à ses fléaux" (Apocalypse 18:4). "Voici, je vais jeter Jézabel sur un lit et envoyer une grande tribulation à ceux qui commettent adultère avec eux A MOINS QU'ILS NE SE REPENTENT DE LEURS OEUVRES" (Apocalypse 3:22)".

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