samedi 21 mars 2015

La reine du ciel veut la place du Christ

Un vendredi soir fin 2002, je me rendis chez un couple de Chrétiens qui habitaient à ce moment-là dans une maison que leur louait une famille qui connaissait de grands problèmes spirituels. Ce soir-là, la femme du propriétaire nous avait rejoint et assistait à notre partage biblique car grande était sa faim de la Parole.
 
Nous avons lu ensemble plusieurs passages de l'Evangile qui laissent entendre que l'entourage familial immédiat de Jésus se composait d'un homme et d'une femme dont Dieu avait béni l'union de 4 garçons et d'au moins deux filles. 

La découverte que Jésus avait des demi-frères et des demi-soeurs la bouleversa et - les voies du Seigneur sont vraiment impénétrables - la conduisit à un profond repentir. Elle fondit en larmes et demanda pardon au Seigneur pour divers péchés qui étaient dans son coeur. 

Nous nous sommes levés et nous lui avons imposé les mains en intercédant pour elle. Il était visible que la paix de Dieu entrait en elle et une joie sereine vint illuminer un visage encore embué de larmes.

De retour chez moi, la nuit même, je ressentis une attaque des ténèbres d'une terrible virulence .
Ma première explication fut que j'avais probablement dû pécher en contribuant à entamer la représentation traditionnelle que cette femme avait de Marie. Je profitai des fêtes de fin d'année pour aller me confesser à Paris.

Ma première tentative fut plutôt frustrante. Je tombai sur le plus marial des prêtres qui me pressait de m'en remettre à l'"intercession de Marie". Ce n'était pourtant pas du tout le sens de ma démarche de réconciliation avec Dieu et je quittai le confessionnal sans paix intérieure.

Quelques jours plus tard, je fis une seconde tentative. Cette fois, voici que le confesseur me demanda de prier un chapelet pour faire pénitence ! C'en était trop. Je "négociai" avec Jésus de méditer les deux premiers chapitres de l'Evangile de Luc à la place.

Et la paix ne revenait toujours pas.

Lorsque reprirent les partages bibliques des vendredis, l'hôtesse de mes amis était devenue méconnaissable, métamorphosée. Ses traits s'étaient détendus. Elle maîtrisait bien mieux ses nerfs et ses émotions et, surtout, une profonde joie paisible émanait d'elle.
Je commençai alors à me demander si j'avais trouvé la bonne explication à mes problèmes. C'est alors que la solution me vint comme par une illumination : j'avais ouvert un front avec un autre ennemi spirituel : la reine du ciel.

Mais, de qui s'agit-il ?

Peu après mon dernier voyage à Medjugorje en 1998, les organisateurs luxembourgeois m'avaient envoyé des documents d'inscription à un voyage organisé à Amsterdam pour y honorer la "dame de tous les peuples". La brochure expliquait que, de 1945 à 1984, une laïque catholique d'Amsterdam aurait eu des apparitions de la mère de Jésus qui lui aurait donné de très nombreuses visions d'événements à venir dont certains se seraient réalisés entre-temps.

Ma curiosité étant piquée, je commandai le livret relatant les diverses apparitions. La première partie était très impressionnante car on pouvait y lire le détail de visions d'un style analogue à celles de l'Apocalypse, comportant des indications en rapport avec des faits à venir dans différents pays. La seconde partie, en revanche, me mit très mal à l'aise.

Tout d'abord, l'apparition disait être "la dame de tous les peuples qui fut un jour Marie". Cette affirmation me troublait beaucoup. Comment Marie aurait-elle cessé d'être Marie après sa vie terrestre ? Ne sommes-nous pas qui nous sommes pour l'éternité ? Dieu ne se présente-t-Il pas souvent dans la Bible comme "le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob" longtemps après la mort des trois patriarches ?

Ensuite la dame de tous les peuples disait à la voyante que Dieu désirait que l'on fasse une représentation d'elle telle qu'elle lui apparaissait et que, une fois que l'image aurait été répandue de par le monde, Il enverrait l'Esprit saint. 

Or, s'il y a quelque chose qui était bien évident, c'est que Dieu n'attendait pas la diffusion d'une image pour envoyer puissamment l'Esprit saint. Cela ne collait pas !
La dame demandait aussi que le Pape promulgue un nouveau dogme marial - le dernier avant le retour de Jésus, prétendait-elle - la reconnaissant comme "corédemptrice, médiatrice et celle qui parle en faveur [Miterlöserin, Mittlerin, Fürsprecherin]". La bouchée me paraissait indigeste ! Corédemptrice ? Marie n'avait pourtant pas été crucifiée pour nos péchés ! Le médiateur, le nouveau Testament ne nous en donne point d'autre entre Dieu et les hommes que Jésus. Quant au défenseur, le "Fürsprecher", n'est ce pas celui qui est appelé à nos côtés, le Paraclet ?
Alors, il faut bien regarder l'image que, selon la dame de tous les peuples, Dieu veut voir répandue dans le monde entier avant d'envoyer l'Esprit saint.







Oui, vous avez bien vu ! Une femme qui se tient devant la croix. Elle a si bien remplacé Jésus que c'est elle qui a les mains percées. Et c'est vers elle que les ouailles lèvent la tête. Détail troublant, elle pose un pied sur l'Allemagne dans les frontières qu'elle avait avant 1945 et l'autre est sur l'ancienne URSS. Comme si cette étrange apparition prenait appui sur le royaume du communisme et sur l'empire du nazisme.
Il y aurait probablement beaucoup d'autres choses à dire. La dame prétendait encore avoir été envoyée par Dieu pour aider les hommes en tant que mère ["Der Herr hat mich gesandt, um als Mutter den Menschen zu helfen"].
Enfin, pour hâter l'effusion de l'Esprit saint, la dame demandait de prier fréquemment cette oraison jaculatoire que je traduis de l'allemand :
"Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, envoie maintenant ton Esprit saint sur la terre. Fais que l'Esprit saint habite dans les coeurs de tous les peuples de manière qu'ils soient préservés de la déchéance, du malheur et de la guerre. Que la dame de tous les peuples qui fut un jour Marie intercède pour nous. [Herr Jesus Christus, Sohn des Vaters, sende jetzt deinen Geist über die Erde. Laß den Heiligen Geist wohnen in den Herzen aller Völker, damit sie bewahrt bleiben mögen vor Verfall, Unheil und Krieg. Möge die Frau aller Völker die einst Maria war, unsere Fürsprecherin sein.]"
Quel Chrétien sincère ne désire pas ardemment la réalisation des deux premières phrases ? Mais l'on a raison de dire que le diable est dans les détails.
En tout cas, la dame de tous les peuples fait fort et même très fort. La curiosité l'emportant sur la réticence, je partis pour Amsterdam le 30 mai avec le groupe luxembourgeois. Sur le parking du RAI d'Amsterdam - oui, l'endroit même où Billy Graham prêcha si souvent - notre autocar était venu se garer juste à côté d'un autocar immatriculé dans le Val de Marne, le département où j'avais vécu pendant 20 ans, sur les flancs duquel étaient peints en grandes lettres la raison sociale de la firme : Suzanne.
En entrant dans le hall, j'entendis en musique de fond le canon de Pachelbel, l'un des morceaux préférés de ma mère ! Cela commençait à faire beaucoup en quelques minutes alors que la blessure de sa mort était encore si vive, moins d'un an après. 
Il n'y eut absolument aucune manifestation d'ordre spirituel au cours de ce week-end. Ce furent de belles cérémonies catholiques romaines bien classiques, avec la beauté purement humaine de rites et de cantiques sans onction.
Et voilà que, au retour, une des personnes du groupe demanda dans l'autocar que l'on prie une dizaine de chapelet et que l'on chante ensuite un certain cantique ... parmi les deux préférés de ma mère ! Touché dans mes émotions, je mis de côté imprudemment toutes mes primes réserves et je devins un fougueux défenseur du message d'Amsterdam. 
Avec le temps, mes doutes scripturaires revenaient bien à la charge mais ces sortes de clins d'oeil avec ma mère étaient devenues des preuves. ... L'ennemi ne respecte rien, vraiment rien. Il ne recule pas devant les ficelles les plus déloyales. Nous l'oublions trop vite ! ... Pourtant, petit à petit, la lecture quotidienne de la Bible aidant et l'action de l'Esprit saint faisant le reste, la dame de tous les peuples m'apparut de plus en plus probablement pour ce qu'elle est : une vile supercherie de l'ennemi.
Devant Muhamad, il avait eu le front de se faire passer pour l'ange Gabriel. Pourquoi diable s'arrêterait-il là ? Il pourrait donc avoir l'audace de se faire passer pour la mère de Jésus ? Mais alors ?
Alors remontons le temps ensemble. S'il y a un lieu qui, en France, est associé à Marie, c'est bien Lourdes. Et pourtant, quand, au cours de l'été 1858, sur les instances du curé, Bernadette Soubirous demanda son nom à la dame qui lui apparaissait dans la célèbre grotte de Massabielle, celle-ci ne lui répondit ni "Marie", ni "la mère de Jésus", mais, en dialecte béarnais : "que je suis l'immaculée conception".







Compte tenu de l'inculture notoire de Bernadette qui ne retenait rien de ce qu'on lui enseignait à l'école, cela passa pour une preuve de la véracité des apparitions. Le curé qui les avait tenues pour des fables jusqu'alors, sachant que Bernadette n'aurait jamais pu trouver cela toute seule, conclut que c'était Marie de Nazareth qui était venue dans les Pyrénées. Or, jamais la "dame" n'avait dit cela. 
Et Marie de Nazareth ? Eh bien, dans un très célèbre cantique inspiré par l'Esprit, reproduit aux versets 46 à 55 du premier chapitre de l'Evangile selon Luc, elle dit "mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur ...". 

Marie de Nazareth, comme nous, avait donc besoin d'un sauveur et savait que son salut viendrait de son Dieu. Elle ne pouvait donc être la personne qui s'était montrée à Bernadette à Lourdes. Et, en effet, cette "dame", cette fois-là, n'eut pas le toupet d'usurper son identité.
Ce n'était pas ce qui s'était passé une trentaine d'années plus tôt, à Paris. Une nuit de juillet 1830, une jeune religieuse des soeurs de la charité avait été réveillée par un petit garçon semblant de 4 ou 5 ans : "Venez à la chapelle, la Sainte Vierge vous attend." Catherine Labouré suivit le petit garçon à la chapelle où tous les cierges et flambeaux étaient allumés comme pour la messe de minuit. Et elle y rencontra une femme devant laquelle elle s'agenouilla. Rappelons-nous au passage comment Jean fut tancé pour avoir voulu adorer un ange (Apocalypse 22 verset 9).
Puis, la femme se mit à prévenir Catherine d'une série de malheurs qui allaient frapper le pays pendant les décennies suivantes
Et le 27 novembre 1830, la belle dame lui apparaît à nouveau :

La dame écrase apparemment la tête d'un serpent. Le détail a son importance parce que, selon une tradition vivace dans l'église catholique romaine, Marie de Nazareth serait la femme qui écrase la tête du serpent dont parle la Genèse.

Malheureusement, il n'en est pas ainsi. La femme de la Genèse, c'est Eve. Or, au verset 15 du chapitre 3, Dieu dit au serpent : "Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et le sien. Elle [ = la descendance] t'atteindra à la tête et tu l'atteindras au talon." Il s'agit d'un passage prophétique, comme il y en a de nombreux dans la Bible. La descendance d'Eve qui a frappé satan à la tête, c'est Jésus qui a vaincu les puissances des ténèbres. Mais cette victoire, Il l'a conquise en subissant la morsure du serpent au talon, le supplice de la croix.

L'apparition à Catherine Labouré est de ce point de vue complètement en porte à faux par rapport aux Ecritures. A cela se révèle la contrefaçon. 

Mais la dame a beaucoup plus à dire à Catherine ce jour-là. Une voix intérieure lui enseigna "combien il était agréable de prier [sic !] la Sainte Vierge et combien elle était généreuse [sic] envers les personnes qui la prient [sic] , que de grâces elle accordait [sic] aux personnes qui les lui demandent et quelle joie elle éprouve en leur accordant [sic]."

Ce jour-là, la dame est venue montrer à Catherine le modèle d'une médaille qui sera bien vite connue comme "la médaille miraculeuse" : "Faites frapper une médaille sur ce modèle. Toutes les personnes qui la porteront recevront de grandes grâces en la portant au cou ; les grâces seront abondantes pour tous ceux qui la porteront avec confiance." :





Sur la face avant de la médaille, on trouve l'oraison jaculatoire que la dame recommande de prier : "O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous." C'est une affirmation bien troublante quand on lit attentivement le magnificat et quand on se souvient que Marie avait offert en sacrifice les deux colombes prescrites par la Loi de Moïse pour sa purification (Luc 2 verset 24). Comme on le sait, ces sacrifices ne visaient qu'à purifier du péché.


Comment avait-on pu en arriver là ? 
Par une série de dérives qui ont fondamentalement la même cause que ce qui donne la clef de la décadence d'Israël que l'on découvre au chapitre 34, verset 15 du deuxième livre des Chroniques : le pays avait oublié la Parole de Dieu. Et ce verset du chapitre 4 d'Osée est célèbre : "Mon peuple périt par manque de connaissance. Puisque toi, tu as rejeté la connaissance, je te rejetterai de mon sacerdoce. Puisque tu as oublié l'enseignement de ton Dieu, à mon tour, J'oublierai tes fils."
Comme le gros de la population était incapable de lire la Bible, et même de lire quoi que ce soit, et était maintenu dans cet état, l'Eglise du Moyen-âge utilisa abondamment les fresques, les bas-reliefs, les sculptures et les peintures pour aider les fidèles à se remémorer des principales étapes de la vie du Christ. 

Mais, dans son désir désordonné d'adorer les créatures autant que le Créateur, elle y mêla aussi toutes sortes d'éléments d'hagiographies plus ou moins fabuleuses ou détournées de leur vraie source de gloire, l'union au Père par la personne de Jésus.
Les chemins de l'histoire ont de troublants carrefours. Les croisés avaient ramené des pays sarrasins des assemblages de petites billes de bois sur lesquelles les Musulmans répétaient leur célèbre oraison jaculatoire : "Dieu est grand et Muhamad ..." Eh bien, c'est cela l'origine du rosaire. 

Comme le commun du catholique romain n'avait pas accès à la lecture personnelle des Ecritures, il leur fut offert en substitution une "méditation" de mystères au travers de la répétition de "Je vous salue Marie" et de "Notre Père" en égrenant les petites perles du chapelet.
Sans évoquer le côté "vaines redites" de ce genre d'oraison, on peut trouver pour le moins étrange que l'on s'y adresse dix fois plus souvent à Marie qu'au Père. 

Mais ce qui est pire, c'est le point d'aboutissement de cette "prière". Les cinq premiers mystères, dits "joyeux" - l'annonciation de l'ange à Marie, la visitation à Elisabeth, la naissance de Jésus, la présentation au Temple, Jésus perdu et retrouvé au Temple à 12 ans -, correspondent aux deux premiers chapitres de l'Evangile de Luc. 

Les cinq seconds, dits "douloureux" se retrouvent dans les synoptiques - l'agonie à Gethsemani, la flagellation, le couronnement d'épines, le portement de croix et la cucifixion. 

En revanche, les cinq derniers sont en partie canoniques - la résurrection, l'ascension de Jésus et l'effusion de l'Esprit saint - et en partie dépourvus de toute base scripturaire : l'assomption de Marie et le couronnement de Marie au ciel. Or, parce que cette oraison finit sur ce "mystère", elle ne peut que conforter l'impression que la finalité de tous les mystères canoniques trouve sa réalisation ultime dans le couronnement de Marie au ciel.
Certes, les Ecritures parlent de couronnes de gloire réservées pour les saints. Mais il n'y a rien de particulier pour Marie à cet égard tandis que l'on peut supposer que les 24 anciens de l'Apocalypse sont pour moitié les 12 apôtres. 
Mais le couronnement de Marie au ciel évoque surtout le titre de "reine du ciel" qui lui est souvent donné. On y reviendra.
Une des grandes étapes de la dérive est marquée par Louis-Marie Grignon de Montfort. Sujet de Louis XIV, il fut beaucoup combattu en son temps pour son exaltation - sans doute dirait-on aujourd'hui, sa religiosité. Mais il fut ensuite canonisé, ce qui donna beaucoup de crédit chez les catholiques romains à l'idée centrale qui avait dominé sa foi, à savoir que Marie est le canal privilégié, voire exclusif, de la grâce de Dieu ! C'est cela le thème de son célèbre "Secret de Marie". 
Un très grand pan de l'église de Rome est contaminé par cette croyance fabuleuse absolument contraire à ce qu'enseignent les Ecritures : "Car il n'y a pas sous le ciel d'autre nom [que celui de Jésus] donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés. (Actes 4 verset 12)". Il n'y a qu'un seul médiateur entre Dieu et les hommes, et c'est Jésus-Christ.
Or, c'est pourtant ce livre que "Marie", qui lui serait apparue souvent, voudrait voir répandu dans le monde entier, disait Marthe Robin. Une femme à la vie étonnante qu'une encéphalite mal soignée amena à une paralysie si avancée qu'elle ne put rien manger, ni boire pendant cinquante ans, jusqu'à sa mort. Selon des témoins, la seule chose qu'elle paraissait manger était l'hostie que lui donnait le prêtre qui venait la visiter à domicile. Encore que l'hostie n'était pas réellement mangée ; elle semblait s'envoler des mains du prêtre et disparaissait sur les lèvres de Marthe.
Souvent, très souvent, les catholiques associent prodiges à intervention de Dieu. Mais Jésus nous met en garde contre cette conclusion trop hâtive : "Alors, si quelqu'un vous dit : "Voici : le Christ est ici !" ou bien "Il est là !", n'en croyez rien. Il surgira en effet des faux Christs et des faux prophètes qui produiront de grands signes et des prodiges, au point d'abuser, s'il était possible, même les élus. Voici que je vous ai prévenus. (Matthieu 24 versets 24 et 25)" 
 
Et l'on peut lire aussi dans les Actes des apôtres, aux versets 16 à 19 du chapitre 16, que des esprits des ténèbres n'hésitent pas à professer la vérité pour attirer l'attention sur eux, sans doute dans le dessein de pouvoir ensuite mélanger un peu du venin de leur mensonge à cette Vérité révélée : "Un jour que nous nous rendions à la prière, nous rencontrâmes une servante qui avait un esprit de divination. Elle faisait gagner beaucoup d'argent à ses maîtres en rendant des oracles. Elle se mit à nous suivre, Paul et nous, en criant : "Ces gens-là sont des serviteurs du Dieu Très Haut. Ils vous annoncent la voie du SAlut." Elle fit ainsi pendant des jours. A la fin, Paul, excédé, se retourna et dit à l'Esprit : "Je t'ordonne au nom de Jésus-Christ de sortir de cette femme." Et l'Esprit sortit à l'instant même."
Par conséquent, bien des signes que nombre de catholiques romains prennent pour "sainteté comptante" ne prouvent rien du tout : stigmates, cadavres incorrompus, parfums, lumière, larmes de sang, suintements d'huile ... "Voici que je vous ai prévenus".



Mais alors, à qui avons nous à faire ?
Il est interessant de voir dans le livre de Jérémie (44, versets 16, 17 et suivants) que, déjà alors, des Juifs et des Juives apostats s'étaient détournés de l'adoration de l'Eternel pour rendre culte à une idole, la reine du ciel : "En ce qui concerne la parole que tu nous as adressée au nom de l'Eternel, nous ne voulons pas t'écouter. Mais nous continuerons à faire tout ce que nous avons promis : offrir de l'encens à la reine du ciel comme nous le faisions nous et nos pères, nos rois et nos princes dans les villes de Juda et les rues de Jérusalem : alors nous avions du pain à satiété, nous étions heureux et nous ne voyions pas de malheur. "
Les messages que délivrent la reine du ciel ne comportent pas seulement des affirmations contraires aux Ecritures quant à la personne dont elle usurpe l'identité, ils incitent aussi à des pratiques qui détournent la foi et l'adoration du Père. Il s'agit bien d'idolâtrie.

La médaille miraculeuse ne vise pas à placer sous la protection de Dieu mais sous celle d'une femme conçue sans péché quand la Bible affirme que tous les êtres humains ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. 

Le chapelet conduit à faire du couronnement de la reine du ciel l'aboutissement du ministère de Jésus alors que, selon la Bible, c'est son retour en gloire et le ravissement des justes auprès de Lui qui constitue la fin dernière. 

La reine du ciel offre à ceux qu'elle trompe des aliments spirituels d'idolâtrie. Elle correspond exactement à la femme Jezabel dont parle Jésus au chapitre 2 verset 20 de l'Apocalypse : "Mais j'ai contre toi que tu tolères Jezabel, cette femme qui se dit prophétesse. Elle égare mes serviteurs, les incitant à se prostituer en mangeant des viandes immolées aux idoles."

Nous trouvons une autre confirmation dans la Bible de l'identité entre la reine du ciel et la femme Jezabel : son goût immodéré pour la prophétie. Que ce soit à Paris en 1830, à La Salette, à Fatima en 1917, où, là aussi, l'apparition taira son identitié jusqu'au septième rendez-vous avec les enfants où elle ne leur dira que : "Je suis notre-dame du rosaire", il lui faut donner des prophéties secrètes connues du seul voyant et propres à exciter la curiosité (cf. le fameux troisième secret de Fatima).
Que fait Dieu ? Il use de patience : "Je lui ai laissé le temps de se repentir, mais elle refuse de se repentir de ses prostitutions." Cependant, sa patience n'est pas de la complicité et Dieu va faire justice de la reine du ciel et de ceux qui s'aheurtent à lui rendre culte : "Voici, je vais la jeter sur un lit de douleurs, et ses compagnons de prostitution dans une épreuve terrible, s'ils ne se repentent de leur conduite. Et ses enfants, je vais les frapper de mort ... " 

L'Apocalypse nous donne des avertissements terribles. L'entêtement dans le culte à la reine du ciel peut conduire à la mort spirituelle, c'est à dire à la perte du salut. Autant dire que c'est le plus grand danger spirituel qui menace l'église catholique romaine.


Cela ne signifie pas pour autant que l'église catholique soit irrémédiablement maudite. Non, elle appartient au Seigneur et Il a en réserve des torrents de bénédictions pour elle si elle se détourne de ses errances. Pour cela, elle doit choisir entre l'idolâtrie et le culte exclusif au Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, l'Eternel lent à la colère et plein d'amour, mais le Dieu jaloux qui punit ceux qui s'obstinent dans la désobéissance : "Quant à vous autres, à Thyatire, qui ne partagez pas cette doctrine, vous qui n'avez pas connu les profondeurs de satan, comme ils disent, je vous déclare que je ne vous impose pas d'autre fardeau. Du moins, ce que vous avez, tenez le ferme jusqu'à mon retour. "(Apocalypse 2, versets 24 et 25)
Alors, l'antidote consiste à avoir une vision juste, c'est à dire scripturaire de Marie.
Marie était un être humain en tous points semblable à nous. C'est cela qui fait la grandeur de son oui inconditionnel à l'Eternel. La condition d'un pêcheur est bien misérable mais c'est justement parce que ses choix pour Dieu constituent autant de renoncements aux attraits du péché qu'ils ont de la valeur aux yeux de Dieu. 

Les anges, archanges et chérubins, eux, Lui obéissent sans même qu'une alternative se présente à leur esprit car ils ne connaissent pas la tentation.
Marie était mariée à Joseph. Elle n'a pas péché vis-à-vis de son époux : "Que le mari s'acquitte de son devoir envers sa femme et, pareillement, la femme envers son mari. La femme ne dispose pas de son corps, mais le mari. Pareillement, le mari ne dispose pas de son corps, mais la femme. Ne vous refusez pas l'un à l'autre, si ce n'est d'un commun accord, pour un temps, afin de vaquer à la prière. Puis, de nouveau, soyez ensemble de peur que satan ne profite de votre incontinence pour vous tenter." (1 Corinthiens, chapitre 7, versets 3 à 5)
C'est la raison pour laquelle, après avoir accouché de Jésus et attendu sa purification, elle a vécu en épouse avec son mari : "Et [Joseph] ne la connut pas jusqu'au jour où elle enfanta un fils." (Matthieu chapitre 1, verset 25)
Dieu bénit leur union de quatre autres garçons : Jacques, Joseph, Simon et Jude (Matthieu 13, verset 55 ; Marc 6, versets 1 à 6, Luc 4, versets 16 à 24) et d'au moins deux filles. 

Pour couper court à une fable répandue dans l'église catholique romaine, il faut souligner que le grec, langue dans laquelle est rédigé le nouveau Testament, dispose d'un mot pour désigner le frère, "o adelphos", et d'un autre mot pour désigner le cousin, "o anepsos". 

S'il est vrai que les apôtres avaient pour langue maternelle l'araméen, langue sémantique qui utilise le même mot pour désigner tant le frère que le cousin, l'argument ne vaut pas pour Paul qui avait bien le grec pour langue maternelle. Or, il écrit au chapitre 1, verset 19, de la lettre aux Galates : "je n'ai pas vu d'autre apôtre, mais seulement Jacques, le frère du Seigneur." Ajoutons encore que Jean le Baptiste n'est jamais appelé "frère du Seigneur" dans les Evangiles.
Quant aux récits de l'enfance de Jésus en Luc, ils retirent toute crédibilité à une autre fable selon laquelle la demi-douzaine de frères et soeurs de Jésus seraient nés d'un premier mariage de Joseph. Alors qu'il n'est fait aucune mention d'eux lors du départ à Bethlehem ou de la fuite en Egypte, le verset 7 du chapitre 2 nous dit on ne peut plus clairement : "[Marie] enfanta son fils aîné, l'enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire ..."
Marie était une femme profonde et intériorisée : "Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son coeur" (Luc 2, verset 19)"Et sa mère gardait fidèlement toutes ces choses en son coeur" (Luc 2, verset 51). 

Son attitude à Cana (Jean 2, versets 1 à 5), nous montre qu'elle avait foi en Jésus : "Faites tout ce qu'Il vous dira", à la différence de ses autres fils ( Jean 7, verset 5). Elle a été fidèle dans la douleur, au pied de la croix, et fidèle dans la gloire, lors de l'effusion de l'Esprit (Actes des apôtres 1, verset 14). C'est une femme attachante que l'on ne peut qu'aimer et admirer, un modèle pour les Chrétiens.
La Bible ne nous dit pas qu'elle ait été ravie au Ciel comme Henoch ou Elie. En revanche, elle n'a pas connu la mort spirituelle et elle est vivante à présent, selon les promesses, magnifiques, de Jésus pour nous tous : "En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu'un garde ma Parole, il ne verra jamais la mort" (Jean 8, verset 51), "Je suis la résurrection. Qui croit en moi, même s'il meurt vivra. Et quiconque vit et croit en moi de toute éternité ne connaîtra jamais la mort. LE CROIS-TU ?" (Jean 11, versets 25 et 26).

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