Avec le Nouveau Testament, Dieu fait connaître une nouvelle étape
décisive de son plan de salut pour l’humanité.
Après que la Parole de Dieu a pris chair d’homme en Jésus, le Fils qui
est dans le Père et en qui est le Père (Jean 14:10), voici que Dieu unit
par l’Esprit saint au Christ le peuple de ceux qu’Il sauve. Ce peuple
forme le corps du Christ : l’Eglise.
Aujourd’hui, les hommes ont des
représentations très diverses de ce que recouvre le mot église. Pour
beaucoup de chrétiens, ce mot est synonyme de ”dénomination” toutes les
fois où il est question de celle à laquelle ils appartiennent, les
autres dénominations étant des sectes ou des hérésies.
Est-ce vraiment
ce que Jésus avait à l’esprit, Lui auquel Jean avait dit un jour :
”Maître, nous avons vu quelqu’un expulser des démons en ton nom, et nous
voulions l’empêcher, parce qu’il ne te suit pas avec nous” et auquel
Jésus avait répondu ”Ne l’en empêchez pas ; car qui n’est pas contre
vous est pour vous.” (Luc 9:49-50)? A quoi donc Jésus pouvait-il penser
lorsqu’il parlait de Son Eglise?
Le mot qu’utilise le texte original grec des Ecritures postérieures à la
venue du Christ est „’εκκλησία“. Dans les langues romanes d’Europe de
l‘ouest, ce mot est devenu „église“, „chiesa“, „iglesia“, „igreja“.
Cependant, il a perdu la signification qu’une étymologie encore
transparente en grec ancien lui avait conservé. „’Eκκλησία“ se compose
du préfixe grec „εκ–„ qui signifie „hors de“ et qui est apparenté au
„ex-„ latin ainsi qu’à „er-/ur-„ allemand, „из–„ russe, „z-„ polonais
etc. La racine du mot „’εκκλησία“ vient d’un très ancien verbe
indo-européen, signifiant „appeler“, „καλώ“ en grec ancien dont
l’aoriste passif est „’εκλήθην“. Ce verbe est étroitement apparenté à
l’anglais „to call“, au danois „at kalde“, au suédois „att kalla“, au
gallois „galw“, au breton „galvet“ etc...
Par conséquent, par
„’εκκλησία“, on doit entendre un groupe de personnes qui ont été
appelées en dehors de quelque chose. Appliquée aux chrétiens,
„’εκκλησία“ nous donne la vision d‘un groupe de personnes qui ont, à
l’appel de Dieu, été extraites du monde, au sens que le mot à en Jean,
et des ténèbres qui en ont usurpé le gouvernement. ΕΚΚΛΗΣΙΑ et
ΕΚΚΛΗΣΙΑΙ. Eh bien! Moi je te dis: Tu es Pierre, et sur cette pierre je
bâtirai mon Eglise, et les Portes de l’Hadès ne tiendront pas contre
elle. (Matthieu 16:18 )
Lorsque Jésus dit à Pierre en Matthieu 16:18 que
celui-ci est la pierre sur laquelle il bâtira son Eglise, il emploie le
mot au singulier. L’Eglise étant l’union surnaturelle entre Dieu et la
communauté des hommes qui ont entendu Son appel, il ne saurait y avoir
qu’une seule Eglise.
Cependant, dans l’Apocalypse, Jésus parle aussi d’églises, au pluriel,
de sept églises. En apparence, l’Apocalypse commence par des lettres à
sept églises de la province d’Anatolie dénommée „Asie“ pendant
l’antiquité.
Dans ces lettres, Jésus donne à certaines des églises en
cause des mises en garde et des avertissements, à d’autres des
encouragements dans la perspective de son retour. On le sait, les
développements du texte de l’Apocalypse consécutifs à ces lettres se
rapportent à des visions prophétiques de la fin des temps. Or, la fin
des temps décrite par l’Apocalypse n’a pas encore commencé, même si
certains indices permettent de supposer que les événements qu’annonce le
livre pourraient être imminents.
Cependant, ni la province d’Asie, ni
les sept églises en question n’existent plus. Les communautés
chrétiennes de l’intérieur de l’Anatolie n’ont pas survécu aux
conversions à l’Islam „proposées“ par les turcs seljoukides alors qu’ils
investissaient la péninsule au XIVème siècle. Avec la chute de Byzance
en 1453, il n’y eut d’ailleurs plus guère d’espoir de délivrance pour
ceux qui étaient restés chrétiens en Anatolie.
Cependant, des
communautés grecques orthodoxes purent se maintenir plus longtemps sur
les côtes, notamment autour d’Ephèse et de Smyrne. Elles en furent
cependant expulsées au cours de la guerre gréco-turque de 1920-1923, de
sorte que les descendants des chrétiens d’Ephèse et de Smyrne vivent
aujourd’hui dans les banlieues d’Athènes et de Thessalonique. Il n’y a
plus de chrétiens à Ephèse et Smyrne que quelques communautés allemandes
qui se comptent sur les doigts d’une main.
Quand Jean reçoit la grande
révélation (la signification du mot emprunté au grec „apocalypse“), il
se trouve dans l’île de Patmos, très proche de la côte anatolienne.
L’Anatolie se trouve à l’est par rapport à Patmos. C’est donc dans cette
direction que se lève „l’étoile radieuse du matin“ (Apocalypse 22:16 ).
Dès lors, on peut imaginer que la vision de la province d’Asie ait été
en quelque sorte une scène sur la base de laquelle Jésus voulut montrer à
Jean un état à venir de l’Eglise, en se servant d’églises existant
alors comme de symboles. Cette réalité future, consécutive à l‘histoire
de l’Eglise au cours des siècles, et qui est devenue la réalité que nous
connaissons aujourd’hui est désormais bien trop complexe pour que Jean
eût pu l’appréhender directement. C’est sans doute la raison pour
laquelle le texte répète si souvent, comme un appel à redoubler
d’attention, une invitation à aller au delà des apparences: „Celui qui a
des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Eglises“.
LES SEPT CANDELABRES D’OR
Je me retournai pour regarder la voix qui me
parlait ; Et m’étant retourné, je vis sept candélabres d’or. (Apo. 1:12)
Avant de regarder de plus près le message donné aux sept églises,
prêtons attention à un détail de la vision de Jean : les sept
candélabres d‘or. Tu feras un candélabre d’or pur ; le candélabre, sa
base et son fût seront repoussés ; ses calices, boutons et fleurs feront
corps avec lui. Six branches s’en détacheront sur le côté : trois
branches du candélabre d’un côté, trois branches du candélabre de
l’autre côté. La première branche portera trois calices en forme de
fleur d’amandier, avec bouton et fleur ; la deuxième branche portera
aussi trois calices en forme de fleur d’amandier, avec bouton et fleur ;
il en sera ainsi pour les six branches partant du candélabre. Le
candélabre lui-même portera quatre calices en forme de fleurs d’amandier
avec bouton et fleur : un bouton sous les deux premières branches
partant du candélabre, un bouton sous les deux branches suivantes et un
bouton sous les deux dernières branches – donc aux six branches se
détachant du candélabre. Les boutons et les branches feront corps avec
le candélabre et le tout sera fait d’un bloc d’or pur repoussé. Puis tu
fera ses sept lampes. On montera les lampes de telle sorte qu’elles
éclairent en avant de lui. Ses mouchettes et ses cendriers seront d’or
pur. Tu le feras avec tout ses accessoires, d’un talent d’or pur.
Regarde et exécute selon le modèle qui t’est montré sur la montagne.
(Exode 25:31-40)
C’est avec beaucoup de minutie que le Seigneur a décrit
à Moïse comment réaliser ce candélabre. Il s’agit donc d’un objet
important du point de vue spirituel. Il doit être d’or pur. Cet or
manifeste la royauté de Dieu : Entrant alors dans le logis, ils virent
l’enfant avec Marie sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent
hommage ; puis, ils lui offrirent en présents de l’or, de l’encens et de
la myrrhe. (Matthieu 2:11) mais aussi la prêtrise (cf. Chapitre 28 de
l’Exode, versets 5, 6, 20, 22, 23, 24, 26, 27, 34, 36).
Le candélabre
comporte sept branches sur lesquelles sont montées sept lampes. Le fût
du candélabre comporte quatre calices. Les branches partent deux à deux
de chacun des trois calices inférieurs.
Cette combinaison du chiffre quatre et du chiffre sept nous donne l’une
des clefs du candélabre.
Quatre, c’est le nombre de lettres dont se
compose le Nom révélé à Moïse sur l’Horeb : יהוה Voici ce que tu diras
aux Israélites : « “Je suis” m’a envoyé vers vous ». (Exode 3:14)
Quatre, c’est aussi le nombre de lettres dont se compose le Nom de Jésus
: ישוע
Quatre, c’est le nombre d’Evangiles. Un fleuve sortait d’Eden
pour arroser le jardin et de là il se divisait pour former quatre bras.
Le premier s’appelle le Pishôn : il contourne tout le pays de Havila où
il y a de l’or, l’or de ce pays est pur et là se trouvent le bdellium et
la pierre de cornaline. Le deuxième fleuve s’appelle le Gihôn : il
contourne tout le pays de Kush. Le troisième fleuve s’appelle le Tigre :
il coule à l’orient d’Assur. Le quatrième fleuve est l’Euphrate.
(Genèse 2:10-14)
Le Tigre et l’Euphrate sont bien connus. Ils prennent leur source à
l’est de l’Anatolie, puis par des trajets différents, se rejoignent
quelques dizaines de kilomètres avant de se jeter dans le golfe d’Oman.
Ce sont ces deux fleuves qui encadrent la Mésopotamie. Cette région
fameuse est à la fois le berceau d’Israël : Térah prit son fils Abram,
son petit-fils Lot, fils de Harân, et sa bru Saraï, femme d’Abram. Il
les fit sortir d’Ur des Chaldéens...(Genèse 11:31) le lieu de ses 70 ans
de déportation, sa passion aux temps bibliques : Le roi de Babylone fit
égorger à Ribla les fils de Sédécias sous ses yeux. De même, le roi de
Babylone fit égorger tous les notables de Juda. Puis il creva les yeux
de Sédécias et le mit aux fers pour l’emmener à Babylone. Les Chaldéens
incendièrent le palais royal et les maisons des particuliers ; ils
abattirent les remparts de Jérusalem. Nebuzaradân, commandant de la
garde, déporta à Babylone le reste de la population laissée dans la
ville, les transfuges qui s’étaient rendus à lui et le reste des
artisans. (Jérémie 39:6-9). Aux derniers temps, la bataille décisive se
déroulera après que les rois de l’orient seront montés à l’assaut de
l’occident après avoir franchi l’Euphrate : Et le sixième répandit sa
coupe sur le grand fleuve Euphrate ; alors ses eaux tarirent, livrant
passage aux rois de l’Orient. (Apo. 16:12). De même que cette région du
Moyen-orient évoque les origines d’Israël, sa passion et, sans doute,
son destin ultime, de même les Evangiles de Matthieu et de Luc, nous
font part de la généalogie de Jésus, d’épisodes de son enfance, des
béatitudes avant, comme les autres Evangiles, de nous rapporter Son
enseignement, Ses avertissements pour la fin des temps, Sa Passion et Sa
Résurrection. Les récits de l’enfance de Jésus dans l’Evangile de
Matthieu insistent sur Son père nourricier et l’importance de son
charisme de songes, comme son homonyme de la Genèse. Quant à Noël selon
Matthieu, on en retient surtout la reconnaissance de Jésus par de riches
mages venus des nations. L’enfance de Jésus dans l’Evangile de Luc, par
contre, se focalise sur la mère de Jésus, ses visions de l’ange
Gabriel, l’action de l’Esprit autour d’elle lors de la visitation et
lors de la présentation. Le récit souligne à deux reprises l’intériorité
de Marie (Luc 2:18, 2:51). En Luc, Noël met en scène d’humbles bergers
d’Israël.
Avec le Gihôn, les choses deviennent plus floues. Le pays de Kush, c’est
la Haute-Egypte, le Soudan d’aujourd’hui, et surtout le désert de
Nubie. Or, c’est dans le désert que commence l’Evangile de Marc, le plus
court des quatre Evangiles. Pas un grand fleuve, un oued du désert
propice aux baptêmes de Jean (le baptiste).
Le Pishôn ne coule pas en ce monde. C’est le fleuve des lieux célestes
où nous fait parvenir Jean (l’évangéliste). Nous y découvrons de l’or et
des pierres précieuses spirituelles d’un éclat unique dans toute la
Bible.
Quatre, c’est aussi un nombre clef du char de Yahvé vu par Ezéchiel : Au
centre, je discernai quelque chose qui ressemblait à quatre animaux
dont voici l’aspect : ils avaient une forme humaine. Ils avaient chacun
quatre faces et chacun quatre ailes... Sous leurs ailes, il y avait des
mains humaines tournées vers les quatre directions, de même que leurs
faces et leurs ailes à eux quatre... Quant à la forme de leurs faces,
ils avaient une face d’homme, et tous les quatre avaient une face de
lion à droite, et tous les quatre avaient une face de taureau à gauche,
et tous les quatre avaient une face d’aigle. (Ezéchiel 1:5-10)
On
retrouve ces quatre figures dans l’Apocalypse, immédiatement après les
prophéties aux sept églises : Au milieu du trône et autour de lui, se
tiennent quatre Vivants, constellés d’yeux par-devant et par-derrière.
Le premier Vivant est comme un lion ; le deuxième Vivant est comme un
jeune taureau ; le troisième Vivant a comme un visage d’homme, le
quatrième Vivant est comme un aigle en plein vol. (Apo 4:6-7)
Traditionnellement, on a vu dans le lion, animal vivant à l’écart des
lieux habités des hommes, l’ “Evangile du désert” en Marc ; dans
l’aigle, l’Evangile de Jean qui nous mène vers des sommets spirituels ;
dans l’homme, l’Evangile de Matthieu qui commence une généalogie humaine
de Jean (différente de celle de Luc qui remonte à Dieu par Adam) ; dans
le taureau, l’Evangile de Luc.
Mais le candélabre est surtout connu comme le “chandelier à sept
branches”. Or les lettres qui composent le Nom hébreu de Jésus forment
elles aussi comme sept branches : ישוע
De même que le candélabre
éclairait le Tabernacle où Yahvé demeurait au milieu des Hébreux, de
même Jésus est en quelque sorte le candélabre sur lequel brûle le feu de
l’Esprit et qui nous éclaire la face du Père. Or, le Père cherche à
être adoré en esprit et en vérité (cf. Jean 4:23), ou plutôt en Esprit,
c’est-à-dire par l’Esprit saint, et en Vérité qui est Jésus, “le Chemin,
la Vérité et la Vie” (Jean 14:6). Par conséquent, lorsque, au début de
l’Apocalypse, Jean voit les sept églises représentées par sept
candélabres (Apo. 1:20), il faut sans-doute y voir que chacune des sept
églises porte le Nom de Jésus.
Nonobstant cela, chacune des églises
n’est que l’une des sept branches du Nom de Jésus, ou encore l’un
seulement des sept membres du corps du Christ. Il en résulte que, si
elles étaient unies les unes aux autres, à la place que Dieu a voulue
pour chacune d’elles dans le corps du Christ, elles incarneraient à un
degré plus élevé ce Nom de Jésus, dont, ensemble, elles forment les
lettres.
Il n’est pas indifférent non plus de noter que la première et la
septième branches ont le même point d’appui sur le fût, de même pour la
seconde et la sixième, pour la troisième et la cinquième, la quatrième
étant isolée. Remarquons aussi que la somme des rangs des deux branches
de chaque arc est 8 : 1 + 7, 2 + 6, 3 + 5. La somme totale est 24 (sans
compter la lampe centrale au 4ème rang) comme le nombre des Anciens dont
il est question au chapitre 4, verset 4, de l’Apocalypse.
Si l’on y
ajoute les quatre Vivants, on obtient 28 qui est aussi le produit du
nombre des branches du Nom de Jésus (7) par le nombre de lettres (4).
Plutôt que de commenter brièvement ce que l’Apocalypse nous révèle de
chaque église dans l’ordre dans lequel elles sont successivement
énumérées, il est intéressant de les découvrir deux à deux, arc par arc.
PREMIER ARC
Je suis la lumière du monde, qui me suit ne marchera pas
dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie (Jean 8:12)
La première et la septième lampes du candélabre se trouvent sur les
bords. De cette position, leur lumière diffuse davantage que les autres
lampes. Elles ont particulièrement vocation à manifester Jésus-lumière
au monde enténébré.
EPHESE
N’as-tu pas souffert pour mon nom, sans te lasser?(Apo 2:3 ) Ephèse est
la première des sept églises mentionnées. La première place est insigne
dans toutes les cultures. Dans la Bible, le premier-né est consacré à
Yahvé : Yahvé parla à Moïse et lui dit: ”Consacre-moi tout premier né,
prémices du sein maternel, parmi les Israélites. Homme ou animal, il est
à moi... Quand Yahvé t’aura fait entrer dans le pays des Cananéens,
comme il te l’a juré ainsi qu’à tes pères, et qu’il te l’aura donné, tu
cèderas à Yahvé tout être sorti le premier du sein maternel et toute la
première portée des bêtes qui t’appartiennent : les mâles sont à Yahvé.
(Exode 13:2, 11-12) Il en sera ainsi de Samuel et, bien sûr, de Jésus. A
partir de l’Ecriture, nous pouvons tenter d’identifier quelle peut-être
la première église ou groupe d’églises : ”Yahvé se fera connaître des
Egyptiens, et les Egyptiens connaîtront Yahvé, en ce jour-là. Ils
offriront sacrifices et oblations, ils feront des vœux à Yahvé et les
accompliront. Et si Yahvé frappe les Egyptiens, il frappera et guérira,
ils se convertiront à Yahvé qui accueillera leurs demandes et les
guérira. Ce jour-là, il y aura un chemin allant d’Egypte à Assur. Assur
viendra en Egypte et l’Egypte en Assur. L’Egypte servira avec Assur. Ce
jour-là, Israël viendra en troisième avec l’Egypte et Assur, bénédiction
au milieu de la terre, bénédiction que prononcera Yahvé Sabaot: ”Béni
mon peuple l’Egypte, et Assur l’œuvre de mes mains, et Israël mon
héritage (Isaïe 19:21-24).” Le chemin qui relie l’Egypte à Assur, c’est
Jésus (Jean 14:6 ). Ephèse pourrait donc représenter l’église copte et
l’église syro-jacobite, églises orientales non chalcédoniennes. Ces
églises ont pour traits communs d’avoir refusé opiniâtrement l’union
avec la Byzance orthodoxe, d’avoir pour langues liturgiques des langues
antiques antérieures à l’expansion de l’arabe en dehors de la péninsule
arabique (les coptes utilisent une langue parlée à l’époque des
pharaons, les syro-jacobites l’araméen, la langue que parlaient Marie et
Joseph avec Jésus, la langue dans laquelle Jésus parlait aux douze
apôtres) et surtout, en réaction à l’hérésie de Nestorius, de mettre
l’accent sur la nature divine de Jésus qui, selon elles, aurait absorbé
Sa nature humaine. L’évêque hérétique Nestorius fut en quelque sorte le
précurseur de l’Islam. Il niait farouchement que Jésus fût de nature
divine. Pour lui, il n’y avait en Jésus que la seule nature humaine.
Simplement, Jésus était, selon lui, ”possédé” épisodiquement par
l’Esprit de Dieu, raison pour laquelle il pouvait proclamer des paroles
de sagesse et manifester des dons de thaumaturge. Nestorius entraîna
dans son hérésie un vaste pan de l’église d’alors, les communautés
chrétiennes que les apôtres et leurs successeurs avaient acquises à
l’Evangile en Inde, en Perse, en Mésopotamie, en Arabie, régions qui
choiront dans l’Islam trois siècles plus tard. En réaction, les
communautés coptes et syriaques se jetèrent dans l’excès inverse que
l’on a appelé ”monophysisme” (une seule nature, mais la nature divine).
Certes, ces églises se sont distanciées pour cette raison de la foi des
autres églises qui professent la coexistence en Jésus des deux natures
divine et humaine: Jésus est vraiment Dieu et vraiment homme. Toutefois,
ces églises sont quand même restées dans la famille chrétienne en ce
qu’elles ne sont pas, à la différence des nestoriens, passées à
l’Antichrist selon qu’il est écrit en 1Jean 2:22: ”Qui est le menteur,
sinon celui qui nie que Jésus soit le Christ? Le voilà l’Antichrist! Il
nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils ne possède pas non plus le
Père.” C’est à leur lutte d’ordre spirituel contre l’hérésie
nestorienne que pourrait se référer Jésus lorsqu’il dit au verset 2 du
chapitre 2 de l’Apocalypse: ”Je connais ta conduite, tes labeurs et ta
constance; je le sais, tu ne peux souffrir les méchants: tu as mis à
l’épreuve ceux qui usurpent le titre d’apôtres et tu les as trouvés
menteurs.” Ce fut ensuite l’encerclement par l’Islam qui a duré
jusqu’aujourd’hui. Ces églises qui pourraient être figurées par Ephèse
ont beaucoup souffert pour le nom du Seigneur et il leur a fallu bien de
la constance (cf Apo 2:4 ) pour continuer à témoigner du Christ au
cours des siècles dans des pays tels que l’Egypte, la Syrie et l’Irak
qui ont précipité les Chrétiens au bas de l’échelle sociale. Pourtant,
avec le temps, l’appartenance au Christ est devenu de plus en plus une
identité communautaire et la foi s’est refroidie. ”Allons! Rappelle-toi
d’où tu es tombé, repens-toi, reprends ta conduite première. Sinon, je
vais venir à toi pour changer ton candélabre de son rang, si tu ne te
repens. (Apo 2:5 )” Jésus veut-il que cette première église regagne la
place qu’Il lui avait donnée, celle d’un phare sur une hauteur qui a
vocation à amener à Christ tous ceux, nombreux, qui ne Le connaissent
pas au Moyen–orient? C’est probablement ainsi qu’il faut entendre Ephèse
dont l’étymologie nous renvoie à επί + εζώ, ”placer sur”.
LAODICEE
Je connais ta conduite: tu n’es ni froid ni chaud ... Tu t’imagines me
voilà riche, je me suis enrichi et je n’ai besoin de rien; (Apo 3:15-17)
Le nom de Laodicée se compose, d’une part, du mot ”λαός”, qui signifie
peuple mais qu’il faut sans doute comprendre ici par opposition aux
clercs car c’est ce mot grec qui est à la racine de mots français tels
que ”laïc, laïque, laïcité” et, d’autre part, d’une racine qui, en grec,
avait le sens de droit, juste, de coutume et d’usage et qui a donné par
dérivation des verbes signifiant ”dire le droit” et ”considérer juste,
opiner”. Laodicée pourrait donc faire penser à une église dans laquelle
des non-clercs sont en position de décider et d’arbitrer. Dès lors, il
est tentant d’y voir une église en symbiose avec une nation occidentale :
l’Angleterre. Elle est la mère du parlementarisme et la première grande
nation moderne dans laquelle le pouvoir de la Couronne fut
contrebalancé par un pouvoir élu. C’est aussi une nation qui, très
longtemps, à la différence de la France révolutionnaire rebelle, a
impliqué Dieu dans sa vie publique. En cela, l’Angleterre a porté la
lumière du Christ partout dans le monde où elle put s’implanter. Ne
serait-ce pas la source de ses bénédictions économiques ces derniers
siècles? Ne serait-ce pas la main du Très-haut qui l’aurait préservée de
l’invasion par les armées des ténèbres au cours de la seconde guerre
mondiale? Quant à l’église d’Angleterre, ”Church of England”, elle a
pour chef le souverain, donc un laïc et non un clerc, depuis que Henry
VIII en prit la tête pour décider lui-même d’une annulation de son
mariage avec Catherine d’Aragon que lui refusait le Pape. Cette église
présente un mélange de conservation de fastes et de rites catholiques
visibles dans la ”High church” et d’un certain degré de réforme
protestante dans la ”Low church”. Cette caractéristique a fait d’elle un
véritable pont du dialogue œcuménique. Mais elle a aussi entraîné des
tensions internes tout au long de son histoire. Cela n’aurait-il pas
suscité une inclination à l’accommodement de manière à éviter les
turbulences qu’entraînent les choix nets? Je connais ta conduite : tu
n’es ni froid ni chaud (Apo 3:15) . Jésus n’aime guère les compromis :
Ainsi, puisque te voilà tiède, ni chaud, ni froid, je vais te vomir de
ma bouche. Au cours des siècles, comme d’autres églises anciennes,
l’église anglicane a accumulé des richesses. Le Seigneur sait bien que
la richesse peut masquer une grande pauvreté spirituelle. Voilà pourquoi
il avertit gravement Laodicée : Tu t’imagines: me voilà riche, je me
suis enrichi et je n’ai besoin de rien; mais tu ne le vois donc pas:
c’est toi qui es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu (Apo 3:17
). Le Seigneur invite Laodicée à se tourner vers les vraies richesses,
les richesses spirituelles. L’or dont il est question au verset 18 du
chapitre 3 de l’Apocalypse nous rappelle celui du pays spirituel de
Havila où coule le fleuve spirituel Pishôn (Genèse 2:11-12 ). Les habits
blancs représentent une pureté qui ne se concilie pas avec la
spéculation financière et autres activités du monde. Le collyre qui oint
les yeux, c’est l’Esprit auquel Jésus invite Laodicée à s’ouvrir.
SECOND ARC
Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour est de Dieu
et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime
pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est Amour (1Jean 4:7-8). Celui qui a
mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; or celui
qui m’aime sera aimé de mon Père ; et je l’aimerai et me manifesterai à
lui. (Jean 14:21) Le second arc est celui de Jésus-amour. La deuxième
lampe évoque le chiffre du couple, du Bien-aimé et de la Bien-aimée du
Cantique des cantiques. La sixième lampe fait penser aux six branches de
l’étoile de David, le symbole de cet Israël chéri du Père.
SMYRNE
Ne crains pas les souffrances qui t’attendent ... (Apo 2:10 ) Smyrne
représente une petite église. Le message que lui donne le Seigneur est
le plus bref des sept. Quelle pourrait être cette petite église? Le nom
est celui de la myrrhe, une plante aromatique que l'on utilisait tout
particulièrement dans le monde méditerranéen de l'Antiquité pour
retarder la corruption des cadavres. Elle évoque irrépressiblement la
mort ... comme le confirme le texte de l'Apocalypse. Smyrne est marquée
au sceau de la souffrance. Elle représente une forme particulière de
témoignage d’amour pour Dieu : le martyre de sang. Au cours des siècles,
beaucoup de Chrétiens sont allés jusqu’à verser leur sang plutôt que de
renier leur foi sous toutes les latitudes. Mais, il est un peuple et
son église qui ont connu cette épreuve à bien des reprises au long de
leur histoire, d'une façon si extrême qu'elle est comme un parallèle à
l'histoire du peuple d'Israël. . Ce peuple a connu nombre d’invasions,
d’occupations, de déportations et de massacres. ”Ne crains pas les
souffrances qui t’attendent: voici, le diable va jeter des vôtres en
prison pour vous tenter, et vous aurez dix jours d’épreuve. (Apo 2:10 ).
Ce peuple semble aussi avoir reçu des talents et des bénédictions
matérielles analogues à ceux que Dieu accorde à Israël. Serait-ce la
raison pour laquelle Jésus évoque une jalousie toute particulière de
Juifs religieux à l’égard de Smyrne ? ”Je connais tes épreuves et ta
pauvreté – tu es riche pourtant – et les diffamations de ceux qui
usurpent le titre de Juifs – une synagogue de Satan plutôt! (Apo 2:9 ).”
Si l’on écrit le nom de Smyrne en caractères hébraïques, c’est à dire
en ne notant que les consonnes, on constate que ce sont les mêmes, dans
le désordre, que celles du nom grec de la nation en cause au génitif:
Αρμενίας, de l’Arménie. Alors, Smyrne dont le nom ne figure qu’une fois
dans le texte de l’Apocalypse, au génitif, représenterait-elle l’église
grégorienne?
PHILADELPHIE
Voici, j’ai ouvert devant toi une porte que nul ne peut fermer ... (Apo
3:8 ) Philadelphie porte un nom bien particulier: „φιλάει τον αδελφόν”.
C’est donc une église ”qui aime le frère”. Tout un programme! Le passage
de l’Apocalypse concernant Philadelphie nous démontre clairement que
les avertissements ne se rapportent pas à une petite église rurale du
premier siècle de l’ère chrétienne. Jésus dit en effet: ”mon retour est
proche (3:11 )”, ”puisque tu as gardé ma consigne de constance, à mon
tour je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va fondre sur le monde
entier pour éprouver les habitants de la terre (3:10 )”. Comment
pourrait-on détacher ces passages du reste du livre de l’Apocalypse? Si
une épreuve doit tester la foi de tous les habitants de la terre, cela
suppose nécessairement que l’Evangile ait été annoncé à tous les
habitants de la terre, ce qui n’était évidemment pas le cas au premier
siècle de la chrétienté. Jésus aime beaucoup la sixième église, il n’a
pour elle que des paroles de bénédiction et d’encouragement. La porte
qui est ouverte dans cette église et que nul ne peut fermer, c’est la
porte par laquelle l’Esprit Saint souffle sur le monde. La sixième
église, c’est l’église de l’Esprit Saint! Dès lors, il est tentant de
voir en elle la grande famille des églises évangéliques, des baptistes
qui essuyèrent les persécutions tant de catholiques que de protestants
dans l’Europe de la Réforme, des méthodistes des frères John et Charles
Wesley, des pentecôtistes, de l’Armée du Salut qui illustre si bien ce
nom de ”aime le frère”, des nombreuses églises évangéliques aux
dénominations les plus variées. Ces églises se sont considérablement
développées en Amérique du nord. Notons au passage que si les turcs ont
débaptisé l’antique Philadelphie anatolienne en ”Alasahir”, une grande
ville des Etats-Unis située au sud-ouest de New-York porte désormais ce
nom de Philadelphie. S’agit-il d’un hasard? S’il y a eu un réveil
charismatique dans certains pans de diverses églises historiques qui
étaient bien éteintes, c’est grâce à ces églises à partir desquelles
l’Esprit est revenu souffler. L’Esprit ne cessera pas de souffler dans
Philadelphie car Jésus lui dit: s’il ouvre, nul ne fermera (Apo 3:7 )...
Voici, j’ai ouvert devant toi une porte que nul ne peut fermer, et,
disposant pourtant de peu de puissance (en effet, d’un point de vue
temporel, il ne s’agit que de petites communautés qui n’ont pas la
puissante organisation de l’église catholique romaine, de l’église
anglicane, des églises autocéphales orthodoxes ou des églises réformées
nationales), tu as gardé ma parole sans renier mon nom. Philadelphie a
reçu une très belle promesse de notre Seigneur: à mon tour je te
garderai de l’heure de l’épreuve qui va fondre sur le monde entier pour
éprouver les habitants de la terre....tiens ferme ce que tu as, pour que
nul ne ravisse ta couronne. Le vainqueur je le ferai colonne dans le
temple de mon Dieu; (Apo 3:10-12 ). S’agirait-il de l’enlèvement de
l’église? Enfin, les églises évangéliques sont à l’avant-garde de
l’évangélisation du peuple dont est venu le Salut. Le mouvement des
”juifs messianiques” par lequel, en ce moment, des Juifs partout dans le
monde se tournent vers Jésus et le reconnaissent comme le Messie
appartient pleinement à la famille des églises évangéliques. Les Juifs
rentrent peu à peu dans le corps du Christ et réalisent aujourd’hui la
prophétie en Romains 11:25-29 . Voici, je forcerai ceux de la synagogue
de Satan – ils usurpent la qualité de Juifs, les menteurs -, oui, je les
forcerai à venir se prosterner devant tes pieds, à reconnaître que je
t’ai aimé.(Apo 3:9 ).
TROISIEME ARC
Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe
était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Tout fut par lui, et
sans lui rien ne fut (Jean 1:1-3) Les paroles que je vous ai dites sont
esprit et elles sont vie (Jean 6:63).
Le troisième arc est par excellence celui de Jésus-parole. La parole
conservée intacte, la parole proclamée avec autorité à toutes les
nations. Le chiffre trois évoque la Trinité mais aussi les trois jours
de la Passion à la Résurrection. On le retrouve dans de très nombreux
passages de la Bible : trois ans (Genèse 159 , 2 Samuel 13:38), trois
jours (Genèse 224, 31:22, 34:25, 42:17, Exode 5:3, 8:23, 10:22,
19:15-16, Josué 1:11, 2:16, 916, Juges 194, 20:30, 1 Samuel 9:20, 30:13,
2 Rois 217, 205, Nehemie 2:11, Isaïe 385, Osée 6:2 , Actes 9:9 , 10:30,
28:12, 28:17), trois heures (Actes 5:7), trois fois (Genèse 26:19-22,
Nombres 22:28, 24:10, Juges 16:15, 1 Samuel 3:8 , Actes 10:16 ), trois
loges (Ezéchiel 40:21)... Quant au chiffre cinq, il fait penser aux cinq
doigts de la main, notamment de la main qui écrivit sur le mur du
palais de Balthazar (Daniel 5:5). C'est aussi, bien sûr, le chiffre
associé par excellence à la Loi, la Torah se composant des cinq livres
de Moïse. On pensera aussi aux cinq portiques de la piscine de Bethesda
(Jean 5:2) où se manifestait la puissance guérissante de Dieu, aux cinq
vierges sages qui avaient la Torah allumée par l'huile de l'Esprit
tandis que la Torah des cinq vierges folles s'est éteinte avant
l'arrivée de l'Epoux.
PERGAME
Je sais où tu demeures, là est le trône de Satan. (Apo 2:13) C’est à
Pergame qu’on inventa le parchemin d’où lui vient son nom, encore plus
transparent en allemand ”Pergament”. Pergame pourrait être une église où
la Parole a été conservée intacte, comme un parchemin pour les autres
églises à cet égard. Comme on le sait, les Ecritures du Nouveau
Testament furent rédigées en grec. Comme le reste de la Bible, elles
furent toutefois traduites avec plus ou moins d’exactitude dans diverses
langues, notamment en latin. Avec le temps, l’église d’occident prit
l’habitude de ne se référer qu’à la Vulgate en latin et elle perdit la
connaissance des originaux. Ceux-ci furent en quelque sorte redécouverts
par l’occident à la chute de Byzance. Or, ce retour aux textes
originaux devait être l’un des facteurs de la Réforme au siècle suivant.
Pour ces raisons, il est tentant de voir dans Pergame l’église
orthodoxe. Son destin au cours de l’histoire fut d’être en première
ligne du combat contre l’Antichrist. D’abord à un niveau spirituel et
doctrinal avec l’hérésie nestorienne, ensuite dans l’ordre temporel avec
l’encerclement musulman, puis le pesant joug de l’empire ottoman
pendant plusieurs siècles. La capitale spirituelle de cette église est
Constantinople. Or, la ”Rome” orthodoxe est non seulement aux mains de
ceux qui nient le Fils, mais ils ont transformé la cathédrale Ste Sophie
en mosquée. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles Jésus
dit: ”Je sais où tu demeures: là est le trône de Satan. (Apo 2:13 ). À
la chute de Constantinople, c’est Moscou qui a pris le titre de
troisième Rome. Or, nous le savons, à partir de 1917, les églises du
Kremlin seront désacralisées et deviendront le quartier général du
communisme mondial: ”là est le trône de Satan”.
Qui sont les nicolaïtes? Les éditions les plus hardies de la Bible
disent qu’il s’agit des disciples d’un certain Nicolas dont on ne sait
pas grand chose. En effet, en dehors du texte de l’Apocalypse, il n’y a
guère de documents historiques permettant d’identifier la secte à
laquelle l’Apocalypse fait allusion. Et s’il ne s’agissait ni d’une
secte, ni d’un Nicolas? En effet, dans ce nom de Nicolaïtes, on retrouve
le λαός que nous avons déjà rencontré, et sans doute aussi νίκος, la
victoire. Le nom de ”Nicolaïtes” pourrait bien désigner quelqu’idéologie
où il est question de victoire du peuple ou de peuple victorieux.
Certes, si Jésus avait parlé à Jean de laïcité et de communisme, il
aurait été incapable de comprendre tant les mots que les concepts.
L’église orthodoxe de Russie et de nombre de pays d’Europe de l’est
connaît aujourd’hui une crise morale parce que beaucoup de Chrétiens
s’en sont détournés, ne lui ayant pas pardonné ses compromis avec le
pouvoir communiste. En cherchant sa survie par des arrangements avec les
hommes au lieu de s’en remettre à Dieu seul, elle a en quelque sorte
vendu son âme. Elle a restreint la transmission de la Foi de manière à
ne pas heurter frontalement le pouvoir impie. Ce faisant, elle a laissé
se répandre les mensonges du monde et fut même infiltrée d’agents à la
solde des communistes: ”tu en as là qui tiennent la doctrine de Balaam;
il incitait Balaq à tendre un piège aux fils d’Israël pour qu’ils
mangent des viandes immolées aux idoles et se prostituent. Ainsi, chez
toi aussi, il y en a qui tiennent la doctrine des Nicolaïtes.” (Apo
2:14-15 ) Mais les communistes ne constituent que l’une des facettes des
Nicolaïtes. En occident et dans les pays qui n’ont pas connu la férule
communiste, ils avancent sous le masque rampant d’un laïcisme qui, sous
le couvert de liberté de conscience, prétend expulser Dieu de la vie
publique et cherche à le confiner dans la vie privée, la moins visible
possible du citoyen. Dieu veut nos vies tout entières et ne se satisfait
pas d’une petite visite le dimanche matin. C’est sans doute pourquoi
Jésus relève ce point positif à Ephèse : ”Il y a cependant pour toi que
tu détestes la conduite des Nicolaïtes, que je déteste moi-même.” (Apo
2:6 )
SARDES
Tu passes pour vivant, mais tu es mort. (Apocalypse 3:1 ) La
signification du nom de Sardes doit être recherchée dans l'antique
langue hittite. Les Lydiens, qui étaient originaires de l'est de
l'Anatolie, parlaient un idiome qui en était issu. "Isparti" était un
verbe signifiant "se dresser, dominer". L'érosion phonétique aidant, la
racine avait été réduite à "sbart-" dans le dialecte Lydien. Sardes
était une place forte, construite sur une hauteur. Elle constituait un
verrou qui permettait de contrôler une importante voie de circulation
entre l'Europe et le Moyen-orient à travers l'Anatolie. C'était aussi
une cité aux parages de laquelle on extrayait une pierre fine connue en
français sous le nom de sardoine. Cette pierre fine présente
habituellement des nervures, des bandes, qui se diffusent le plus
souvent de manière plus ou moins concentrique depuis certains points,
donnant un aspect hétérogène à ce minéral de couleur brune. La sardoine
est la première des pierres qui figurent sur le pectoral du grand prêtre
(Exode 28:17, 39:10). Elle devait représenter la tribu de Ruben, le
fils aîné de Jacob. Il est intéressant de noter que, alors que l’on a
traditionnellement vu en Joseph une figure annonciatrice du Christ,
Ruben est, des dix frères en cause, celui qui aura voulu protéger Joseph
contre la jalousie de ses aînés (Genèse 37:22-30). L’église symbolisée
par Sardes pourrait représenter, à l’image de la pierre fine, une église
unie par une même substance mais comportant plusieurs centres. Elle
nous rappelle aussi ces réformateurs courageux qui se sont dressés
contre l'église largement apostate et prévaricatrice du début de la
Renaissance. La figure emblématique, Luther, vécut notamment en Thuringe
dans le château de la Wartburg qui se dresse sur une hauteur. Sardes a
reçu avec beaucoup d’enthousiasme l’enseignement des apôtres ainsi qu‘il
ressort du verset 3 du chapitre 3. Mais ensuite, cette église s’est
endormie d’un point de vue spirituel (voir verset 2). Comme la sardoine,
les églises issues de la Réforme sont d‘une seule substance, une foi
dure comme la pierre exclusivement fondée sur les Ecritures, mais
présentent plusieurs centres: l’église réformée par Luther en Allemagne,
en Scandinavie, en Finlande, en Estonie et en Lettonie ; l’église
réformée par Zwingli en Suisse et par Calvin à Genève, en France et aux
Pays-Bas ; l’église réformée par Knox en Ecosse. Ces églises ont remis
au centre de la foi la Parole de Dieu. Toute la Chrétienté leur doit
énormément. Si, après plusieurs siècles, tant de chrétiens peuvent enfin
à nouveau lire aussi librement la Parole de Dieu que les Juifs le
faisaient tout naturellement au temps de Jésus (cf Luc 4 16-19 ), c’est
grâce à leur exemple et sans doute à leur intercession. Elles ont remis
en pleine lumière ce qu’une église catholique romaine largement
gangrenée par la simonie, la corruption, la débauche et le mépris de
Dieu avait mis sous le boisseau: le salut par la foi qui est un thème
central de lettres de Saint Paul (Epître aux Romains, épître aux
Galates). Pour autant, les circonstances historiques de la Réforme ont
fait qu’elles ont été rapidement captées par les pouvoirs temporels dans
certains pays et que, par la suite, elles ont parfois été investies par
l’esprit du monde. La connaissance de la Parole ne s’accompagna pas
systématiquement d’une mise en pratique radicale, ce qui explique que
des Chrétiens moins accommodants avec les raisons du monde, tels que les
anabaptistes, furent persécutés même en pays protestant. Réveille-toi,
ranime ce qui te reste de vie défaillante! Non, je n’ai pas trouvé ta
vie bien pleine aux yeux de mon Dieu. (Apo 3: 2 ) La Parole sans le
souffle de l’Esprit risque toujours de dégénérer en une foi docte et
livresque mais froide et sans puissance. Toutefois, tous les Chrétiens
de Sardes ne sont pas tombés dans la mort spirituelle car le Seigneur
ajoute aussi à leur endroit : A Sardes, néanmoins, quelques-uns des
tiens n’ont pas souillé leurs vêtements; Ils m‘accompagneront en blanc,
car ils en sont dignes (Apo 3 :4 ).
CENTRE DU CANDELABRE
Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde
(Jean 1:29)
Le centre du candélabre est occupé par Jésus-sacrifice qui constitue le
cœur même du salut.
THYATIRE
Mais j’ai contre toi que tu tolères Jézabel, cette femme qui se dit
prophétesse; elle égare mes serviteurs, les incitant à se prostituer en
mangeant des viandes immolées aux idoles. (Apo 2:20 )
Parmi les sept
églises, Thyatire occupe la quatrième place. C’est la place centrale, au
cœur de la Chrétienté. Que Thyatire revête une importance toute
particulière, on le voit aussi à la longueur du message de Jésus, le
plus long des sept messages. Thyatire a un nom a priori bien étrange. On
y retrouve le mot τείρος qui signifie ”constellation” et le verbe θύω
dont le sens premier évoque des mouvements violents, saccadés, l’idée de
”bondir, avoir des spasmes”, tandis que le sens dérivé, plus récent,
est ”sacrifier”. Thyatire évoque d’abord ”une constellation en proie à
un mouvement saccadé”. Il y a de nombreuses constellations dans le ciel
mais aucune n’est animée d’un mouvement aussi particulier. En revanche,
il est intéressant d’opérer un rapprochement avec un autre passage de
l’Apocalypse : ”Un signe grandiose apparut au ciel: une Femme! Le soleil
l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa
tête,” (Apo 12:1 ) La suite du texte pourrait expliquer pourquoi la
constellation, les douze étoiles, sont en proie à un mouvement saccadé:
”elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de
l’enfantement.” (Apo 12:2 ) La femme qui apparaît dans le ciel au
chapitre 12 de l’Apocalypse, qui a l’apparence de Marie, mère de Notre
Seigneur, telle qu’elle apparaît dans l’iconographie catholique romaine,
ce n’est pas Marie.
Parce que :
1) au moment où Jean se trouve à Patras, la naissance de Jésus est un
évènement passé depuis plusieurs décades. Or les prophéties de la Bible
ne se rapportent normalement pas à des évènements passés par rapport au
moment où elles sont données par l’Esprit ;
2) si les Ecritures rapportent clairement le caractère miraculeux de la
conception de Jésus (Isaïe 7:14, Luc 1:35, Matthieu 1:18-20), ce que
professe l’église catholique romaine au sujet de Marie implique qu’il en
ait été de même de la naissance du Sauveur car l’enfantement dans la
douleur est la conséquence du péché originel (Genèse 3:16). Par
conséquent, la théologie catholique ne peut pas valablement faire
coexister son dogme de l’immaculée conception et une naissance de Jésus
dans les douleurs de l’enfantement : c’est l’un ou l’autre ;
3) contrairement à l’opinion la plus répandue, l’enfant dont il est
question aux versets 5 et 6 du chapitre 12 de l’Apocalypse n’est
peut-être pas Jésus. Il pourrait s’agir d’un personnage à venir qui
jouera un rôle important à la fin des temps ou d'une figure représentant
l'humanité rédimée. C’est d’ailleurs sans doute de ce dont il est
question aux versets 26 à 28 du chapitre 2 de l’Apocalypse. Ces versets
rendent vraisemblable qu’il ne s’agit pas de Jésus puisque c’est Jésus
Lui-même qui parle de ”lui donner pouvoir sur les nations”. Il lui sera
donné grande puissance sur le monde puisqu’il mènera les nations avec un
sceptre de fer, pouvoir que Jésus a reçu de Son Père et qu’il délèguera
à ce personnage. Il recevra l’Etoile du matin, qui est Jésus bien sûr
(Apo 22:16 ) ;
4) après que Jésus, dans sa glorieuse Ascension, a rejoint le Père
céleste, Marie ne s’est pas enfuie au désert pour s’y réfugier 1260
jours. Ces 1260 jours sont en fait le temps pendant lequel vont
prophétiser les deux oliviers (Apo 1:13-4) avant la fin des temps. Ces
deux oliviers sont probablement Israël et l’Eglise, l’olivier sauvage et
l’olivier franc du Chapitre 11 de l’épître aux Romains, sans doute
aussi les deux oliviers qui alimentent en huile le candélabre du
chapitre 3 de Zacharie. Certainement, tous les évènements relatés au
chapitre 12 sont encore à venir.
Revenons cependant à Thyatire et au chapitre 2. Jésus commence par la
féliciter pour ses œuvres dont il tire incontestablement grande
satisfaction: ”Je connais ta conduite: ton amour, ta foi, ton
dévouement, ta constance; tes œuvres vont sans cesse se multipliant.”
(Apo 2:19 ). Aucune autre église n’a eu un tel éloge.
Mais, il y a un
mais et un mais terrible: ”J’ai contre toi que tu tolères Jézabel...”.
Qui est Jézabel? Elle apparaît à partir du verset 31 du chapitre 16 du
premier livre des Rois. Jézabel est une païenne, née d’une nation
païenne, Sidon. Elle a épousé le roi d’Israël, Achab. Mais au lieu, par
ce mariage, d’entrer dans l’alliance avec Yahvé, elle a fait au
contraire choir son mari et une partie d’Israël dans la plus vile des
idolâtries, le culte de Baal. Baal est l’idole la plus mentionnée dans
l’Ancien testament. Baal, c’est satan, appelé aussi Béel-Zéboul (Luc
11:19). Le culte qui lui est rendu est ignoble, comportant notamment des
sacrifices d’enfants (voir par exemple 1Rois 16: 34 , Isaïe 575 ,
Jérémie 7:31 , 19:4-5).
Rien n’a changé à cet égard! Jézabel est
possédée d’un esprit infernal, l’un des pires qui soient en Enfer. Ce
qui caractérise cet esprit est, malheureusement, son caractère
religieux. L’esprit de Jézabel n’affectionne rien tant que de revêtir
soutane et chasuble, de s’introduire dans les lieux de culte. Son
principal objectif est de prendre le contrôle des communautés et des
églises pour les détruire de l’intérieur. L’esprit de Jézabel utilise
les moyens les plus ténébreux pour réaliser ses fins, y compris le
meurtre. C’est de l’esprit de Jézabel qu’étaient possédés les
pharisiens. Jézabel, c’est aussi l’esprit de la St Barthélémy.
Mais ceux que Jézabel hait par dessus tout, ce sont les prophètes.
C’est
en exécution des ordres de Jézabel qu’ont été tués les prophètes
d’Israël de sorte qu’Elie se plaint ainsi à Yahvé au verset 14 du
chapitre 19 du premier livre des Rois : ”Je suis rempli d’un zèle jaloux
pour Yahvé Sabaot, parce que les Israëlites ont abandonné ton alliance,
qu’ils ont abattu tes autels et tué tes prophètes par l’épée.” Quant
aux intentions de Jézabel à l’égard d’Elie, elles étaient tout à fait
claires après qu’il eut égorgé les prophètes du Baal dans la foulée du
grand miracle du mont Carmel (1 Rois 18: 20-40) : ”Que les dieux me
fassent tel mal et y ajoutent tel autre, si demain à cette heure je ne
fais pas de ta vie comme de la vie de l’un d’eux. (1 Rois 19:2). Et ce
grand prophète qui avait tenu tête à tout une nation, aux 450 prophètes
du Baal, au Roi Achab lui-même, ”eut peur” (1Rois 19:3 ). Jézabel tire
de l’enfer un pouvoir quasi hypnotique d’intimidation. Jézabel est une
menteuse, une manipulatrice, une criminelle. Ainsi, au chapitre 21 du
premier livre des Rois, nous lisons que le Roi Achab avait voulu, dans
des conditions juridiquement irréprochables, acheter une vigne à son
voisin Nabot, lequel avait refusé de la lui céder. Le Roi fit part de sa
frustration à Jézabel, sa femme. Jézabel était la femme du Roi. Or, en
Israël, seul le Roi était oint. La femme du Roi ne participait nullement
au pouvoir royal. Voici cependant ce que fit Jézabel à l’insu du Roi:
”Elle écrivit au nom d’Achab des lettres qu’elle scella du sceau royal,
et elle adressa les lettres aux anciens et aux notables qui habitaient
avec Nabot. Elle avait écrit dans ces lettres: ”(1Rois 21:8-10). Ce qui
fut écrit fut fait. Jézabel est une spécialiste du faux en écriture.
Revenons à Thyatire. Jésus lui reproche de ”tolérer” Jézabel. La
tolérance est aujourd’hui la plus grande des vertus selon le monde. Eh
bien! Jésus nous presse de ne pas tolérer Jézabel. Nous devons la
démasquer, la confondre, dévoiler ses entreprises souterraines, ses
intrigues. Les versets 20 et 21 du chapitre 2 nous donnent une autre
clef de l’Apocalypse, capitale. Jézabel est une prostituée: ”Je lui ai
laissé le temps de se repentir, mais elle refuse de se repentir de ses
prostitutions.” La grande prostituée dont il est question au chapitre 17
de l’Apocalypse, c’est Jézabel, une Jézabel qui a investi Thyatire.
Selon le verset 20 du chapitre 2 de l'Apocalypse, Jezabel fait la
prophétesse à Thyatire.
Comme il est tentant de faire le rapprochement
avec une femme qui, sous les noms les plus différents, immaculée
conception, mère de la miséricorde, reine du ciel, dame de tous les
peuples, reine de la paix apparaît à des voyants et leur révèle des
événements à venir sous forme de prophéties secrètes. Le chapitre 17
pourrait constituer une prophétie terrible pour l’église catholique. ”Et
je vis une femme assise sur une Bête écarlate couverte de titres
blasphématoires et portant sept têtes et dix cornes.”(Apo 17:3 ). Cette
Bête est donc semblable à l’énorme dragon rouge feu, à sept têtes et dix
cornes, qui cherche à dévorer l’enfant de la Femme au verset 3 du
chapitre 12 de l’Apocalypse. Au verset 9 du chapitre 17, il est dit
encore ”C’est ici qu’il faut de la finesse! Les sept têtes ce sont sept
collines sur lesquelles la femme est assise.” Qui ne devine que, la
ville aux sept collines, ce pourrait bien être Rome, le siège de
l’église catholique romaine. Elle a même son "saint" siège sur la
colline de la divination, le nom de Vatican venant de "vates", le devin
et ayant donné en franc,ais "vaticiner" !
Le verset 2 du chapitre 18
nous dit: ”Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la Grande; elle
s’est changée en demeure de démons, en repaire pour toutes sortes
d’esprits impurs, en repaire pour toutes sortes d’oiseaux impurs et
dégoûtants.” Ce verset démontre que le passage ne se rapporte pas à la
chute de la Rome païenne de l’Antiquité comme se plaisent à l’alléguer
certaines exégèses rassurantes. Cette Rome-là ne s’était pas changée en
demeure de démons, elle l’avait été dès les origines. Ensuite, il est
clair que l’Apocalypse se rapporte à la fin des temps et l’on ne voit
pas pourquoi les chapitres 17 et 18 constitueraient une parenthèse sans
lien avec ce sujet. Et puis, le repaire de toutes sortes d’oiseaux
impurs et dégoûtants fait irrésistiblement penser à ces monstrueuses
gargouilles de pierre ailées dont tant d’édifices cultuels catholiques
romains sont inexplicablement « décorés ». Enfin, un indice que la Rome
dont il est question est la tête de l’église catholique nous est donné
au verset 6 du chapitre 17. Dans les chapitres précédents, Jean a vu des
foules d’anges, le triomphe des élus, les grands évènements
qu’accompagnent les coups de trompette des anges, de grands signes dans
le ciel et ce n’est pourtant qu’au verset 6 du chapitre 17 que Jean
écrit: ”À sa vue, je fus bien stupéfait;” En quoi la vision d’une
prostituée couchée sur un démon serait-elle plus étonnante que tout
cela? L’étonnement de Jean vient du fait que la prostituée qu’il a sous
les yeux, qui ”se saoulait du sang des saints et du sang des martyrs de
Jésus” (Apo 17:6 ), demeure dans la plus puissante des églises qui
portent le Nom du Christ. À l’approche de la fin des temps, l’église
catholique apparente pourrait être tombée à tel point au pouvoir de
Jézabel que le Ciel criera aux Chrétiens de la quitter: ”Sortez, ô mon
peuple, quittez-là, de peur que, solidaires de ses fautes, vous n’ayez à
pâtir de ses plaies! Car ses péchés se sont amoncelés jusqu’au ciel, et
Dieu s’est souvenu de ses iniquités.” (Apo 18:4 ) Cet avertissement
n’aurait aucun sens s’il s’était agi de la Rome antique que les
Chrétiens ont au contraire investie et faite leur, comme l’atteste
l’épître de Paul.
CONCLUSION
Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à
leur parole, croiront en moi, AFIN QUE TOUS SOIENT UN. Comme toi, Père,
tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous, afin que le
monde croie que tu m’as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m’as
donnée, POUR QU’ILS SOIENT UN COMME NOUS SOMMES UN : Moi en eux et toi
en moi AFIN QU’ILS SOIENT PARFAITS DANS L’UNITE Et que le monde
reconnaisse que tu m’as envoyé Et que tu les as aimés comme tu m’as aimé
(Jean 17:20-23).
Le candélabre corps du Christ se présente donc ainsi : à chaque
extrémité, la lumière pâle d’une lampe tiède ; au centre, la place est
partagée avec l’un des pires esprits infernaux, la troisième lampe
brille de la trouble lumière du compromis et la lumière de la cinquième
lampe est mourante. La deuxième et la sixième lampes peuvent se réjouir
de leur santé spirituelle mais deux bras sains ne sauraient servir au
mieux quand tout le reste du corps est malade ! Comment en est-on arrivé
là ?
Le corps du Christ s’est divisé en églises séparées, voire
hostiles et rivales, au fur et à mesure que des théologiens se sont
affrontés sur des questions dogmatiques. Des factions se sont jeté des
vérités et des contre-vérités à la face, des églises ont prétendu
détenir le monopole du salut, les controverses ont été “réglées” sur
fond de bûchers et de galères, comme il sied à des païens qui ne
connaissent point Dieu. Une église ne peut pourtant ni avoir, ni
détenir, la vérité. Les Ecritures nous enseignent en effet que la Vérité
est une personne, la personne de Jésus (Jean 14:6). Une église peut
donc seulement ÊTRE dans la vérité, dans la mesure où elle demeure dans
la personne du Christ. Or, le Christ est le Verbe fait chair. Il est
donc la Parole de Dieu, la Bible, devenue homme.
Les églises n’ont pas
et ne peuvent pas avoir d’autre source de vérité que la personne de
Jésus et Sa Parole accessible par la Bible : Si quelqu’un enseigne autre
chose et ne reste pas attaché à de saines paroles, celles de notre
Seigneur Jésus-Christ, et à la doctrine conforme à la piété, c’est un
être aveuglé par l’orgueil, un ignorant en mal de questions oiseuses et
de querelles de mots ; de là viennent l’envie, la discorde, les
outrages, les soupçons malveillants, les disputes interminables de gens à
l’esprit corrompu, privés de la vérité aux yeux de qui la piété est une
source de profits (1 Timothée 6:3-6). N’allez pas croire que je sois
venu abolir la Loi ou les Prophètes : Je ne suis pas venu abolir, mais
accomplir. Car je vous le dis, en vérité : avant que ne passent le ciel
et la terre, pas un i, pas un point sur l’i, ne passera de la Loi, que
tout ne soit réalisé. Celui donc qui violera l’un de ces moindres
préceptes, et enseignera à faire de même sera tenu pour le moindre dans
le Royaume des Cieux ... (Mat. 5:17-19) Et vous avez annulé la parole de
Dieu au nom de votre tradition. Hypocrites !(Mat. 15:6-7)
La restauration du corps du Christ et de son unité suppose le retour à
la Parole, car c’est elle qui unit, et l’abandon des vaines traditions
des hommes : [Père,]sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité.
(Jean 17:17) Jésus nous veut exclusivement ouvriers de Sa Parole et non
de nos plus ou moins bonnes intentions : Mais celui qui FAIT LA VERITE
vient à la lumière Afin que soit manifesté que ses œuvres sont faites en
Dieu. (Jean 3:21). A cela est attachée une belle promesse : Si vous
demeurez DANS MA PAROLE, vous êtes vraiment mes disciples Et vous
connaîtrez la vérité, ET LA VERITE VOUS LIBERERA. (Jean 8:31).
Lorsque
toutes les églises se seront réunies dans la Vérité qui est la Parole de
Dieu, elle pourront alors être pleinement incendiées du feu de l’Esprit
saint et en briller, Lui qui est : L’Esprit de vérité, que le monde ne
peut pas recevoir, parce qu’il ne le voit pas ni ne le reconnaît. (Jean
14:17).
Alors, enfin unie, armée des dons de l’Esprit, l’Eglise du
Christ ira de victoire en victoire, apportant le salut aux perdus, la
guérison aux malades, la délivrance aux possédés : Et voici les signes
qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon Nom ils chasseront les
démons, ils parleront en langues nouvelles, ils saisiront des serpents,
et s’ils boivent quelque poison mortel, il ne leur fera pas de mal; ils
imposeront les mains aux infirmes et ceux-ci seront guéris. (Marc
16:17-18).
Les jours de l’ennemi seront comptés et l’aurore de
l’avènement du Christ poindra rapidement à l’horizon: OUI, MON RETOUR
EST PROCHE! Amen, viens, Seigneur Jésus! Que la grâce du Seigneur Jésus
soit avec tous! Amen. (Apo. 22:20-21)
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