samedi 21 mars 2015

Le serpent a une amie

La scène se passe vers 1987 ou 1988. Ma petite soeur s'est lovée sur les genoux de ma mère. Soudain, tout en restant endormie, ses yeux s'ouvrent doucement, et elle prononce ces phrases dans son sommeil:

"Le serpent et l'araignée se connaissent. Ils sont amis. Ils ont tous deux dans la bouche un sirop de mort. L'araignée s'est fait belle pour embrasser l'insecte et l'insecte est mort".

Au réveil de la petite Claire, ma mère l'interroge et lui demande où elle a appris cette ritournelle. Mais elle lui assure n'avoir jamais rien entendu de tel. Très perplexe, ma mère m'en a rapidement parlé mais je n'arrive pas à comprendre qui est cette araignée. Le serpent, c'est certainement satan, bien sûr. Et l'insecte ? Il est clair que, quand une araignée "embrasse" un insecte, cela ne finit pas bien pour ce dernier.

Il n'a pas dû s'écouler beaucoup de temps jusqu'à ce qu'apparaisse sur le sein de ma mère un nodule suspect. Mais elle temporise en recourant à diverses tentatives de traitements alternatifs, notamment des emplâtres d'argile, qui ne donnent aucun résultat. En 1993, elle se résout à une ablation du sein malade. Mais, le cancer n'est pas éradiqué. au bout de quelques temps, des tumeurs paraissent à la périphérie de la cicatrice. Chimiothérapie et radiothérapie se succèdent alternativement comme le désespoir et l'espoir s'enchainent tour à tour.


Nous sommes encore abusés par l'église romaine. Or, j'ai entendu de longue date parler d'apparitions de "Marie" dans une région de la Yougoslavie profonde, entre des montagnes bosniaques, d'où le nom de "Medjugorje" du village, "Entremont" en quelque sorte.

Nous nous y rendons en 1996 avec un groupe de catholiques luxembourgeois.

Un soir, nous assistons à un incroyable prodige. Une étoile du ciel se met à se dilater et à se contracter sous nos yeux. Les mouvements suivent même le rythme d'une chanson entonnée par une collègue. Je crois à un miracle, ne comprenant pas encore les avertissements clairs de Matthieu 24:24 sur la puissance de tromperie du 2ème ciel.

Désormais très liée au mouvement charismatique catholique à Paris et à Gilsdorf, ma mère va croire que sa guérison viendra de "Marie". Pourtant, la maladie semble s'aggraver 3 mois après le voyage en Bosnie et l'état de ma mère se détériore rapidement à vue d'oeil. A la fin de l'année, deux de mes soeurs l'accompagnent à Montargis. Une évangéliste que j'entends de très bonne heure sur une radio périphérique y exerce un ministère de guérison.

Cette femme lui impose les mains et notre mère tombe à la renverse, à l'inquiétude de mes soeurs car nous n'avions encore rien vu de tel. "Votre mère est très attaquée, leur dit-elle, priez beaucoup pour elle". De son côté, ma mère me raconte que, tandis que l'évangéliste venue de Gascogne priait sur elle, elle avait senti quelque chose de froid sortir d'elle". A partir de cette précision, je comprends avec terreur que ma mère est habitée par des souffles de mort. Comment l'en délivrer ? Ne connaissant encore rien des véritables ministères du Seigneur, je pense à des exorcistes catholiques mais, bien sûr, satan ne chasse pas satan.

Et voici que, quelques temps plus tard, ma mère a un cauchemar. Elle se voit dans une rue qui descendait de la maison de mes grands-parents. Il fait nuit noire. Soudain, elle distingue une silhouette quis'approche d'elle en tenant une lanterne rouge à bout de bras. C'est satan, elle le reconnaît. A son bras, elle distingue une femme de mauvaise vie inconnue. Elle sue d'angoisse en les voyant s'approcher d'elle. Elle entonne alors le chant "Amazing grace" en prononc,ant le nom de Jésus. Aussitôt, ils reculent. Ils avancent à nouveau quand elle cesse de chanter.

Ce cauchemar, dont je devine la nature spirituelle, m'inquiète et m'intrigue. Qui peut bien être cette femme de mauvaise vie ?

Arrive le mois de juin 1997. Le cancer a ce pauvre corps sous une telle emprise que ma mère en hurle de douleur. C'est horrible. Le médecin passe à la morphine.

Puis, au début de l'été 1997, le septième jour du septième mois, il plut à notre Seigneur de lui faire miséricorde et de l'amener définitivement dans Sa lumière.

Quel choc pour nous tous. Je n'avais jamais envisagé que cela se passerait ainsi. Je me sens assommé, amputé.

Mais c'est alors que commence pour moi un temps très riche de visitation. A l'automne 1997, je suis à Toronto. Je sais que les avis sont partagés sur ce qui a été vécu dans cette église. Je ne peux pas me prononcer mais je sais que Dieu m'y a parlé, comme Il l'aurait fait de toute fac,on dans une mosquée ou dans un temple bouddhiste ou dans une cafétaria.

Une femme d'origine polonaise est assise à côté de moi. Elle me raconte une vision. Elle voit une femme avec un très joli visage. Mais, à mesure que la vision lui montre son corps, elle se rend compte que le bas est un serpent sur le bout de la queue duquel elle voit écrit "Mary".

A ce moment-là, je suis moi-même encore trop lié par le catholicisme pour accepter son message. Mais Dieu l'inscrit quand même au fond de ma tête.

L'année suivante, après être allé pour la troisième fois à Medjugorje avec mon groupe catholique luxembourgeois, je le suis aussi à Amsterdam. Et là, le doute s'installe en commenc.ant à m'arrêter sur cette image donnée à l'adoration de participants venus des 4 coins de l'Europe. Celle qu'ils appellent la "corédemptrice" a des trous dans les mains. La conviction s'installe petit à petit dans mon coeur que cette femme prend la place de Jésus dans tous ses aspects. Et alors, la petite pierre finit par faire tomber de fond en comble le colosse. Cette femme ne peut pas être, n'est pas "l'humble servante du Seigneur". Je comprends petit à petit qu'un démon, comme me l'avait révélé cette femme au Canada, usurpe l'identité de la mère de Jésus.

En moi, se produit une gigantesque avalanche, un glissement de terrain qui, jusqu'à une décision finale en 2003, aboutira à me faire quitter l'église catholique et y voir désormais un repaire de démons, une secte de mensonge.

C'était donc elle, l'araignée, l'amie du serpent. Et ma mère était l'insecte. Elle s'était fait belle, déguisée en belle dame, pour pouvoir attirer ma mère dans sa toile. C'était aussi elle, sous son apparence de prostituée que ma mère avait vue aux bras de satan tenant lanterne rouge.

Je vois maintenant avec grand peine tous mes amis catholiques qui continuent d'aller dans des lieux comme Lourdes, Fatima, Medjugorje ou la rue du Bac à Paris. Comment leur faire comprendre que, tels des insectes, ils volent vers la toile d'araignée. La reine du ciel veut leur donner le baiser de mort.

"Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés et que vous n'ayez point part à ses fléaux" (Apocalypse 18:4). "Voici, je vais jeter Jézabel sur un lit et envoyer une grande tribulation à ceux qui commettent adultère avec eux A MOINS QU'ILS NE SE REPENTENT DE LEURS OEUVRES" (Apocalypse 3:22)".

Il y a Eglise et églises

Avec le Nouveau Testament, Dieu fait connaître une nouvelle étape décisive de son plan de salut pour l’humanité. Après que la Parole de Dieu a pris chair d’homme en Jésus, le Fils qui est dans le Père et en qui est le Père (Jean 14:10), voici que Dieu unit par l’Esprit saint au Christ le peuple de ceux qu’Il sauve. Ce peuple forme le corps du Christ : l’Eglise.


Aujourd’hui, les hommes ont des représentations très diverses de ce que recouvre le mot église. Pour beaucoup de chrétiens, ce mot est synonyme de ”dénomination” toutes les fois où il est question de celle à laquelle ils appartiennent, les autres dénominations étant des sectes ou des hérésies.

 Est-ce vraiment ce que Jésus avait à l’esprit, Lui auquel Jean avait dit un jour : ”Maître, nous avons vu quelqu’un expulser des démons en ton nom, et nous voulions l’empêcher, parce qu’il ne te suit pas avec nous” et auquel Jésus avait répondu ”Ne l’en empêchez pas ; car qui n’est pas contre vous est pour vous.” (Luc 9:49-50)? A quoi donc Jésus pouvait-il penser lorsqu’il parlait de Son Eglise?

Le mot qu’utilise le texte original grec des Ecritures postérieures à la venue du Christ est „’εκκλησία“. Dans les langues romanes d’Europe de l‘ouest, ce mot est devenu „église“, „chiesa“, „iglesia“, „igreja“. Cependant, il a perdu la signification qu’une étymologie encore transparente en grec ancien lui avait conservé. „’Eκκλησία“ se compose du préfixe grec „εκ–„ qui signifie „hors de“ et qui est apparenté au „ex-„ latin ainsi qu’à „er-/ur-„ allemand, „из–„ russe, „z-„ polonais etc. La racine du mot „’εκκλησία“ vient d’un très ancien verbe indo-européen, signifiant „appeler“, „καλώ“ en grec ancien dont l’aoriste passif est „’εκλήθην“. Ce verbe est étroitement apparenté à l’anglais „to call“, au danois „at kalde“, au suédois „att kalla“, au gallois „galw“, au breton „galvet“ etc...

Par conséquent, par „’εκκλησία“, on doit entendre un groupe de personnes qui ont été appelées en dehors de quelque chose. Appliquée aux chrétiens, „’εκκλησία“ nous donne la vision d‘un groupe de personnes qui ont, à l’appel de Dieu, été extraites du monde, au sens que le mot à en Jean, et des ténèbres qui en ont usurpé le gouvernement. ΕΚΚΛΗΣΙΑ et ΕΚΚΛΗΣΙΑΙ. Eh bien! Moi je te dis: Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les Portes de l’Hadès ne tiendront pas contre elle. (Matthieu 16:18 )

Lorsque Jésus dit à Pierre en Matthieu 16:18 que celui-ci est la pierre sur laquelle il bâtira son Eglise, il emploie le mot au singulier. L’Eglise étant l’union surnaturelle entre Dieu et la communauté des hommes qui ont entendu Son appel, il ne saurait y avoir qu’une seule Eglise.

Cependant, dans l’Apocalypse, Jésus parle aussi d’églises, au pluriel, de sept églises. En apparence, l’Apocalypse commence par des lettres à sept églises de la province d’Anatolie dénommée „Asie“ pendant l’antiquité.

Dans ces lettres, Jésus donne à certaines des églises en cause des mises en garde et des avertissements, à d’autres des encouragements dans la perspective de son retour. On le sait, les développements du texte de l’Apocalypse consécutifs à ces lettres se rapportent à des visions prophétiques de la fin des temps. Or, la fin des temps décrite par l’Apocalypse n’a pas encore commencé, même si certains indices permettent de supposer que les événements qu’annonce le livre pourraient être imminents.

Cependant, ni la province d’Asie, ni les sept églises en question n’existent plus. Les communautés chrétiennes de l’intérieur de l’Anatolie n’ont pas survécu aux conversions à l’Islam „proposées“ par les turcs seljoukides alors qu’ils investissaient la péninsule au XIVème siècle. Avec la chute de Byzance en 1453, il n’y eut d’ailleurs plus guère d’espoir de délivrance pour ceux qui étaient restés chrétiens en Anatolie.

Cependant, des communautés grecques orthodoxes purent se maintenir plus longtemps sur les côtes, notamment autour d’Ephèse et de Smyrne. Elles en furent cependant expulsées au cours de la guerre gréco-turque de 1920-1923, de sorte que les descendants des chrétiens d’Ephèse et de Smyrne vivent aujourd’hui dans les banlieues d’Athènes et de Thessalonique. Il n’y a plus de chrétiens à Ephèse et Smyrne que quelques communautés allemandes qui se comptent sur les doigts d’une main.

Quand Jean reçoit la grande révélation (la signification du mot emprunté au grec „apocalypse“), il se trouve dans l’île de Patmos, très proche de la côte anatolienne. L’Anatolie se trouve à l’est par rapport à Patmos. C’est donc dans cette direction que se lève „l’étoile radieuse du matin“ (Apocalypse 22:16 ). Dès lors, on peut imaginer que la vision de la province d’Asie ait été en quelque sorte une scène sur la base de laquelle Jésus voulut montrer à Jean un état à venir de l’Eglise, en se servant d’églises existant alors comme de symboles. Cette réalité future, consécutive à l‘histoire de l’Eglise au cours des siècles, et qui est devenue la réalité que nous connaissons aujourd’hui est désormais bien trop complexe pour que Jean eût pu l’appréhender directement. C’est sans doute la raison pour laquelle le texte répète si souvent, comme un appel à redoubler d’attention, une invitation à aller au delà des apparences: „Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Eglises“.


 LES SEPT CANDELABRES D’OR


Je me retournai pour regarder la voix qui me parlait ; Et m’étant retourné, je vis sept candélabres d’or. (Apo. 1:12) Avant de regarder de plus près le message donné aux sept églises, prêtons attention à un détail de la vision de Jean : les sept candélabres d‘or. Tu feras un candélabre d’or pur ; le candélabre, sa base et son fût seront repoussés ; ses calices, boutons et fleurs feront corps avec lui. Six branches s’en détacheront sur le côté : trois branches du candélabre d’un côté, trois branches du candélabre de l’autre côté. La première branche portera trois calices en forme de fleur d’amandier, avec bouton et fleur ; la deuxième branche portera aussi trois calices en forme de fleur d’amandier, avec bouton et fleur ; il en sera ainsi pour les six branches partant du candélabre. Le candélabre lui-même portera quatre calices en forme de fleurs d’amandier avec bouton et fleur : un bouton sous les deux premières branches partant du candélabre, un bouton sous les deux branches suivantes et un bouton sous les deux dernières branches – donc aux six branches se détachant du candélabre. Les boutons et les branches feront corps avec le candélabre et le tout sera fait d’un bloc d’or pur repoussé. Puis tu fera ses sept lampes. On montera les lampes de telle sorte qu’elles éclairent en avant de lui. Ses mouchettes et ses cendriers seront d’or pur. Tu le feras avec tout ses accessoires, d’un talent d’or pur. Regarde et exécute selon le modèle qui t’est montré sur la montagne. (Exode 25:31-40)

C’est avec beaucoup de minutie que le Seigneur a décrit à Moïse comment réaliser ce candélabre. Il s’agit donc d’un objet important du point de vue spirituel. Il doit être d’or pur. Cet or manifeste la royauté de Dieu : Entrant alors dans le logis, ils virent l’enfant avec Marie sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; puis, ils lui offrirent en présents de l’or, de l’encens et de la myrrhe. (Matthieu 2:11) mais aussi la prêtrise (cf. Chapitre 28 de l’Exode, versets 5, 6, 20, 22, 23, 24, 26, 27, 34, 36).

Le candélabre comporte sept branches sur lesquelles sont montées sept lampes. Le fût du candélabre comporte quatre calices. Les branches partent deux à deux de chacun des trois calices inférieurs. Cette combinaison du chiffre quatre et du chiffre sept nous donne l’une des clefs du candélabre.

Quatre, c’est le nombre de lettres dont se compose le Nom révélé à Moïse sur l’Horeb : יהוה Voici ce que tu diras aux Israélites : « “Je suis” m’a envoyé vers vous ». (Exode 3:14) Quatre, c’est aussi le nombre de lettres dont se compose le Nom de Jésus : ישוע

Quatre, c’est le nombre d’Evangiles. Un fleuve sortait d’Eden pour arroser le jardin et de là il se divisait pour former quatre bras. Le premier s’appelle le Pishôn : il contourne tout le pays de Havila où il y a de l’or, l’or de ce pays est pur et là se trouvent le bdellium et la pierre de cornaline. Le deuxième fleuve s’appelle le Gihôn : il contourne tout le pays de Kush. Le troisième fleuve s’appelle le Tigre : il coule à l’orient d’Assur. Le quatrième fleuve est l’Euphrate. (Genèse 2:10-14)

Le Tigre et l’Euphrate sont bien connus. Ils prennent leur source à l’est de l’Anatolie, puis par des trajets différents, se rejoignent quelques dizaines de kilomètres avant de se jeter dans le golfe d’Oman. Ce sont ces deux fleuves qui encadrent la Mésopotamie. Cette région fameuse est à la fois le berceau d’Israël : Térah prit son fils Abram, son petit-fils Lot, fils de Harân, et sa bru Saraï, femme d’Abram. Il les fit sortir d’Ur des Chaldéens...(Genèse 11:31) le lieu de ses 70 ans de déportation, sa passion aux temps bibliques : Le roi de Babylone fit égorger à Ribla les fils de Sédécias sous ses yeux. De même, le roi de Babylone fit égorger tous les notables de Juda. Puis il creva les yeux de Sédécias et le mit aux fers pour l’emmener à Babylone. Les Chaldéens incendièrent le palais royal et les maisons des particuliers ; ils abattirent les remparts de Jérusalem. Nebuzaradân, commandant de la garde, déporta à Babylone le reste de la population laissée dans la ville, les transfuges qui s’étaient rendus à lui et le reste des artisans. (Jérémie 39:6-9). Aux derniers temps, la bataille décisive se déroulera après que les rois de l’orient seront montés à l’assaut de l’occident après avoir franchi l’Euphrate : Et le sixième répandit sa coupe sur le grand fleuve Euphrate ; alors ses eaux tarirent, livrant passage aux rois de l’Orient. (Apo. 16:12). De même que cette région du Moyen-orient évoque les origines d’Israël, sa passion et, sans doute, son destin ultime, de même les Evangiles de Matthieu et de Luc, nous font part de la généalogie de Jésus, d’épisodes de son enfance, des béatitudes avant, comme les autres Evangiles, de nous rapporter Son enseignement, Ses avertissements pour la fin des temps, Sa Passion et Sa Résurrection. Les récits de l’enfance de Jésus dans l’Evangile de Matthieu insistent sur Son père nourricier et l’importance de son charisme de songes, comme son homonyme de la Genèse. Quant à Noël selon Matthieu, on en retient surtout la reconnaissance de Jésus par de riches mages venus des nations. L’enfance de Jésus dans l’Evangile de Luc, par contre, se focalise sur la mère de Jésus, ses visions de l’ange Gabriel, l’action de l’Esprit autour d’elle lors de la visitation et lors de la présentation. Le récit souligne à deux reprises l’intériorité de Marie (Luc 2:18, 2:51). En Luc, Noël met en scène d’humbles bergers d’Israël.

Avec le Gihôn, les choses deviennent plus floues. Le pays de Kush, c’est la Haute-Egypte, le Soudan d’aujourd’hui, et surtout le désert de Nubie. Or, c’est dans le désert que commence l’Evangile de Marc, le plus court des quatre Evangiles. Pas un grand fleuve, un oued du désert propice aux baptêmes de Jean (le baptiste).

Le Pishôn ne coule pas en ce monde. C’est le fleuve des lieux célestes où nous fait parvenir Jean (l’évangéliste). Nous y découvrons de l’or et des pierres précieuses spirituelles d’un éclat unique dans toute la Bible.

Quatre, c’est aussi un nombre clef du char de Yahvé vu par Ezéchiel : Au centre, je discernai quelque chose qui ressemblait à quatre animaux dont voici l’aspect : ils avaient une forme humaine. Ils avaient chacun quatre faces et chacun quatre ailes... Sous leurs ailes, il y avait des mains humaines tournées vers les quatre directions, de même que leurs faces et leurs ailes à eux quatre... Quant à la forme de leurs faces, ils avaient une face d’homme, et tous les quatre avaient une face de lion à droite, et tous les quatre avaient une face de taureau à gauche, et tous les quatre avaient une face d’aigle. (Ezéchiel 1:5-10)

On retrouve ces quatre figures dans l’Apocalypse, immédiatement après les prophéties aux sept églises : Au milieu du trône et autour de lui, se tiennent quatre Vivants, constellés d’yeux par-devant et par-derrière. Le premier Vivant est comme un lion ; le deuxième Vivant est comme un jeune taureau ; le troisième Vivant a comme un visage d’homme, le quatrième Vivant est comme un aigle en plein vol. (Apo 4:6-7)

Traditionnellement, on a vu dans le lion, animal vivant à l’écart des lieux habités des hommes, l’ “Evangile du désert” en Marc ; dans l’aigle, l’Evangile de Jean qui nous mène vers des sommets spirituels ; dans l’homme, l’Evangile de Matthieu qui commence une généalogie humaine de Jean (différente de celle de Luc qui remonte à Dieu par Adam) ; dans le taureau, l’Evangile de Luc. Mais le candélabre est surtout connu comme le “chandelier à sept branches”. Or les lettres qui composent le Nom hébreu de Jésus forment elles aussi comme sept branches : ישוע

De même que le candélabre éclairait le Tabernacle où Yahvé demeurait au milieu des Hébreux, de même Jésus est en quelque sorte le candélabre sur lequel brûle le feu de l’Esprit et qui nous éclaire la face du Père. Or, le Père cherche à être adoré en esprit et en vérité (cf. Jean 4:23), ou plutôt en Esprit, c’est-à-dire par l’Esprit saint, et en Vérité qui est Jésus, “le Chemin, la Vérité et la Vie” (Jean 14:6). Par conséquent, lorsque, au début de l’Apocalypse, Jean voit les sept églises représentées par sept candélabres (Apo. 1:20), il faut sans-doute y voir que chacune des sept églises porte le Nom de Jésus.

Nonobstant cela, chacune des églises n’est que l’une des sept branches du Nom de Jésus, ou encore l’un seulement des sept membres du corps du Christ. Il en résulte que, si elles étaient unies les unes aux autres, à la place que Dieu a voulue pour chacune d’elles dans le corps du Christ, elles incarneraient à un degré plus élevé ce Nom de Jésus, dont, ensemble, elles forment les lettres.

 Il n’est pas indifférent non plus de noter que la première et la septième branches ont le même point d’appui sur le fût, de même pour la seconde et la sixième, pour la troisième et la cinquième, la quatrième étant isolée. Remarquons aussi que la somme des rangs des deux branches de chaque arc est 8 : 1 + 7, 2 + 6, 3 + 5. La somme totale est 24 (sans compter la lampe centrale au 4ème rang) comme le nombre des Anciens dont il est question au chapitre 4, verset 4, de l’Apocalypse.

Si l’on y ajoute les quatre Vivants, on obtient 28 qui est aussi le produit du nombre des branches du Nom de Jésus (7) par le nombre de lettres (4). Plutôt que de commenter brièvement ce que l’Apocalypse nous révèle de chaque église dans l’ordre dans lequel elles sont successivement énumérées, il est intéressant de les découvrir deux à deux, arc par arc.

PREMIER ARC

Je suis la lumière du monde, qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie (Jean 8:12) La première et la septième lampes du candélabre se trouvent sur les bords. De cette position, leur lumière diffuse davantage que les autres lampes. Elles ont particulièrement vocation à manifester Jésus-lumière au monde enténébré.


EPHESE

N’as-tu pas souffert pour mon nom, sans te lasser?(Apo 2:3 ) Ephèse est la première des sept églises mentionnées. La première place est insigne dans toutes les cultures. Dans la Bible, le premier-né est consacré à Yahvé : Yahvé parla à Moïse et lui dit: ”Consacre-moi tout premier né, prémices du sein maternel, parmi les Israélites. Homme ou animal, il est à moi... Quand Yahvé t’aura fait entrer dans le pays des Cananéens, comme il te l’a juré ainsi qu’à tes pères, et qu’il te l’aura donné, tu cèderas à Yahvé tout être sorti le premier du sein maternel et toute la première portée des bêtes qui t’appartiennent : les mâles sont à Yahvé. (Exode 13:2, 11-12) Il en sera ainsi de Samuel et, bien sûr, de Jésus. A partir de l’Ecriture, nous pouvons tenter d’identifier quelle peut-être la première église ou groupe d’églises : ”Yahvé se fera connaître des Egyptiens, et les Egyptiens connaîtront Yahvé, en ce jour-là. Ils offriront sacrifices et oblations, ils feront des vœux à Yahvé et les accompliront. Et si Yahvé frappe les Egyptiens, il frappera et guérira, ils se convertiront à Yahvé qui accueillera leurs demandes et les guérira. Ce jour-là, il y aura un chemin allant d’Egypte à Assur. Assur viendra en Egypte et l’Egypte en Assur. L’Egypte servira avec Assur. Ce jour-là, Israël viendra en troisième avec l’Egypte et Assur, bénédiction au milieu de la terre, bénédiction que prononcera Yahvé Sabaot: ”Béni mon peuple l’Egypte, et Assur l’œuvre de mes mains, et Israël mon héritage (Isaïe 19:21-24).” Le chemin qui relie l’Egypte à Assur, c’est Jésus (Jean 14:6 ). Ephèse pourrait donc représenter l’église copte et l’église syro-jacobite, églises orientales non chalcédoniennes. Ces églises ont pour traits communs d’avoir refusé opiniâtrement l’union avec la Byzance orthodoxe, d’avoir pour langues liturgiques des langues antiques antérieures à l’expansion de l’arabe en dehors de la péninsule arabique (les coptes utilisent une langue parlée à l’époque des pharaons, les syro-jacobites l’araméen, la langue que parlaient Marie et Joseph avec Jésus, la langue dans laquelle Jésus parlait aux douze apôtres) et surtout, en réaction à l’hérésie de Nestorius, de mettre l’accent sur la nature divine de Jésus qui, selon elles, aurait absorbé Sa nature humaine. L’évêque hérétique Nestorius fut en quelque sorte le précurseur de l’Islam. Il niait farouchement que Jésus fût de nature divine. Pour lui, il n’y avait en Jésus que la seule nature humaine. Simplement, Jésus était, selon lui, ”possédé” épisodiquement par l’Esprit de Dieu, raison pour laquelle il pouvait proclamer des paroles de sagesse et manifester des dons de thaumaturge. Nestorius entraîna dans son hérésie un vaste pan de l’église d’alors, les communautés chrétiennes que les apôtres et leurs successeurs avaient acquises à l’Evangile en Inde, en Perse, en Mésopotamie, en Arabie, régions qui choiront dans l’Islam trois siècles plus tard. En réaction, les communautés coptes et syriaques se jetèrent dans l’excès inverse que l’on a appelé ”monophysisme” (une seule nature, mais la nature divine). Certes, ces églises se sont distanciées pour cette raison de la foi des autres églises qui professent la coexistence en Jésus des deux natures divine et humaine: Jésus est vraiment Dieu et vraiment homme. Toutefois, ces églises sont quand même restées dans la famille chrétienne en ce qu’elles ne sont pas, à la différence des nestoriens, passées à l’Antichrist selon qu’il est écrit en 1Jean 2:22: ”Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus soit le Christ? Le voilà l’Antichrist! Il nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils ne possède pas non plus le Père.” C’est à leur lutte d’ordre spirituel contre l’hérésie nestorienne que pourrait se référer Jésus lorsqu’il dit au verset 2 du chapitre 2 de l’Apocalypse: ”Je connais ta conduite, tes labeurs et ta constance; je le sais, tu ne peux souffrir les méchants: tu as mis à l’épreuve ceux qui usurpent le titre d’apôtres et tu les as trouvés menteurs.” Ce fut ensuite l’encerclement par l’Islam qui a duré jusqu’aujourd’hui. Ces églises qui pourraient être figurées par Ephèse ont beaucoup souffert pour le nom du Seigneur et il leur a fallu bien de la constance (cf Apo 2:4 ) pour continuer à témoigner du Christ au cours des siècles dans des pays tels que l’Egypte, la Syrie et l’Irak qui ont précipité les Chrétiens au bas de l’échelle sociale. Pourtant, avec le temps, l’appartenance au Christ est devenu de plus en plus une identité communautaire et la foi s’est refroidie. ”Allons! Rappelle-toi d’où tu es tombé, repens-toi, reprends ta conduite première. Sinon, je vais venir à toi pour changer ton candélabre de son rang, si tu ne te repens. (Apo 2:5 )” Jésus veut-il que cette première église regagne la place qu’Il lui avait donnée, celle d’un phare sur une hauteur qui a vocation à amener à Christ tous ceux, nombreux, qui ne Le connaissent pas au Moyen–orient? C’est probablement ainsi qu’il faut entendre Ephèse dont l’étymologie nous renvoie à επί + εζώ, ”placer sur”.


LAODICEE

Je connais ta conduite: tu n’es ni froid ni chaud ... Tu t’imagines me voilà riche, je me suis enrichi et je n’ai besoin de rien; (Apo 3:15-17) Le nom de Laodicée se compose, d’une part, du mot ”λαός”, qui signifie peuple mais qu’il faut sans doute comprendre ici par opposition aux clercs car c’est ce mot grec qui est à la racine de mots français tels que ”laïc, laïque, laïcité” et, d’autre part, d’une racine qui, en grec, avait le sens de droit, juste, de coutume et d’usage et qui a donné par dérivation des verbes signifiant ”dire le droit” et ”considérer juste, opiner”. Laodicée pourrait donc faire penser à une église dans laquelle des non-clercs sont en position de décider et d’arbitrer. Dès lors, il est tentant d’y voir une église en symbiose avec une nation occidentale : l’Angleterre. Elle est la mère du parlementarisme et la première grande nation moderne dans laquelle le pouvoir de la Couronne fut contrebalancé par un pouvoir élu. C’est aussi une nation qui, très longtemps, à la différence de la France révolutionnaire rebelle, a impliqué Dieu dans sa vie publique. En cela, l’Angleterre a porté la lumière du Christ partout dans le monde où elle put s’implanter. Ne serait-ce pas la source de ses bénédictions économiques ces derniers siècles? Ne serait-ce pas la main du Très-haut qui l’aurait préservée de l’invasion par les armées des ténèbres au cours de la seconde guerre mondiale? Quant à l’église d’Angleterre, ”Church of England”, elle a pour chef le souverain, donc un laïc et non un clerc, depuis que Henry VIII en prit la tête pour décider lui-même d’une annulation de son mariage avec Catherine d’Aragon que lui refusait le Pape. Cette église présente un mélange de conservation de fastes et de rites catholiques visibles dans la ”High church” et d’un certain degré de réforme protestante dans la ”Low church”. Cette caractéristique a fait d’elle un véritable pont du dialogue œcuménique. Mais elle a aussi entraîné des tensions internes tout au long de son histoire. Cela n’aurait-il pas suscité une inclination à l’accommodement de manière à éviter les turbulences qu’entraînent les choix nets? Je connais ta conduite : tu n’es ni froid ni chaud (Apo 3:15) . Jésus n’aime guère les compromis : Ainsi, puisque te voilà tiède, ni chaud, ni froid, je vais te vomir de ma bouche. Au cours des siècles, comme d’autres églises anciennes, l’église anglicane a accumulé des richesses. Le Seigneur sait bien que la richesse peut masquer une grande pauvreté spirituelle. Voilà pourquoi il avertit gravement Laodicée : Tu t’imagines: me voilà riche, je me suis enrichi et je n’ai besoin de rien; mais tu ne le vois donc pas: c’est toi qui es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu (Apo 3:17 ). Le Seigneur invite Laodicée à se tourner vers les vraies richesses, les richesses spirituelles. L’or dont il est question au verset 18 du chapitre 3 de l’Apocalypse nous rappelle celui du pays spirituel de Havila où coule le fleuve spirituel Pishôn (Genèse 2:11-12 ). Les habits blancs représentent une pureté qui ne se concilie pas avec la spéculation financière et autres activités du monde. Le collyre qui oint les yeux, c’est l’Esprit auquel Jésus invite Laodicée à s’ouvrir.

SECOND ARC 

Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour est de Dieu et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est Amour (1Jean 4:7-8). Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; or celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; et je l’aimerai et me manifesterai à lui. (Jean 14:21) Le second arc est celui de Jésus-amour. La deuxième lampe évoque le chiffre du couple, du Bien-aimé et de la Bien-aimée du Cantique des cantiques. La sixième lampe fait penser aux six branches de l’étoile de David, le symbole de cet Israël chéri du Père.

SMYRNE

Ne crains pas les souffrances qui t’attendent ... (Apo 2:10 ) Smyrne représente une petite église. Le message que lui donne le Seigneur est le plus bref des sept. Quelle pourrait être cette petite église? Le nom est celui de la myrrhe, une plante aromatique que l'on utilisait tout particulièrement dans le monde méditerranéen de l'Antiquité pour retarder la corruption des cadavres. Elle évoque irrépressiblement la mort ... comme le confirme le texte de l'Apocalypse. Smyrne est marquée au sceau de la souffrance. Elle représente une forme particulière de témoignage d’amour pour Dieu : le martyre de sang. Au cours des siècles, beaucoup de Chrétiens sont allés jusqu’à verser leur sang plutôt que de renier leur foi sous toutes les latitudes. Mais, il est un peuple et son église qui ont connu cette épreuve à bien des reprises au long de leur histoire, d'une façon si extrême qu'elle est comme un parallèle à l'histoire du peuple d'Israël. . Ce peuple a connu nombre d’invasions, d’occupations, de déportations et de massacres. ”Ne crains pas les souffrances qui t’attendent: voici, le diable va jeter des vôtres en prison pour vous tenter, et vous aurez dix jours d’épreuve. (Apo 2:10 ). Ce peuple semble aussi avoir reçu des talents et des bénédictions matérielles analogues à ceux que Dieu accorde à Israël. Serait-ce la raison pour laquelle Jésus évoque une jalousie toute particulière de Juifs religieux à l’égard de Smyrne ? ”Je connais tes épreuves et ta pauvreté – tu es riche pourtant – et les diffamations de ceux qui usurpent le titre de Juifs – une synagogue de Satan plutôt! (Apo 2:9 ).” Si l’on écrit le nom de Smyrne en caractères hébraïques, c’est à dire en ne notant que les consonnes, on constate que ce sont les mêmes, dans le désordre, que celles du nom grec de la nation en cause au génitif: Αρμενίας, de l’Arménie. Alors, Smyrne dont le nom ne figure qu’une fois dans le texte de l’Apocalypse, au génitif, représenterait-elle l’église grégorienne?

PHILADELPHIE 

Voici, j’ai ouvert devant toi une porte que nul ne peut fermer ... (Apo 3:8 ) Philadelphie porte un nom bien particulier: „φιλάει τον αδελφόν”. C’est donc une église ”qui aime le frère”. Tout un programme! Le passage de l’Apocalypse concernant Philadelphie nous démontre clairement que les avertissements ne se rapportent pas à une petite église rurale du premier siècle de l’ère chrétienne. Jésus dit en effet: ”mon retour est proche (3:11 )”, ”puisque tu as gardé ma consigne de constance, à mon tour je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va fondre sur le monde entier pour éprouver les habitants de la terre (3:10 )”. Comment pourrait-on détacher ces passages du reste du livre de l’Apocalypse? Si une épreuve doit tester la foi de tous les habitants de la terre, cela suppose nécessairement que l’Evangile ait été annoncé à tous les habitants de la terre, ce qui n’était évidemment pas le cas au premier siècle de la chrétienté. Jésus aime beaucoup la sixième église, il n’a pour elle que des paroles de bénédiction et d’encouragement. La porte qui est ouverte dans cette église et que nul ne peut fermer, c’est la porte par laquelle l’Esprit Saint souffle sur le monde. La sixième église, c’est l’église de l’Esprit Saint! Dès lors, il est tentant de voir en elle la grande famille des églises évangéliques, des baptistes qui essuyèrent les persécutions tant de catholiques que de protestants dans l’Europe de la Réforme, des méthodistes des frères John et Charles Wesley, des pentecôtistes, de l’Armée du Salut qui illustre si bien ce nom de ”aime le frère”, des nombreuses églises évangéliques aux dénominations les plus variées. Ces églises se sont considérablement développées en Amérique du nord. Notons au passage que si les turcs ont débaptisé l’antique Philadelphie anatolienne en ”Alasahir”, une grande ville des Etats-Unis située au sud-ouest de New-York porte désormais ce nom de Philadelphie. S’agit-il d’un hasard? S’il y a eu un réveil charismatique dans certains pans de diverses églises historiques qui étaient bien éteintes, c’est grâce à ces églises à partir desquelles l’Esprit est revenu souffler. L’Esprit ne cessera pas de souffler dans Philadelphie car Jésus lui dit: s’il ouvre, nul ne fermera (Apo 3:7 )... Voici, j’ai ouvert devant toi une porte que nul ne peut fermer, et, disposant pourtant de peu de puissance (en effet, d’un point de vue temporel, il ne s’agit que de petites communautés qui n’ont pas la puissante organisation de l’église catholique romaine, de l’église anglicane, des églises autocéphales orthodoxes ou des églises réformées nationales), tu as gardé ma parole sans renier mon nom. Philadelphie a reçu une très belle promesse de notre Seigneur: à mon tour je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va fondre sur le monde entier pour éprouver les habitants de la terre....tiens ferme ce que tu as, pour que nul ne ravisse ta couronne. Le vainqueur je le ferai colonne dans le temple de mon Dieu; (Apo 3:10-12 ). S’agirait-il de l’enlèvement de l’église? Enfin, les églises évangéliques sont à l’avant-garde de l’évangélisation du peuple dont est venu le Salut. Le mouvement des ”juifs messianiques” par lequel, en ce moment, des Juifs partout dans le monde se tournent vers Jésus et le reconnaissent comme le Messie appartient pleinement à la famille des églises évangéliques. Les Juifs rentrent peu à peu dans le corps du Christ et réalisent aujourd’hui la prophétie en Romains 11:25-29 . Voici, je forcerai ceux de la synagogue de Satan – ils usurpent la qualité de Juifs, les menteurs -, oui, je les forcerai à venir se prosterner devant tes pieds, à reconnaître que je t’ai aimé.(Apo 3:9 ).

TROISIEME ARC 

Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut (Jean 1:1-3) Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie (Jean 6:63). Le troisième arc est par excellence celui de Jésus-parole. La parole conservée intacte, la parole proclamée avec autorité à toutes les nations. Le chiffre trois évoque la Trinité mais aussi les trois jours de la Passion à la Résurrection. On le retrouve dans de très nombreux passages de la Bible : trois ans (Genèse 159 , 2 Samuel 13:38), trois jours (Genèse 224, 31:22, 34:25, 42:17, Exode 5:3, 8:23, 10:22, 19:15-16, Josué 1:11, 2:16, 916, Juges 194, 20:30, 1 Samuel 9:20, 30:13, 2 Rois 217, 205, Nehemie 2:11, Isaïe 385, Osée 6:2 , Actes 9:9 , 10:30, 28:12, 28:17), trois heures (Actes 5:7), trois fois (Genèse 26:19-22, Nombres 22:28, 24:10, Juges 16:15, 1 Samuel 3:8 , Actes 10:16 ), trois loges (Ezéchiel 40:21)... Quant au chiffre cinq, il fait penser aux cinq doigts de la main, notamment de la main qui écrivit sur le mur du palais de Balthazar (Daniel 5:5). C'est aussi, bien sûr, le chiffre associé par excellence à la Loi, la Torah se composant des cinq livres de Moïse. On pensera aussi aux cinq portiques de la piscine de Bethesda (Jean 5:2) où se manifestait la puissance guérissante de Dieu, aux cinq vierges sages qui avaient la Torah allumée par l'huile de l'Esprit tandis que la Torah des cinq vierges folles s'est éteinte avant l'arrivée de l'Epoux.

PERGAME

Je sais où tu demeures, là est le trône de Satan. (Apo 2:13) C’est à Pergame qu’on inventa le parchemin d’où lui vient son nom, encore plus transparent en allemand ”Pergament”. Pergame pourrait être une église où la Parole a été conservée intacte, comme un parchemin pour les autres églises à cet égard. Comme on le sait, les Ecritures du Nouveau Testament furent rédigées en grec. Comme le reste de la Bible, elles furent toutefois traduites avec plus ou moins d’exactitude dans diverses langues, notamment en latin. Avec le temps, l’église d’occident prit l’habitude de ne se référer qu’à la Vulgate en latin et elle perdit la connaissance des originaux. Ceux-ci furent en quelque sorte redécouverts par l’occident à la chute de Byzance. Or, ce retour aux textes originaux devait être l’un des facteurs de la Réforme au siècle suivant. Pour ces raisons, il est tentant de voir dans Pergame l’église orthodoxe. Son destin au cours de l’histoire fut d’être en première ligne du combat contre l’Antichrist. D’abord à un niveau spirituel et doctrinal avec l’hérésie nestorienne, ensuite dans l’ordre temporel avec l’encerclement musulman, puis le pesant joug de l’empire ottoman pendant plusieurs siècles. La capitale spirituelle de cette église est Constantinople. Or, la ”Rome” orthodoxe est non seulement aux mains de ceux qui nient le Fils, mais ils ont transformé la cathédrale Ste Sophie en mosquée. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles Jésus dit: ”Je sais où tu demeures: là est le trône de Satan. (Apo 2:13 ). À la chute de Constantinople, c’est Moscou qui a pris le titre de troisième Rome. Or, nous le savons, à partir de 1917, les églises du Kremlin seront désacralisées et deviendront le quartier général du communisme mondial: ”là est le trône de Satan”. Qui sont les nicolaïtes? Les éditions les plus hardies de la Bible disent qu’il s’agit des disciples d’un certain Nicolas dont on ne sait pas grand chose. En effet, en dehors du texte de l’Apocalypse, il n’y a guère de documents historiques permettant d’identifier la secte à laquelle l’Apocalypse fait allusion. Et s’il ne s’agissait ni d’une secte, ni d’un Nicolas? En effet, dans ce nom de Nicolaïtes, on retrouve le λαός que nous avons déjà rencontré, et sans doute aussi νίκος, la victoire. Le nom de ”Nicolaïtes” pourrait bien désigner quelqu’idéologie où il est question de victoire du peuple ou de peuple victorieux. Certes, si Jésus avait parlé à Jean de laïcité et de communisme, il aurait été incapable de comprendre tant les mots que les concepts. L’église orthodoxe de Russie et de nombre de pays d’Europe de l’est connaît aujourd’hui une crise morale parce que beaucoup de Chrétiens s’en sont détournés, ne lui ayant pas pardonné ses compromis avec le pouvoir communiste. En cherchant sa survie par des arrangements avec les hommes au lieu de s’en remettre à Dieu seul, elle a en quelque sorte vendu son âme. Elle a restreint la transmission de la Foi de manière à ne pas heurter frontalement le pouvoir impie. Ce faisant, elle a laissé se répandre les mensonges du monde et fut même infiltrée d’agents à la solde des communistes: ”tu en as là qui tiennent la doctrine de Balaam; il incitait Balaq à tendre un piège aux fils d’Israël pour qu’ils mangent des viandes immolées aux idoles et se prostituent. Ainsi, chez toi aussi, il y en a qui tiennent la doctrine des Nicolaïtes.” (Apo 2:14-15 ) Mais les communistes ne constituent que l’une des facettes des Nicolaïtes. En occident et dans les pays qui n’ont pas connu la férule communiste, ils avancent sous le masque rampant d’un laïcisme qui, sous le couvert de liberté de conscience, prétend expulser Dieu de la vie publique et cherche à le confiner dans la vie privée, la moins visible possible du citoyen. Dieu veut nos vies tout entières et ne se satisfait pas d’une petite visite le dimanche matin. C’est sans doute pourquoi Jésus relève ce point positif à Ephèse : ”Il y a cependant pour toi que tu détestes la conduite des Nicolaïtes, que je déteste moi-même.” (Apo 2:6 )


SARDES 

Tu passes pour vivant, mais tu es mort. (Apocalypse 3:1 ) La signification du nom de Sardes doit être recherchée dans l'antique langue hittite. Les Lydiens, qui étaient originaires de l'est de l'Anatolie, parlaient un idiome qui en était issu. "Isparti" était un verbe signifiant "se dresser, dominer". L'érosion phonétique aidant, la racine avait été réduite à "sbart-" dans le dialecte Lydien. Sardes était une place forte, construite sur une hauteur. Elle constituait un verrou qui permettait de contrôler une importante voie de circulation entre l'Europe et le Moyen-orient à travers l'Anatolie. C'était aussi une cité aux parages de laquelle on extrayait une pierre fine connue en français sous le nom de sardoine. Cette pierre fine présente habituellement des nervures, des bandes, qui se diffusent le plus souvent de manière plus ou moins concentrique depuis certains points, donnant un aspect hétérogène à ce minéral de couleur brune. La sardoine est la première des pierres qui figurent sur le pectoral du grand prêtre (Exode 28:17, 39:10). Elle devait représenter la tribu de Ruben, le fils aîné de Jacob. Il est intéressant de noter que, alors que l’on a traditionnellement vu en Joseph une figure annonciatrice du Christ, Ruben est, des dix frères en cause, celui qui aura voulu protéger Joseph contre la jalousie de ses aînés (Genèse 37:22-30). L’église symbolisée par Sardes pourrait représenter, à l’image de la pierre fine, une église unie par une même substance mais comportant plusieurs centres. Elle nous rappelle aussi ces réformateurs courageux qui se sont dressés contre l'église largement apostate et prévaricatrice du début de la Renaissance. La figure emblématique, Luther, vécut notamment en Thuringe dans le château de la Wartburg qui se dresse sur une hauteur. Sardes a reçu avec beaucoup d’enthousiasme l’enseignement des apôtres ainsi qu‘il ressort du verset 3 du chapitre 3. Mais ensuite, cette église s’est endormie d’un point de vue spirituel (voir verset 2). Comme la sardoine, les églises issues de la Réforme sont d‘une seule substance, une foi dure comme la pierre exclusivement fondée sur les Ecritures, mais présentent plusieurs centres: l’église réformée par Luther en Allemagne, en Scandinavie, en Finlande, en Estonie et en Lettonie ; l’église réformée par Zwingli en Suisse et par Calvin à Genève, en France et aux Pays-Bas ; l’église réformée par Knox en Ecosse. Ces églises ont remis au centre de la foi la Parole de Dieu. Toute la Chrétienté leur doit énormément. Si, après plusieurs siècles, tant de chrétiens peuvent enfin à nouveau lire aussi librement la Parole de Dieu que les Juifs le faisaient tout naturellement au temps de Jésus (cf Luc 4 16-19 ), c’est grâce à leur exemple et sans doute à leur intercession. Elles ont remis en pleine lumière ce qu’une église catholique romaine largement gangrenée par la simonie, la corruption, la débauche et le mépris de Dieu avait mis sous le boisseau: le salut par la foi qui est un thème central de lettres de Saint Paul (Epître aux Romains, épître aux Galates). Pour autant, les circonstances historiques de la Réforme ont fait qu’elles ont été rapidement captées par les pouvoirs temporels dans certains pays et que, par la suite, elles ont parfois été investies par l’esprit du monde. La connaissance de la Parole ne s’accompagna pas systématiquement d’une mise en pratique radicale, ce qui explique que des Chrétiens moins accommodants avec les raisons du monde, tels que les anabaptistes, furent persécutés même en pays protestant. Réveille-toi, ranime ce qui te reste de vie défaillante! Non, je n’ai pas trouvé ta vie bien pleine aux yeux de mon Dieu. (Apo 3: 2 ) La Parole sans le souffle de l’Esprit risque toujours de dégénérer en une foi docte et livresque mais froide et sans puissance. Toutefois, tous les Chrétiens de Sardes ne sont pas tombés dans la mort spirituelle car le Seigneur ajoute aussi à leur endroit : A Sardes, néanmoins, quelques-uns des tiens n’ont pas souillé leurs vêtements; Ils m‘accompagneront en blanc, car ils en sont dignes (Apo 3 :4 ).


CENTRE DU CANDELABRE 

Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (Jean 1:29) Le centre du candélabre est occupé par Jésus-sacrifice qui constitue le cœur même du salut.


THYATIRE 

Mais j’ai contre toi que tu tolères Jézabel, cette femme qui se dit prophétesse; elle égare mes serviteurs, les incitant à se prostituer en mangeant des viandes immolées aux idoles. (Apo 2:20 )
Parmi les sept églises, Thyatire occupe la quatrième place. C’est la place centrale, au cœur de la Chrétienté. Que Thyatire revête une importance toute particulière, on le voit aussi à la longueur du message de Jésus, le plus long des sept messages. Thyatire a un nom a priori bien étrange. On y retrouve le mot τείρος qui signifie ”constellation” et le verbe θύω dont le sens premier évoque des mouvements violents, saccadés, l’idée de ”bondir, avoir des spasmes”, tandis que le sens dérivé, plus récent, est ”sacrifier”. Thyatire évoque d’abord ”une constellation en proie à un mouvement saccadé”. Il y a de nombreuses constellations dans le ciel mais aucune n’est animée d’un mouvement aussi particulier. En revanche, il est intéressant d’opérer un rapprochement avec un autre passage de l’Apocalypse : ”Un signe grandiose apparut au ciel: une Femme! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête,” (Apo 12:1 ) La suite du texte pourrait expliquer pourquoi la constellation, les douze étoiles, sont en proie à un mouvement saccadé: ”elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l’enfantement.” (Apo 12:2 ) La femme qui apparaît dans le ciel au chapitre 12 de l’Apocalypse, qui a l’apparence de Marie, mère de Notre Seigneur, telle qu’elle apparaît dans l’iconographie catholique romaine, ce n’est pas Marie. Parce que : 1) au moment où Jean se trouve à Patras, la naissance de Jésus est un évènement passé depuis plusieurs décades. Or les prophéties de la Bible ne se rapportent normalement pas à des évènements passés par rapport au moment où elles sont données par l’Esprit ; 2) si les Ecritures rapportent clairement le caractère miraculeux de la conception de Jésus (Isaïe 7:14, Luc 1:35, Matthieu 1:18-20), ce que professe l’église catholique romaine au sujet de Marie implique qu’il en ait été de même de la naissance du Sauveur car l’enfantement dans la douleur est la conséquence du péché originel (Genèse 3:16). Par conséquent, la théologie catholique ne peut pas valablement faire coexister son dogme de l’immaculée conception et une naissance de Jésus dans les douleurs de l’enfantement : c’est l’un ou l’autre ; 3) contrairement à l’opinion la plus répandue, l’enfant dont il est question aux versets 5 et 6 du chapitre 12 de l’Apocalypse n’est peut-être pas Jésus. Il pourrait s’agir d’un personnage à venir qui jouera un rôle important à la fin des temps ou d'une figure représentant l'humanité rédimée. C’est d’ailleurs sans doute de ce dont il est question aux versets 26 à 28 du chapitre 2 de l’Apocalypse. Ces versets rendent vraisemblable qu’il ne s’agit pas de Jésus puisque c’est Jésus Lui-même qui parle de ”lui donner pouvoir sur les nations”. Il lui sera donné grande puissance sur le monde puisqu’il mènera les nations avec un sceptre de fer, pouvoir que Jésus a reçu de Son Père et qu’il délèguera à ce personnage. Il recevra l’Etoile du matin, qui est Jésus bien sûr (Apo 22:16 ) ; 4) après que Jésus, dans sa glorieuse Ascension, a rejoint le Père céleste, Marie ne s’est pas enfuie au désert pour s’y réfugier 1260 jours. Ces 1260 jours sont en fait le temps pendant lequel vont prophétiser les deux oliviers (Apo 1:13-4) avant la fin des temps. Ces deux oliviers sont probablement Israël et l’Eglise, l’olivier sauvage et l’olivier franc du Chapitre 11 de l’épître aux Romains, sans doute aussi les deux oliviers qui alimentent en huile le candélabre du chapitre 3 de Zacharie. Certainement, tous les évènements relatés au chapitre 12 sont encore à venir. Revenons cependant à Thyatire et au chapitre 2. Jésus commence par la féliciter pour ses œuvres dont il tire incontestablement grande satisfaction: ”Je connais ta conduite: ton amour, ta foi, ton dévouement, ta constance; tes œuvres vont sans cesse se multipliant.” (Apo 2:19 ). Aucune autre église n’a eu un tel éloge.

Mais, il y a un mais et un mais terrible: ”J’ai contre toi que tu tolères Jézabel...”. Qui est Jézabel? Elle apparaît à partir du verset 31 du chapitre 16 du premier livre des Rois. Jézabel est une païenne, née d’une nation païenne, Sidon. Elle a épousé le roi d’Israël, Achab. Mais au lieu, par ce mariage, d’entrer dans l’alliance avec Yahvé, elle a fait au contraire choir son mari et une partie d’Israël dans la plus vile des idolâtries, le culte de Baal. Baal est l’idole la plus mentionnée dans l’Ancien testament. Baal, c’est satan, appelé aussi Béel-Zéboul (Luc 11:19). Le culte qui lui est rendu est ignoble, comportant notamment des sacrifices d’enfants (voir par exemple 1Rois 16: 34 , Isaïe 575 , Jérémie 7:31 , 19:4-5).

Rien n’a changé à cet égard! Jézabel est possédée d’un esprit infernal, l’un des pires qui soient en Enfer. Ce qui caractérise cet esprit est, malheureusement, son caractère religieux. L’esprit de Jézabel n’affectionne rien tant que de revêtir soutane et chasuble, de s’introduire dans les lieux de culte. Son principal objectif est de prendre le contrôle des communautés et des églises pour les détruire de l’intérieur. L’esprit de Jézabel utilise les moyens les plus ténébreux pour réaliser ses fins, y compris le meurtre. C’est de l’esprit de Jézabel qu’étaient possédés les pharisiens. Jézabel, c’est aussi l’esprit de la St Barthélémy.

Mais ceux que Jézabel hait par dessus tout, ce sont les prophètes.
C’est en exécution des ordres de Jézabel qu’ont été tués les prophètes d’Israël de sorte qu’Elie se plaint ainsi à Yahvé au verset 14 du chapitre 19 du premier livre des Rois : ”Je suis rempli d’un zèle jaloux pour Yahvé Sabaot, parce que les Israëlites ont abandonné ton alliance, qu’ils ont abattu tes autels et tué tes prophètes par l’épée.” Quant aux intentions de Jézabel à l’égard d’Elie, elles étaient tout à fait claires après qu’il eut égorgé les prophètes du Baal dans la foulée du grand miracle du mont Carmel (1 Rois 18: 20-40) : ”Que les dieux me fassent tel mal et y ajoutent tel autre, si demain à cette heure je ne fais pas de ta vie comme de la vie de l’un d’eux. (1 Rois 19:2). Et ce grand prophète qui avait tenu tête à tout une nation, aux 450 prophètes du Baal, au Roi Achab lui-même, ”eut peur” (1Rois 19:3 ). Jézabel tire de l’enfer un pouvoir quasi hypnotique d’intimidation. Jézabel est une menteuse, une manipulatrice, une criminelle. Ainsi, au chapitre 21 du premier livre des Rois, nous lisons que le Roi Achab avait voulu, dans des conditions juridiquement irréprochables, acheter une vigne à son voisin Nabot, lequel avait refusé de la lui céder. Le Roi fit part de sa frustration à Jézabel, sa femme. Jézabel était la femme du Roi. Or, en Israël, seul le Roi était oint. La femme du Roi ne participait nullement au pouvoir royal. Voici cependant ce que fit Jézabel à l’insu du Roi: ”Elle écrivit au nom d’Achab des lettres qu’elle scella du sceau royal, et elle adressa les lettres aux anciens et aux notables qui habitaient avec Nabot. Elle avait écrit dans ces lettres: ”(1Rois 21:8-10). Ce qui fut écrit fut fait. Jézabel est une spécialiste du faux en écriture. Revenons à Thyatire. Jésus lui reproche de ”tolérer” Jézabel. La tolérance est aujourd’hui la plus grande des vertus selon le monde. Eh bien! Jésus nous presse de ne pas tolérer Jézabel. Nous devons la démasquer, la confondre, dévoiler ses entreprises souterraines, ses intrigues. Les versets 20 et 21 du chapitre 2 nous donnent une autre clef de l’Apocalypse, capitale. Jézabel est une prostituée: ”Je lui ai laissé le temps de se repentir, mais elle refuse de se repentir de ses prostitutions.” La grande prostituée dont il est question au chapitre 17 de l’Apocalypse, c’est Jézabel, une Jézabel qui a investi Thyatire. Selon le verset 20 du chapitre 2 de l'Apocalypse, Jezabel fait la prophétesse à Thyatire.

Comme il est tentant de faire le rapprochement avec une femme qui, sous les noms les plus différents, immaculée conception, mère de la miséricorde, reine du ciel, dame de tous les peuples, reine de la paix apparaît à des voyants et leur révèle des événements à venir sous forme de prophéties secrètes. Le chapitre 17 pourrait constituer une prophétie terrible pour l’église catholique. ”Et je vis une femme assise sur une Bête écarlate couverte de titres blasphématoires et portant sept têtes et dix cornes.”(Apo 17:3 ). Cette Bête est donc semblable à l’énorme dragon rouge feu, à sept têtes et dix cornes, qui cherche à dévorer l’enfant de la Femme au verset 3 du chapitre 12 de l’Apocalypse. Au verset 9 du chapitre 17, il est dit encore ”C’est ici qu’il faut de la finesse! Les sept têtes ce sont sept collines sur lesquelles la femme est assise.” Qui ne devine que, la ville aux sept collines, ce pourrait bien être Rome, le siège de l’église catholique romaine. Elle a même son "saint" siège sur la colline de la divination, le nom de Vatican venant de "vates", le devin et ayant donné en franc,ais "vaticiner" !

Le verset 2 du chapitre 18 nous dit: ”Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la Grande; elle s’est changée en demeure de démons, en repaire pour toutes sortes d’esprits impurs, en repaire pour toutes sortes d’oiseaux impurs et dégoûtants.” Ce verset démontre que le passage ne se rapporte pas à la chute de la Rome païenne de l’Antiquité comme se plaisent à l’alléguer certaines exégèses rassurantes. Cette Rome-là ne s’était pas changée en demeure de démons, elle l’avait été dès les origines. Ensuite, il est clair que l’Apocalypse se rapporte à la fin des temps et l’on ne voit pas pourquoi les chapitres 17 et 18 constitueraient une parenthèse sans lien avec ce sujet. Et puis, le repaire de toutes sortes d’oiseaux impurs et dégoûtants fait irrésistiblement penser à ces monstrueuses gargouilles de pierre ailées dont tant d’édifices cultuels catholiques romains sont inexplicablement « décorés ». Enfin, un indice que la Rome dont il est question est la tête de l’église catholique nous est donné au verset 6 du chapitre 17. Dans les chapitres précédents, Jean a vu des foules d’anges, le triomphe des élus, les grands évènements qu’accompagnent les coups de trompette des anges, de grands signes dans le ciel et ce n’est pourtant qu’au verset 6 du chapitre 17 que Jean écrit: ”À sa vue, je fus bien stupéfait;” En quoi la vision d’une prostituée couchée sur un démon serait-elle plus étonnante que tout cela? L’étonnement de Jean vient du fait que la prostituée qu’il a sous les yeux, qui ”se saoulait du sang des saints et du sang des martyrs de Jésus” (Apo 17:6 ), demeure dans la plus puissante des églises qui portent le Nom du Christ. À l’approche de la fin des temps, l’église catholique apparente pourrait être tombée à tel point au pouvoir de Jézabel que le Ciel criera aux Chrétiens de la quitter: ”Sortez, ô mon peuple, quittez-là, de peur que, solidaires de ses fautes, vous n’ayez à pâtir de ses plaies! Car ses péchés se sont amoncelés jusqu’au ciel, et Dieu s’est souvenu de ses iniquités.” (Apo 18:4 ) Cet avertissement n’aurait aucun sens s’il s’était agi de la Rome antique que les Chrétiens ont au contraire investie et faite leur, comme l’atteste l’épître de Paul.

CONCLUSION 

Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi, AFIN QUE TOUS SOIENT UN. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, POUR QU’ILS SOIENT UN COMME NOUS SOMMES UN : Moi en eux et toi en moi AFIN QU’ILS SOIENT PARFAITS DANS L’UNITE Et que le monde reconnaisse que tu m’as envoyé Et que tu les as aimés comme tu m’as aimé (Jean 17:20-23).

 Le candélabre corps du Christ se présente donc ainsi : à chaque extrémité, la lumière pâle d’une lampe tiède ; au centre, la place est partagée avec l’un des pires esprits infernaux, la troisième lampe brille de la trouble lumière du compromis et la lumière de la cinquième lampe est mourante. La deuxième et la sixième lampes peuvent se réjouir de leur santé spirituelle mais deux bras sains ne sauraient servir au mieux quand tout le reste du corps est malade ! Comment en est-on arrivé là ?

Le corps du Christ s’est divisé en églises séparées, voire hostiles et rivales, au fur et à mesure que des théologiens se sont affrontés sur des questions dogmatiques. Des factions se sont jeté des vérités et des contre-vérités à la face, des églises ont prétendu détenir le monopole du salut, les controverses ont été “réglées” sur fond de bûchers et de galères, comme il sied à des païens qui ne connaissent point Dieu. Une église ne peut pourtant ni avoir, ni détenir, la vérité. Les Ecritures nous enseignent en effet que la Vérité est une personne, la personne de Jésus (Jean 14:6). Une église peut donc seulement ÊTRE dans la vérité, dans la mesure où elle demeure dans la personne du Christ. Or, le Christ est le Verbe fait chair. Il est donc la Parole de Dieu, la Bible, devenue homme.

Les églises n’ont pas et ne peuvent pas avoir d’autre source de vérité que la personne de Jésus et Sa Parole accessible par la Bible : Si quelqu’un enseigne autre chose et ne reste pas attaché à de saines paroles, celles de notre Seigneur Jésus-Christ, et à la doctrine conforme à la piété, c’est un être aveuglé par l’orgueil, un ignorant en mal de questions oiseuses et de querelles de mots ; de là viennent l’envie, la discorde, les outrages, les soupçons malveillants, les disputes interminables de gens à l’esprit corrompu, privés de la vérité aux yeux de qui la piété est une source de profits (1 Timothée 6:3-6). N’allez pas croire que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Car je vous le dis, en vérité : avant que ne passent le ciel et la terre, pas un i, pas un point sur l’i, ne passera de la Loi, que tout ne soit réalisé. Celui donc qui violera l’un de ces moindres préceptes, et enseignera à faire de même sera tenu pour le moindre dans le Royaume des Cieux ... (Mat. 5:17-19) Et vous avez annulé la parole de Dieu au nom de votre tradition. Hypocrites !(Mat. 15:6-7)

 La restauration du corps du Christ et de son unité suppose le retour à la Parole, car c’est elle qui unit, et l’abandon des vaines traditions des hommes : [Père,]sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. (Jean 17:17) Jésus nous veut exclusivement ouvriers de Sa Parole et non de nos plus ou moins bonnes intentions : Mais celui qui FAIT LA VERITE vient à la lumière Afin que soit manifesté que ses œuvres sont faites en Dieu. (Jean 3:21). A cela est attachée une belle promesse : Si vous demeurez DANS MA PAROLE, vous êtes vraiment mes disciples Et vous connaîtrez la vérité, ET LA VERITE VOUS LIBERERA. (Jean 8:31).

Lorsque toutes les églises se seront réunies dans la Vérité qui est la Parole de Dieu, elle pourront alors être pleinement incendiées du feu de l’Esprit saint et en briller, Lui qui est : L’Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu’il ne le voit pas ni ne le reconnaît. (Jean 14:17).

Alors, enfin unie, armée des dons de l’Esprit, l’Eglise du Christ ira de victoire en victoire, apportant le salut aux perdus, la guérison aux malades, la délivrance aux possédés : Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon Nom ils chasseront les démons, ils parleront en langues nouvelles, ils saisiront des serpents, et s’ils boivent quelque poison mortel, il ne leur fera pas de mal; ils imposeront les mains aux infirmes et ceux-ci seront guéris. (Marc 16:17-18).

Les jours de l’ennemi seront comptés et l’aurore de l’avènement du Christ poindra rapidement à l’horizon: OUI, MON RETOUR EST PROCHE! Amen, viens, Seigneur Jésus! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous! Amen. (Apo. 22:20-21)

La sainteté chrétienne n'est pas la sainteté catholique

Cela semble la même chose, en tout cas aux yeux des catholiques, mais c'est très différent. Ce qui me frappe après avoir lu beaucoup d'hagiographies catholiques, c'est l'obsession d'eux-mêmes des prétendus "saints" catholiques.  Ils semblent toujours obnubilés par l'inquiétude de n'en avoir pas assez fait. Vincent de Paul, par exemple, dira en expirant "j'ai si peu fait".

Le chrétien sait, quant à lui,que Jésus a tout fait et que le salut est un don gratuit qui ne dépend en rien des oeuvres pour Dieu. L'ouvrier de la première heure rec,oit le même salaire que l'ouvrier de la onzième heure parce que le salaire donné par Dieu n'est pas la contrepartie de nos efforts mais un don de sa miséricorde.

Aussi, la sainteté catholique est-elle, au fond, désespérément stérile. Un exemple frappant est celui du célèbre baiser de Franc,ois d'Assise au lépreux. Quand Jésus rencontrait des lépreux, selon les récits que nous en livrent les Evangiles, ceux-ci étaient purifiés et guéris.

De la rencontre avec le Saint de Dieu, l'homme malade repart debout et guéri.

Mais tout le récit de la rencontre de Franc,ois d'Assise est effondré sur le "saint" catholique. Tel un héros païen, c'est lui qui repart glorifié de l'effort sur lui-même qui a consisté à surmonter son dégoût pour les chairs malades du lépreux. Celui-ci, visiblement, est reparti avec sa lèpre ! La rencontre avec la "sainteté" catholique n'apporte finalement qu'au "saint".

Cela montre à quel point les racines des deux fois, catholiques et chrétiennes, sont, dans ce domaine-là comme dans beaucoup d'autres, fondamentalement différentes, même antagonistes.

La "sainteté" catholique n'est que de l'héroïsme païen sous un vernis d'apparence trompeusement biblique.

Etoile de David

Ce fut un jour de 1995 que je me rendis compte que Dieu pouvait parler en Dieu vivant d'une voix intelligible dans mon coeur, une voix qui converse, qui enseigne, qui révèle et qui édifie.
J'étais dans la petite église Steinbach. La chorale entonna un chant que je ne connaissais pas en guise de credo.
Frustré de ne pas pouvoir participer pleinement à cette forte prière, je rentrai en moi-même pour la prier intérieurement.
Je me représentai le Père d’une manière inhabituellement belle. Je le voyais comme l’une de ces statues resplendissantes des églises baroques de Bavière et d’Autriche. J’entrai dans une contemplation intérieure dont je n’avais encore jamais fait une expérience aussi intense.
Puis je me représentai le Fils et le Saint-Esprit, en un bel ensemble rayonnant, étincelant, ayant la forme d’un triangle pointe en bas en laquelle se trouvait le Fils.
Alors que le chant de la chorale se poursuivait, je pensai que la place du Fils était à la droite du Père et j’entrepris en conséquence d’échanger la position du Fils avec celle du Saint-Esprit dans ma représentation.
À ma grande surprise, arrivé à mi-parcours, le Fils retourna à Sa place, comme mû par un ressort. La représentation ne m’obéissait plus, elle était devenue une vision intérieure.
Je vis alors plus bas, sous le Fils, un second triangle, pointe en haut, en la base duquel se trouvaient Joseph et Marie. Je sentais qu'ils représentaient l'humanité dans cette vision.
Les deux triangles se touchant en leur pointe avaient en quelque sorte la forme d’un sablier.
C’est alors que, glissant l’un dans l’autre, à mon extrême étonnement, ils s’unirent pour former à mes yeux l’étoile de David.
Et je commençai à entendre une voix intérieure qui m’enseignait, et je savais que c’était la voix de Jésus.
”Mon étoile est aimable et adorable.
C’est en moi que s’unissent la Divine Famille, le Père, le Fils et le Saint-Esprit et la Sainte Famille humaine, Jésus, Marie, Joseph.
Cette étoile, c’est Moi.”
Le Seigneur fit alors défiler des frontispices de synagogues et j’entendais la phrase: ”la pierre rejetée des bâtisseurs est devenue la pierre d’angle”.
Le Seigneur me parla alors des Juifs:
Tu vois, ils croient m’avoir rejeté, mais je suis l’emblème de leurs synagogues, de leur drapeau, je suis au milieu d’eux.
Mais bientôt, ils le sauront, ils sauront que j’ai toujours été au milieu d’eux, que je suis cette étoile, leur étoile.”
Je vis encore l’étoile de Noël qui guida les mages, ces trois mages qui préfiguraient le retour à Dieu des nations nées des trois fils de Noé.
Quelques jours plus tard, au cours de la prière du mardi au Parlement européen, j’eus la vision intérieure du drapeau blanc et bleu d’Israël.
Je le vis bientôt se courber et prendre la forme d’une grande robe orientale de femme couvrant la chevelure.
Je reconnus Marie telle qu'elle est souvent représentée dans l’église catholique en robe blanc et bleu. Oui, la mère de Jésus était elle-même une fille d'Israël. Jésus est juif dans son humanité.
Le dimanche suivant, je restais encore sur mes préjugés et j’objectai: ”mais Seigneur, ne sont-ils pas maudits puisqu’ils ont dit: que son sang soit sur nous et sur nos enfants (Mat. 2725 )!
J’entendis alors en moi la voix du Seigneur :
”S’il s’était agi du sang de n’importe quel homme, sans doute cela aurait-il été une malédiction, mais c’est par Mon Sang, Olivier, que vous êtes sauvés.”
En invoquant le Sang de Jésus sur eux, fût-ce dans la plus malveillante des intentions, ils attiraient sur eux la plus puissante des bénédictions.

La Loi du sang

Au début du premier des livres de Moïse, la Genèse, il apparaît clairement que la vie sur la terre d'avant le déluge était végétarienne. "Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture. Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. Et cela fut ainsi. (Genèse 1 : 29 - 30).

Ce n'est qu'après le déluge que Dieu autorisa à Noé et ses descendants la consommation de viande.Il y mit cependant une condition et l'on cherchera en vain un passage de la Bible où elle serait levée: "Vous serez un sujet de crainte et d'effroi pour tout animal de la terre, pour tout oiseau du ciel, pour tout ce qui se meut sur la terre, et pour tous les poissons de la mer: ils sont livrés entre vos mains. Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture: je vous donne tout cela comme l'herbe verte. Seulement, VOUS NE MANGEREZ POINT DE CHAIR AVEC SON AMER, AVEC SON SANG. Sachez-le aussi, je redemanderai le sang de vos âmes, je le redemanderai à tout animal; et je redemanderai l'âme de l'homme à l'homme, à l'homme qui est son frère. (Genèse 9 : 2 - 5)"
Tout à fait logiquement, les Juifs considèrent que cette loi de l'interdiction de la consommation de sang s'impose à l'ensemble de l'humanité puisqu'elle descend de Noé et que Dieu a fait sur cette base avec elle l'alliance dont l'arc en ciel est le signe.

Nombreux sont les passages de la Bible où l'Eternel revient sur cette interdiction. Je me conteterai de mentionner ce qu'Il en dit au troisième livre de Moïse, le Lévitique au chapitre 17, versets 10 à 14: "Si un homme de la maison d'Israël ou des étrangers qui séjournent au milieu d'eux mange du sang d'une espèce quelconque, je tournerai ma face contre celui qui mange le sang, et je le retrancherai du milieu de son peuple. CAR LA VIE DE LA CHAIR EST DANS LE SANG. Je vous l'ai donné sur l'autel, afin qu'il servît d'expiation pour vos âmes, car c'est par l'âme que le sang fait l'expiation. C'est pourquoi j'ai dit aux enfants d'Israël: Personne d'entre vous ne mangera du sang, et l'étranger qui séjourne au milieu de vous ne mangera pas du sang. Si quelqu'un des enfants d'Israël ou des étrangers qui séjournent au milieu d'eux prend à la chasse un animal ou un oiseau qui se mange, il en versera le sang et le couvrira de poussière. Car l'âme de toute chair, c'est son sang, qui est en elle. C'est pourquoi j'ai dit aux enfants d'Israël: Vous ne mangerez le sang d'aucune chair; car l'âme de toute chair, c'est son sang: quiconque en mangera sera retranché."

De nos jours, les Juifs sont toujours fidèles à ce commandement divin. Une viande n'est kasher que si elle n'est vidée de tout son sang. Les musulmans respectent aussi exactement de la même façon cette loi. Une viande halal ne contient pas de sang. Quant aux Hindoux et aux bouddhistes, ils obéissent également en ce qu'ils sont, pour la plupart végétariens !

Le plus grand groupe humain qui désobéit à Dieu à cet égard, c'est donc ... les Chrétiens ! Il est pitoyable qu'ils ne comprennent pas, pour la plupart, combien ils discréditent la foi qu'ils veulent porter au monde et qui se réclame de la Parole du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob.

Cet aveuglement spirituel est d'autant plus consternant que même les textes spécifiquement "chrétiens", en fait judéo-chrétiens, confirment expressément cette interdiction.

Ils les chargèrent d'une lettre ainsi conçue:
LES APOTRES, LES ANCIENS, ET LES FRERES, aux frères d'entre les païens qui sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut !
Ayant appris que QUELQUES HOMMES PARTIS DE CHEZ NOUS, et auxquels nous n'avions donné aucun ordre, VOUS ONT TROUBLES par leurs discours et ont ébranlé vos âmes, nous avons jugé à propos, après nous être réunis tous ensemble, de choisir des délégués et de vous les envoyer avec nos bien-aimés Barnabas et Paul, ces hommes qui ont exposé leur vie pour le Nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Nous avons donc envoyé Jude et Silas, qui vous annonceront de vive voix les mêmes choses. Car IL A PARU BON AU SAINT-ESPRIT et à nous de ne vous imposer d'autre charge que CE QUI EST NECESSAIRE, savoir de vous abstenir
- DES VIANDES SACRIFIEES AUX IDOLES,
- DU SANG,
- DES ANIMAUX ETOUFFES
- ET DE LA DEBAUCHE
choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde.
Adieu (Des Actes des Apôtres, chapitre 15, versets 23 à 29).

Cette désobéissance conduit souvent les chrétiens en situation de combat spirituel à la défaite qu'ils prennent un peu trop vite pour de la persécution. A titre d'exemple, la persécution, dans le livre de Daniel, se manifeste par les intrigues qui conduisent Nabucadnetsar à jeter Shadrak, Meshak et Abed-Nago dans la fournaise et le roi des Perses à faire descendre Daniel dans la fosse aux lions. La défaite, cela eût été que les premiers fussent brûlés et le second dévoré par les lions. C'est au contraire la victoire qui a conduit les deux rois païens à reconnaître que leur Dieu est au-dessus de tous les "dieux".

La reine du ciel veut la place du Christ

Un vendredi soir fin 2002, je me rendis chez un couple de Chrétiens qui habitaient à ce moment-là dans une maison que leur louait une famille qui connaissait de grands problèmes spirituels. Ce soir-là, la femme du propriétaire nous avait rejoint et assistait à notre partage biblique car grande était sa faim de la Parole.
 
Nous avons lu ensemble plusieurs passages de l'Evangile qui laissent entendre que l'entourage familial immédiat de Jésus se composait d'un homme et d'une femme dont Dieu avait béni l'union de 4 garçons et d'au moins deux filles. 

La découverte que Jésus avait des demi-frères et des demi-soeurs la bouleversa et - les voies du Seigneur sont vraiment impénétrables - la conduisit à un profond repentir. Elle fondit en larmes et demanda pardon au Seigneur pour divers péchés qui étaient dans son coeur. 

Nous nous sommes levés et nous lui avons imposé les mains en intercédant pour elle. Il était visible que la paix de Dieu entrait en elle et une joie sereine vint illuminer un visage encore embué de larmes.

De retour chez moi, la nuit même, je ressentis une attaque des ténèbres d'une terrible virulence .
Ma première explication fut que j'avais probablement dû pécher en contribuant à entamer la représentation traditionnelle que cette femme avait de Marie. Je profitai des fêtes de fin d'année pour aller me confesser à Paris.

Ma première tentative fut plutôt frustrante. Je tombai sur le plus marial des prêtres qui me pressait de m'en remettre à l'"intercession de Marie". Ce n'était pourtant pas du tout le sens de ma démarche de réconciliation avec Dieu et je quittai le confessionnal sans paix intérieure.

Quelques jours plus tard, je fis une seconde tentative. Cette fois, voici que le confesseur me demanda de prier un chapelet pour faire pénitence ! C'en était trop. Je "négociai" avec Jésus de méditer les deux premiers chapitres de l'Evangile de Luc à la place.

Et la paix ne revenait toujours pas.

Lorsque reprirent les partages bibliques des vendredis, l'hôtesse de mes amis était devenue méconnaissable, métamorphosée. Ses traits s'étaient détendus. Elle maîtrisait bien mieux ses nerfs et ses émotions et, surtout, une profonde joie paisible émanait d'elle.
Je commençai alors à me demander si j'avais trouvé la bonne explication à mes problèmes. C'est alors que la solution me vint comme par une illumination : j'avais ouvert un front avec un autre ennemi spirituel : la reine du ciel.

Mais, de qui s'agit-il ?

Peu après mon dernier voyage à Medjugorje en 1998, les organisateurs luxembourgeois m'avaient envoyé des documents d'inscription à un voyage organisé à Amsterdam pour y honorer la "dame de tous les peuples". La brochure expliquait que, de 1945 à 1984, une laïque catholique d'Amsterdam aurait eu des apparitions de la mère de Jésus qui lui aurait donné de très nombreuses visions d'événements à venir dont certains se seraient réalisés entre-temps.

Ma curiosité étant piquée, je commandai le livret relatant les diverses apparitions. La première partie était très impressionnante car on pouvait y lire le détail de visions d'un style analogue à celles de l'Apocalypse, comportant des indications en rapport avec des faits à venir dans différents pays. La seconde partie, en revanche, me mit très mal à l'aise.

Tout d'abord, l'apparition disait être "la dame de tous les peuples qui fut un jour Marie". Cette affirmation me troublait beaucoup. Comment Marie aurait-elle cessé d'être Marie après sa vie terrestre ? Ne sommes-nous pas qui nous sommes pour l'éternité ? Dieu ne se présente-t-Il pas souvent dans la Bible comme "le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob" longtemps après la mort des trois patriarches ?

Ensuite la dame de tous les peuples disait à la voyante que Dieu désirait que l'on fasse une représentation d'elle telle qu'elle lui apparaissait et que, une fois que l'image aurait été répandue de par le monde, Il enverrait l'Esprit saint. 

Or, s'il y a quelque chose qui était bien évident, c'est que Dieu n'attendait pas la diffusion d'une image pour envoyer puissamment l'Esprit saint. Cela ne collait pas !
La dame demandait aussi que le Pape promulgue un nouveau dogme marial - le dernier avant le retour de Jésus, prétendait-elle - la reconnaissant comme "corédemptrice, médiatrice et celle qui parle en faveur [Miterlöserin, Mittlerin, Fürsprecherin]". La bouchée me paraissait indigeste ! Corédemptrice ? Marie n'avait pourtant pas été crucifiée pour nos péchés ! Le médiateur, le nouveau Testament ne nous en donne point d'autre entre Dieu et les hommes que Jésus. Quant au défenseur, le "Fürsprecher", n'est ce pas celui qui est appelé à nos côtés, le Paraclet ?
Alors, il faut bien regarder l'image que, selon la dame de tous les peuples, Dieu veut voir répandue dans le monde entier avant d'envoyer l'Esprit saint.







Oui, vous avez bien vu ! Une femme qui se tient devant la croix. Elle a si bien remplacé Jésus que c'est elle qui a les mains percées. Et c'est vers elle que les ouailles lèvent la tête. Détail troublant, elle pose un pied sur l'Allemagne dans les frontières qu'elle avait avant 1945 et l'autre est sur l'ancienne URSS. Comme si cette étrange apparition prenait appui sur le royaume du communisme et sur l'empire du nazisme.
Il y aurait probablement beaucoup d'autres choses à dire. La dame prétendait encore avoir été envoyée par Dieu pour aider les hommes en tant que mère ["Der Herr hat mich gesandt, um als Mutter den Menschen zu helfen"].
Enfin, pour hâter l'effusion de l'Esprit saint, la dame demandait de prier fréquemment cette oraison jaculatoire que je traduis de l'allemand :
"Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, envoie maintenant ton Esprit saint sur la terre. Fais que l'Esprit saint habite dans les coeurs de tous les peuples de manière qu'ils soient préservés de la déchéance, du malheur et de la guerre. Que la dame de tous les peuples qui fut un jour Marie intercède pour nous. [Herr Jesus Christus, Sohn des Vaters, sende jetzt deinen Geist über die Erde. Laß den Heiligen Geist wohnen in den Herzen aller Völker, damit sie bewahrt bleiben mögen vor Verfall, Unheil und Krieg. Möge die Frau aller Völker die einst Maria war, unsere Fürsprecherin sein.]"
Quel Chrétien sincère ne désire pas ardemment la réalisation des deux premières phrases ? Mais l'on a raison de dire que le diable est dans les détails.
En tout cas, la dame de tous les peuples fait fort et même très fort. La curiosité l'emportant sur la réticence, je partis pour Amsterdam le 30 mai avec le groupe luxembourgeois. Sur le parking du RAI d'Amsterdam - oui, l'endroit même où Billy Graham prêcha si souvent - notre autocar était venu se garer juste à côté d'un autocar immatriculé dans le Val de Marne, le département où j'avais vécu pendant 20 ans, sur les flancs duquel étaient peints en grandes lettres la raison sociale de la firme : Suzanne.
En entrant dans le hall, j'entendis en musique de fond le canon de Pachelbel, l'un des morceaux préférés de ma mère ! Cela commençait à faire beaucoup en quelques minutes alors que la blessure de sa mort était encore si vive, moins d'un an après. 
Il n'y eut absolument aucune manifestation d'ordre spirituel au cours de ce week-end. Ce furent de belles cérémonies catholiques romaines bien classiques, avec la beauté purement humaine de rites et de cantiques sans onction.
Et voilà que, au retour, une des personnes du groupe demanda dans l'autocar que l'on prie une dizaine de chapelet et que l'on chante ensuite un certain cantique ... parmi les deux préférés de ma mère ! Touché dans mes émotions, je mis de côté imprudemment toutes mes primes réserves et je devins un fougueux défenseur du message d'Amsterdam. 
Avec le temps, mes doutes scripturaires revenaient bien à la charge mais ces sortes de clins d'oeil avec ma mère étaient devenues des preuves. ... L'ennemi ne respecte rien, vraiment rien. Il ne recule pas devant les ficelles les plus déloyales. Nous l'oublions trop vite ! ... Pourtant, petit à petit, la lecture quotidienne de la Bible aidant et l'action de l'Esprit saint faisant le reste, la dame de tous les peuples m'apparut de plus en plus probablement pour ce qu'elle est : une vile supercherie de l'ennemi.
Devant Muhamad, il avait eu le front de se faire passer pour l'ange Gabriel. Pourquoi diable s'arrêterait-il là ? Il pourrait donc avoir l'audace de se faire passer pour la mère de Jésus ? Mais alors ?
Alors remontons le temps ensemble. S'il y a un lieu qui, en France, est associé à Marie, c'est bien Lourdes. Et pourtant, quand, au cours de l'été 1858, sur les instances du curé, Bernadette Soubirous demanda son nom à la dame qui lui apparaissait dans la célèbre grotte de Massabielle, celle-ci ne lui répondit ni "Marie", ni "la mère de Jésus", mais, en dialecte béarnais : "que je suis l'immaculée conception".







Compte tenu de l'inculture notoire de Bernadette qui ne retenait rien de ce qu'on lui enseignait à l'école, cela passa pour une preuve de la véracité des apparitions. Le curé qui les avait tenues pour des fables jusqu'alors, sachant que Bernadette n'aurait jamais pu trouver cela toute seule, conclut que c'était Marie de Nazareth qui était venue dans les Pyrénées. Or, jamais la "dame" n'avait dit cela. 
Et Marie de Nazareth ? Eh bien, dans un très célèbre cantique inspiré par l'Esprit, reproduit aux versets 46 à 55 du premier chapitre de l'Evangile selon Luc, elle dit "mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur ...". 

Marie de Nazareth, comme nous, avait donc besoin d'un sauveur et savait que son salut viendrait de son Dieu. Elle ne pouvait donc être la personne qui s'était montrée à Bernadette à Lourdes. Et, en effet, cette "dame", cette fois-là, n'eut pas le toupet d'usurper son identité.
Ce n'était pas ce qui s'était passé une trentaine d'années plus tôt, à Paris. Une nuit de juillet 1830, une jeune religieuse des soeurs de la charité avait été réveillée par un petit garçon semblant de 4 ou 5 ans : "Venez à la chapelle, la Sainte Vierge vous attend." Catherine Labouré suivit le petit garçon à la chapelle où tous les cierges et flambeaux étaient allumés comme pour la messe de minuit. Et elle y rencontra une femme devant laquelle elle s'agenouilla. Rappelons-nous au passage comment Jean fut tancé pour avoir voulu adorer un ange (Apocalypse 22 verset 9).
Puis, la femme se mit à prévenir Catherine d'une série de malheurs qui allaient frapper le pays pendant les décennies suivantes
Et le 27 novembre 1830, la belle dame lui apparaît à nouveau :

La dame écrase apparemment la tête d'un serpent. Le détail a son importance parce que, selon une tradition vivace dans l'église catholique romaine, Marie de Nazareth serait la femme qui écrase la tête du serpent dont parle la Genèse.

Malheureusement, il n'en est pas ainsi. La femme de la Genèse, c'est Eve. Or, au verset 15 du chapitre 3, Dieu dit au serpent : "Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et le sien. Elle [ = la descendance] t'atteindra à la tête et tu l'atteindras au talon." Il s'agit d'un passage prophétique, comme il y en a de nombreux dans la Bible. La descendance d'Eve qui a frappé satan à la tête, c'est Jésus qui a vaincu les puissances des ténèbres. Mais cette victoire, Il l'a conquise en subissant la morsure du serpent au talon, le supplice de la croix.

L'apparition à Catherine Labouré est de ce point de vue complètement en porte à faux par rapport aux Ecritures. A cela se révèle la contrefaçon. 

Mais la dame a beaucoup plus à dire à Catherine ce jour-là. Une voix intérieure lui enseigna "combien il était agréable de prier [sic !] la Sainte Vierge et combien elle était généreuse [sic] envers les personnes qui la prient [sic] , que de grâces elle accordait [sic] aux personnes qui les lui demandent et quelle joie elle éprouve en leur accordant [sic]."

Ce jour-là, la dame est venue montrer à Catherine le modèle d'une médaille qui sera bien vite connue comme "la médaille miraculeuse" : "Faites frapper une médaille sur ce modèle. Toutes les personnes qui la porteront recevront de grandes grâces en la portant au cou ; les grâces seront abondantes pour tous ceux qui la porteront avec confiance." :





Sur la face avant de la médaille, on trouve l'oraison jaculatoire que la dame recommande de prier : "O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous." C'est une affirmation bien troublante quand on lit attentivement le magnificat et quand on se souvient que Marie avait offert en sacrifice les deux colombes prescrites par la Loi de Moïse pour sa purification (Luc 2 verset 24). Comme on le sait, ces sacrifices ne visaient qu'à purifier du péché.


Comment avait-on pu en arriver là ? 
Par une série de dérives qui ont fondamentalement la même cause que ce qui donne la clef de la décadence d'Israël que l'on découvre au chapitre 34, verset 15 du deuxième livre des Chroniques : le pays avait oublié la Parole de Dieu. Et ce verset du chapitre 4 d'Osée est célèbre : "Mon peuple périt par manque de connaissance. Puisque toi, tu as rejeté la connaissance, je te rejetterai de mon sacerdoce. Puisque tu as oublié l'enseignement de ton Dieu, à mon tour, J'oublierai tes fils."
Comme le gros de la population était incapable de lire la Bible, et même de lire quoi que ce soit, et était maintenu dans cet état, l'Eglise du Moyen-âge utilisa abondamment les fresques, les bas-reliefs, les sculptures et les peintures pour aider les fidèles à se remémorer des principales étapes de la vie du Christ. 

Mais, dans son désir désordonné d'adorer les créatures autant que le Créateur, elle y mêla aussi toutes sortes d'éléments d'hagiographies plus ou moins fabuleuses ou détournées de leur vraie source de gloire, l'union au Père par la personne de Jésus.
Les chemins de l'histoire ont de troublants carrefours. Les croisés avaient ramené des pays sarrasins des assemblages de petites billes de bois sur lesquelles les Musulmans répétaient leur célèbre oraison jaculatoire : "Dieu est grand et Muhamad ..." Eh bien, c'est cela l'origine du rosaire. 

Comme le commun du catholique romain n'avait pas accès à la lecture personnelle des Ecritures, il leur fut offert en substitution une "méditation" de mystères au travers de la répétition de "Je vous salue Marie" et de "Notre Père" en égrenant les petites perles du chapelet.
Sans évoquer le côté "vaines redites" de ce genre d'oraison, on peut trouver pour le moins étrange que l'on s'y adresse dix fois plus souvent à Marie qu'au Père. 

Mais ce qui est pire, c'est le point d'aboutissement de cette "prière". Les cinq premiers mystères, dits "joyeux" - l'annonciation de l'ange à Marie, la visitation à Elisabeth, la naissance de Jésus, la présentation au Temple, Jésus perdu et retrouvé au Temple à 12 ans -, correspondent aux deux premiers chapitres de l'Evangile de Luc. 

Les cinq seconds, dits "douloureux" se retrouvent dans les synoptiques - l'agonie à Gethsemani, la flagellation, le couronnement d'épines, le portement de croix et la cucifixion. 

En revanche, les cinq derniers sont en partie canoniques - la résurrection, l'ascension de Jésus et l'effusion de l'Esprit saint - et en partie dépourvus de toute base scripturaire : l'assomption de Marie et le couronnement de Marie au ciel. Or, parce que cette oraison finit sur ce "mystère", elle ne peut que conforter l'impression que la finalité de tous les mystères canoniques trouve sa réalisation ultime dans le couronnement de Marie au ciel.
Certes, les Ecritures parlent de couronnes de gloire réservées pour les saints. Mais il n'y a rien de particulier pour Marie à cet égard tandis que l'on peut supposer que les 24 anciens de l'Apocalypse sont pour moitié les 12 apôtres. 
Mais le couronnement de Marie au ciel évoque surtout le titre de "reine du ciel" qui lui est souvent donné. On y reviendra.
Une des grandes étapes de la dérive est marquée par Louis-Marie Grignon de Montfort. Sujet de Louis XIV, il fut beaucoup combattu en son temps pour son exaltation - sans doute dirait-on aujourd'hui, sa religiosité. Mais il fut ensuite canonisé, ce qui donna beaucoup de crédit chez les catholiques romains à l'idée centrale qui avait dominé sa foi, à savoir que Marie est le canal privilégié, voire exclusif, de la grâce de Dieu ! C'est cela le thème de son célèbre "Secret de Marie". 
Un très grand pan de l'église de Rome est contaminé par cette croyance fabuleuse absolument contraire à ce qu'enseignent les Ecritures : "Car il n'y a pas sous le ciel d'autre nom [que celui de Jésus] donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés. (Actes 4 verset 12)". Il n'y a qu'un seul médiateur entre Dieu et les hommes, et c'est Jésus-Christ.
Or, c'est pourtant ce livre que "Marie", qui lui serait apparue souvent, voudrait voir répandu dans le monde entier, disait Marthe Robin. Une femme à la vie étonnante qu'une encéphalite mal soignée amena à une paralysie si avancée qu'elle ne put rien manger, ni boire pendant cinquante ans, jusqu'à sa mort. Selon des témoins, la seule chose qu'elle paraissait manger était l'hostie que lui donnait le prêtre qui venait la visiter à domicile. Encore que l'hostie n'était pas réellement mangée ; elle semblait s'envoler des mains du prêtre et disparaissait sur les lèvres de Marthe.
Souvent, très souvent, les catholiques associent prodiges à intervention de Dieu. Mais Jésus nous met en garde contre cette conclusion trop hâtive : "Alors, si quelqu'un vous dit : "Voici : le Christ est ici !" ou bien "Il est là !", n'en croyez rien. Il surgira en effet des faux Christs et des faux prophètes qui produiront de grands signes et des prodiges, au point d'abuser, s'il était possible, même les élus. Voici que je vous ai prévenus. (Matthieu 24 versets 24 et 25)" 
 
Et l'on peut lire aussi dans les Actes des apôtres, aux versets 16 à 19 du chapitre 16, que des esprits des ténèbres n'hésitent pas à professer la vérité pour attirer l'attention sur eux, sans doute dans le dessein de pouvoir ensuite mélanger un peu du venin de leur mensonge à cette Vérité révélée : "Un jour que nous nous rendions à la prière, nous rencontrâmes une servante qui avait un esprit de divination. Elle faisait gagner beaucoup d'argent à ses maîtres en rendant des oracles. Elle se mit à nous suivre, Paul et nous, en criant : "Ces gens-là sont des serviteurs du Dieu Très Haut. Ils vous annoncent la voie du SAlut." Elle fit ainsi pendant des jours. A la fin, Paul, excédé, se retourna et dit à l'Esprit : "Je t'ordonne au nom de Jésus-Christ de sortir de cette femme." Et l'Esprit sortit à l'instant même."
Par conséquent, bien des signes que nombre de catholiques romains prennent pour "sainteté comptante" ne prouvent rien du tout : stigmates, cadavres incorrompus, parfums, lumière, larmes de sang, suintements d'huile ... "Voici que je vous ai prévenus".



Mais alors, à qui avons nous à faire ?
Il est interessant de voir dans le livre de Jérémie (44, versets 16, 17 et suivants) que, déjà alors, des Juifs et des Juives apostats s'étaient détournés de l'adoration de l'Eternel pour rendre culte à une idole, la reine du ciel : "En ce qui concerne la parole que tu nous as adressée au nom de l'Eternel, nous ne voulons pas t'écouter. Mais nous continuerons à faire tout ce que nous avons promis : offrir de l'encens à la reine du ciel comme nous le faisions nous et nos pères, nos rois et nos princes dans les villes de Juda et les rues de Jérusalem : alors nous avions du pain à satiété, nous étions heureux et nous ne voyions pas de malheur. "
Les messages que délivrent la reine du ciel ne comportent pas seulement des affirmations contraires aux Ecritures quant à la personne dont elle usurpe l'identité, ils incitent aussi à des pratiques qui détournent la foi et l'adoration du Père. Il s'agit bien d'idolâtrie.

La médaille miraculeuse ne vise pas à placer sous la protection de Dieu mais sous celle d'une femme conçue sans péché quand la Bible affirme que tous les êtres humains ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. 

Le chapelet conduit à faire du couronnement de la reine du ciel l'aboutissement du ministère de Jésus alors que, selon la Bible, c'est son retour en gloire et le ravissement des justes auprès de Lui qui constitue la fin dernière. 

La reine du ciel offre à ceux qu'elle trompe des aliments spirituels d'idolâtrie. Elle correspond exactement à la femme Jezabel dont parle Jésus au chapitre 2 verset 20 de l'Apocalypse : "Mais j'ai contre toi que tu tolères Jezabel, cette femme qui se dit prophétesse. Elle égare mes serviteurs, les incitant à se prostituer en mangeant des viandes immolées aux idoles."

Nous trouvons une autre confirmation dans la Bible de l'identité entre la reine du ciel et la femme Jezabel : son goût immodéré pour la prophétie. Que ce soit à Paris en 1830, à La Salette, à Fatima en 1917, où, là aussi, l'apparition taira son identitié jusqu'au septième rendez-vous avec les enfants où elle ne leur dira que : "Je suis notre-dame du rosaire", il lui faut donner des prophéties secrètes connues du seul voyant et propres à exciter la curiosité (cf. le fameux troisième secret de Fatima).
Que fait Dieu ? Il use de patience : "Je lui ai laissé le temps de se repentir, mais elle refuse de se repentir de ses prostitutions." Cependant, sa patience n'est pas de la complicité et Dieu va faire justice de la reine du ciel et de ceux qui s'aheurtent à lui rendre culte : "Voici, je vais la jeter sur un lit de douleurs, et ses compagnons de prostitution dans une épreuve terrible, s'ils ne se repentent de leur conduite. Et ses enfants, je vais les frapper de mort ... " 

L'Apocalypse nous donne des avertissements terribles. L'entêtement dans le culte à la reine du ciel peut conduire à la mort spirituelle, c'est à dire à la perte du salut. Autant dire que c'est le plus grand danger spirituel qui menace l'église catholique romaine.


Cela ne signifie pas pour autant que l'église catholique soit irrémédiablement maudite. Non, elle appartient au Seigneur et Il a en réserve des torrents de bénédictions pour elle si elle se détourne de ses errances. Pour cela, elle doit choisir entre l'idolâtrie et le culte exclusif au Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, l'Eternel lent à la colère et plein d'amour, mais le Dieu jaloux qui punit ceux qui s'obstinent dans la désobéissance : "Quant à vous autres, à Thyatire, qui ne partagez pas cette doctrine, vous qui n'avez pas connu les profondeurs de satan, comme ils disent, je vous déclare que je ne vous impose pas d'autre fardeau. Du moins, ce que vous avez, tenez le ferme jusqu'à mon retour. "(Apocalypse 2, versets 24 et 25)
Alors, l'antidote consiste à avoir une vision juste, c'est à dire scripturaire de Marie.
Marie était un être humain en tous points semblable à nous. C'est cela qui fait la grandeur de son oui inconditionnel à l'Eternel. La condition d'un pêcheur est bien misérable mais c'est justement parce que ses choix pour Dieu constituent autant de renoncements aux attraits du péché qu'ils ont de la valeur aux yeux de Dieu. 

Les anges, archanges et chérubins, eux, Lui obéissent sans même qu'une alternative se présente à leur esprit car ils ne connaissent pas la tentation.
Marie était mariée à Joseph. Elle n'a pas péché vis-à-vis de son époux : "Que le mari s'acquitte de son devoir envers sa femme et, pareillement, la femme envers son mari. La femme ne dispose pas de son corps, mais le mari. Pareillement, le mari ne dispose pas de son corps, mais la femme. Ne vous refusez pas l'un à l'autre, si ce n'est d'un commun accord, pour un temps, afin de vaquer à la prière. Puis, de nouveau, soyez ensemble de peur que satan ne profite de votre incontinence pour vous tenter." (1 Corinthiens, chapitre 7, versets 3 à 5)
C'est la raison pour laquelle, après avoir accouché de Jésus et attendu sa purification, elle a vécu en épouse avec son mari : "Et [Joseph] ne la connut pas jusqu'au jour où elle enfanta un fils." (Matthieu chapitre 1, verset 25)
Dieu bénit leur union de quatre autres garçons : Jacques, Joseph, Simon et Jude (Matthieu 13, verset 55 ; Marc 6, versets 1 à 6, Luc 4, versets 16 à 24) et d'au moins deux filles. 

Pour couper court à une fable répandue dans l'église catholique romaine, il faut souligner que le grec, langue dans laquelle est rédigé le nouveau Testament, dispose d'un mot pour désigner le frère, "o adelphos", et d'un autre mot pour désigner le cousin, "o anepsos". 

S'il est vrai que les apôtres avaient pour langue maternelle l'araméen, langue sémantique qui utilise le même mot pour désigner tant le frère que le cousin, l'argument ne vaut pas pour Paul qui avait bien le grec pour langue maternelle. Or, il écrit au chapitre 1, verset 19, de la lettre aux Galates : "je n'ai pas vu d'autre apôtre, mais seulement Jacques, le frère du Seigneur." Ajoutons encore que Jean le Baptiste n'est jamais appelé "frère du Seigneur" dans les Evangiles.
Quant aux récits de l'enfance de Jésus en Luc, ils retirent toute crédibilité à une autre fable selon laquelle la demi-douzaine de frères et soeurs de Jésus seraient nés d'un premier mariage de Joseph. Alors qu'il n'est fait aucune mention d'eux lors du départ à Bethlehem ou de la fuite en Egypte, le verset 7 du chapitre 2 nous dit on ne peut plus clairement : "[Marie] enfanta son fils aîné, l'enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire ..."
Marie était une femme profonde et intériorisée : "Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son coeur" (Luc 2, verset 19)"Et sa mère gardait fidèlement toutes ces choses en son coeur" (Luc 2, verset 51). 

Son attitude à Cana (Jean 2, versets 1 à 5), nous montre qu'elle avait foi en Jésus : "Faites tout ce qu'Il vous dira", à la différence de ses autres fils ( Jean 7, verset 5). Elle a été fidèle dans la douleur, au pied de la croix, et fidèle dans la gloire, lors de l'effusion de l'Esprit (Actes des apôtres 1, verset 14). C'est une femme attachante que l'on ne peut qu'aimer et admirer, un modèle pour les Chrétiens.
La Bible ne nous dit pas qu'elle ait été ravie au Ciel comme Henoch ou Elie. En revanche, elle n'a pas connu la mort spirituelle et elle est vivante à présent, selon les promesses, magnifiques, de Jésus pour nous tous : "En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu'un garde ma Parole, il ne verra jamais la mort" (Jean 8, verset 51), "Je suis la résurrection. Qui croit en moi, même s'il meurt vivra. Et quiconque vit et croit en moi de toute éternité ne connaîtra jamais la mort. LE CROIS-TU ?" (Jean 11, versets 25 et 26).